Revue de presse
3 décembre 2020


 
  • Sommaires
    Notes Radio-Télévision - 2020/12/02
 
 
 
 

 
Douze jours d'action contre les violences faites aux femmes
La Tribune (tablette) - 2020/12/03
 

12 jours d’action contre les violences faites aux femmes; 12 jours pour commémorer, écouter, revendiquer et tisser des solidarités; 12 jours se terminant le 6 décembre : journée de commémoration pour les femmes victimes de la tragédie de la Polytechnique.

Les groupes de défense collective des droits des femmes ne cessent de le répéter : la crise sanitaire accentue à haute vitesse les inégalités sociales et est un terreau fertile de l’augmentation des violences envers les femmes. Aiguisons notre vigilance !

Au cœur de ces 12 jours d’action, le comité Marche mondiale des femmes - Estrie tient à souligner la journée internationale des personnes en situation de handicap du 3 décembre et dénoncer les injustices vécues par les femmes avec incapacités.

Selon l’État des lieux régional 2019, réalisé par ConcertAction Femmes Estrie, un écart de près de 10 000$ est observé entre les revenus des personnes avec et sans incapacités physiques, peu importe leur genre. Également, la proportion de femmes avec incapacités qui ont déclaré être victimes de violence conjugale (physique ou sexuelle) était plus du double que celle sans incapacité. Enfin, les besoins en matière de logements adaptés et sécuritaires restent largement non-comblés dans la région.

Nous pensons que la lutte contre les violences envers les femmes passe par un ensemble d’actions qui doivent entre autres garantir l’accès à la santé, à l’éducation, à un logement sécuritaire et à la participation citoyenne pour toutes les femmes, sans discrimination.

Déconstruire un préjugé

Déconstruisons d’abord un préjugé: Oui, plusieurs personnes en situation de handicap peuvent être autonomes dans leur domicile! Comme tout le monde, leurs conditions de vie ont été affectées par le tumulte de la pandémie. Alors que plusieurs professionnels et professionnelles de la santé auparavant à domicile ont répondu à l’appel pour travailler dans les CHSLD et hôpitaux, les personnes en situation de handicap ont perdu des aides précieuses. Ne pouvant plus recevoir des soins de santé à domicile, plusieurs ont été dirigées vers des ressources institutionnelles (dont les CHSLD). Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais la gestion de la crise l’a accéléré. Parmi d’autres enjeux préexistants à la crise, il faut savoir que de nombreuses jeunes personnes avec incapacités vivent dans des CHSLD par manque de ressource intermédiaire. Voilà une autre illustration de la nécessité d’investir à la hauteur des besoins d’une population aux réalités diversifiée et d’agir dans les sens des recommandations des groupes impliqués avec les communautés concernées.

Il est peut-être grand temps de presser les étapes pour favoriser et garantir un maintien à domicile sécuritaire et des ressources intermédiaires adaptées aux différentes personnes vivant avec un handicap. Des actions concrètes dans ce sens contribueront à des avancées importantes en matière d’égalité, entre autres, pour les femmes en situation de handicap, pour les travailleuses du milieu de la santé et pour les proches aidantes.

12 jours pour dénoncer les violences faites aux femmes, dont celles en situation d'handicap, c'est si peu comparativement à ce que vivent plusieurs d'entre elles jour après jour.

 
 
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Sommaires
Notes Radio-Télévision - 2020/12/02
 
1 22:19:00
MONTRÉAL - ENTREVUE - LA FRANCE A PRÉSENTÉ SON PLAN DE VACCINATION CONTRE LA COVID-19. UN PLAN EN CINQ ÉTAPES, QUI EST CLAIR, PRÉCIS, RASSURANT. LES RÉSIDENTS DES ÉTABLISSEMENTS ET LE PERSONNEL SOIGNANT SERONT LES PREMIERS VACCINÉS. LE PREMIÈRES DOSES SERONT DONNÉES DÈS LA FIN DÉCEMBRE. TOUT LE MONDE DEVRAIT ÊTRE VACCINÉ À LA FIN JUIN / LES ÉCLOSIONS SE MULTIPLIENT DANS LES HÔPITAUX DU QUÉBEC. LA COVID Y FAIT DES SIENNES ALORS QUE C'EST EN CES LIEUX, POURTANT, QU'ON EST LE MIEUX OUTILLÉ POUR Y FAIRE FACE. VOILÀ QUI EST INQUIÉTANT. MENTION: RESSOURCES INTERMÉDIAIRES, RPA,

Intervenant(s):DIANE LAMARRE, PHARMACIENNE
Émission TELE :TVA NOUVELLES
Station:TVA, MONTRÉAL
Animateur:
Co-animateur:
Lecteur:SOPHIE THIBAULT
Journaliste:
Durée:00:05:00
Date:2020-12-01
Code nouvelle: 1-TVA8-11842745
 
 
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Le gouvernement ne remplit pas sa part du «contrat moral», selon QS
Le Journal de Montréal (site web, aussi paru dans Le Journal de Québec, 24 heures Montréal et TVA Nouvelles) - 2020/12/03
 

Québec solidaire reproche au gouvernement Legault de ne pas remplir sa part du «contrat moral» pour le temps des Fêtes en négligeant de protéger les travailleurs de la santé contre le virus.

À un peu plus d’une semaine du 11 décembre, date à laquelle le premier ministre rendra sa décision à savoir si les rassemblements seront autorisés ou non à Noël, le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, lui reproche de faire preuve de négligence.

Pas moins de 2300 travailleurs de la santé sont présentement en arrêt de travail puisqu’infectés par la COVID-19, fait-il valoir.

«C’est dangereux pour les soignantes, c’est dangereux pour le système de santé qui va tomber en morceau si les soignantes tombent au combat. C’est dangereux pour tout le monde parce qu’il n’y en aura pas de temps des Fêtes si le système de santé craque», martèle-t-il.

Brandissant une lettre signée par 94 médecins qui implorent le ministre de la Santé, Christian Dubé, «d’arrêter de nier l’évidence, la transmission par aérosol», le député solidaire réitère sa demande de doter chaque soignant en contact avec un patient atteint par ce coronavirus d’un masque N95.

L’usage de ces masques qui offrent la meilleure protection possible contre la COVID-19 est toujours limité dans le réseau de la santé en ce moment.

«Moi, j’invite le ministre de la Santé à arriver sur la planète Terre, à arrêter de nier ce que les scientifiques partout dans le monde reconnaissent et à protéger convenablement les travailleurs, travailleuses de la santé», a-t-il déclaré.

 
 
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Aînée laissée nue sur une toilette pendant 45 minutes: «tout à fait inacceptable» pour la ministre Blais
La Voix de l'Est (site web, aussi paru dans La Tribune, Le Droit et plusieurs autres) - 2020/12/02
 

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a demandé au réseau de la santé de l'Outaouais d'effectuer «un suivi» et une évaluation de la qualité des soins dans le dossier de l'octogénaire ayant été laissée seule et nue sur une toilette pendant 45 minutes dans une résidence privée de Gatineau.

La réaction n'a pas tardé au cabinet de la ministre Blais, mercredi, après la publication d'un article du Droit dans lequel la fille d'une dame de 85 ans demeurant aux Résidences de la Gappe dénonce d'importants manquements dans les soins et services qu'elle devrait recevoir.

«La situation décrite est tout à fait inacceptable, a déclaré au Droit le cabinet de Mme Blais. […] Il est évident pour nous que ce genre d’événement n’a pas sa place dans notre réseau de la santé. Nous sommes également préoccupés par la mobilité de personnel entre les différentes zones et demandons des explications aux Résidences de la Gappe. Pour endiguer le virus, le respect rigoureux des mesures de prévention et de contrôle des infections est prioritaire. »

La ministre Marguerite Blais

Les établissements de santé ont une responsabilité quant à la qualité des soins et services offert sur leur territoire.

Même si le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Outaouais (CISSSO) avait été mis au courant de ce dossier il y a plus d'une semaine, l'organisation n'avait pas informé l'équipe de la ministre.

«Aussitôt informés, nous avons demandé au CISSSO une explication, a fait savoir le cabinet de Marguerite Blais. Les établissements de santé ont une responsabilité quant à la qualité des soins et services offert sur leur territoire. Nous avons demandé à ce qu’une personne responsable d’évaluer la qualité des soins soit déployée sur les lieux rapidement.»

Le cabinet de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants souligne également que «la question de la main-d’œuvre en Outaouais demeure un enjeu préoccupant».

De son côté, le CISSSO a brièvement réagi aux demandes formulées par le cabinet de Marguerite Blais. «Le bien-être des résidents est prioritaire et en ce sens, nous avons demandé à nos directions concernées d'assurer une visite auprès de tous les résidents de la ressource intermédiaire La Gappe pour évaluer leur état de santé et de bien-être», a indiqué l'organisation.

 
 
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Un feu vert rapide au vaccin de Pfizer grâce au Brexit?
Le Devoir P. B7 - 2020/12/03
 

Le Brexit a permis au Royaume-Uni d'être le premier pays occidental à autoriser un vaccin contre la COVID-19. C'est du moins l'avis du ministre britannique de la Santé, qui a rapidement été rappelé à l'ordre et critiqué mercredi.

« Nous avons pu prendre une décision [...] fondée sur le régulateur britannique [...] et non au rythme des Européens, qui avancent un peu plus lentement », a jugé le ministre de la Santé, Matt Hancock, après le feu vert donné au vaccin du géant américain Pfizer et de l'allemand BioNTech. « Nous faisons tous les mêmes contrôles de sécurité et suivons les mêmes procédures, mais nous avons pu accélérer la manière dont ils sont faits grâce au Brexit », a-t-il ajouté.

« L'important n'est pas d'être le premier, mais d'avoir un vaccin sûr et efficace », a répliqué son homologue allemand, Jens Spahn. Et, contrairement aux Européens, Londres a opté pour une autorisation d'utilisation d'urgence, a-t-il souligné.

Sans compter qu'à son avis, expliquer le « succès » britannique par le Brexit est un peu court, car BioNTech a été « financée par l'UE ».

De son côté, l'Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) a nuancé les propos du ministre Hancock, rappelant que la législation européenne permettait au Royaume-Uni d'accorder une autorisation temporaire en raison du « besoin en matière de santé publique ».

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est gardé de relayer les propos de son ministre de la Santé, assurant que les vaccins en développement contre la COVID-19 étaient le fruit d'« efforts mondiaux ». « C'est vraiment quelque chose d'international », a-t-il affirmé.

Le Royaume-Uni, qui a quitté l'Union européenne (UE) le 31 janvier dernier, reste soumis aux règles européennes, dont la législation pharmaceutique, durant une période de transition s'achevant à la fin de l'année.

Londres et les Européens sont à cran, engagés dans d'intenses négociations pour tenter de définir leur nouvelle relation commerciale à partir du 1er janvier. En cas d'échec ou de perturbations à la frontière, le vaccin Pfizer/BioNTech, fabriqué en Belgique, pourrait être acheminé par avion, avait indiqué Matt Hancock la semaine dernière sur les ondes de la BBC.

Pfizer/BioNTech a déposé la demande d'autorisation conditionnelle de son vaccin dans l'UE auprès de l'AEM, qui s'est donné jusqu'au 29 décembre « au plus tard » pour se prononcer.

Parallèlement à ses déclarations controversées, l'Angleterre est sortie d'un confinement de quatre semaines pour retourner à une approche régionale, que le premier ministre Johnson espère pouvoir lever au printemps grâce à l'action conjuguée des vaccins et du dépistage de masse.

Le confinement est remplacé, au moins jusqu'en février, par un système d'alerte à trois niveaux, imposant des restrictions localement selon la gravité de l'épidémie.

Vaccins gratuits

En Russie, le président, Vladimir Poutine, a demandé aux autorités sanitaires de commencer dès la fin de la semaine prochaine les vaccinations « à grande échelle » contre le coronavirus. Le vaccin Spoutnik V, développé par le centre de recherches Gamaleïa de Moscou, est dans la troisième et dernière phase d'essais cliniques auprès de 40 000 volontaires.

De son côté, le Japon fournira gratuitement des vaccins aux 126 millions d'habitants du pays, en vertu d'un projet de loi adopté mercredi, au moment où l'archipel fait face à une recrudescence des infections. Le vaccin sera aussi gratuit en Italie, où il sera administré en premier aux médecins et aux personnes âgées habitant en résidence.

Pendant ce temps, Interpol a adressé un message d'avertissement à ses 194 pays membres, appelés à se préparer à des actions du crime organisé centrées sur les vaccins contre le coronavirus. L'organisation de coopération policière internationale, basée en France, prévient d'une « potentielle activité criminelle liée à la contrefaçon, au vol et à la promotion illégale de vaccins contre la COVID-19 et la grippe ».

La pandémie a fait au moins 1,48 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi. Plus de 63,8 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Les États-Unis comptent le plus de morts (270 691), devant le Brésil (173 817), l'Inde (138 122), le Mexique (106 765) et le Royaume-Uni (59 051).

 
 
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L'accès aux n95 doit être élargi, plaident des experts
La Presse + P. Actualités 7,2 - 2020/12/03
 

Les nouvelles du jour concernant la crise du coronavirus

Les travailleurs de la santé en contact avec des patients atteints de la COVID-19 doivent, sans délai, être équipés de masques de type N95 ou de tout autre appareil de protection respiratoire, lancent des acteurs clés du milieu.

Un groupe de quelque 95 experts québécois réclament que le Dr Horacio Arruda abroge son ordonnance du 8 juin dernier et mette les masques de type N95 ou tout autre appareil de protection respiratoire (APR) à la disposition des travailleurs de la santé qui sont en contact étroit avec des patients atteints de la COVID-19.

Une missive en ce sens a été envoyée le 23 novembre au ministre de la Santé, Christian Dubé, et au ministre du Travail, Jean Boulet. Le document, signé par des médecins, des professeurs et des scientifiques, a été rendu public mercredi par Québec solidaire puisque leur lettre est demeurée sans réponse.

« À notre connaissance, le Québec est le seul gouvernement interdisant par ordonnance l'usage d'APR », font remarquer les signataires, rappelant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence de santé publique du Canada et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis « reconnaissent la transmission aérienne de la COVID-19 ».

« Considérant que les preuves s'accumulent à l'égard de la transmission par inhalation de particules porteuses de SRAS-CoV-2, nous considérons qu'il est maintenant temps de faire preuve, non plus de précaution, mais de prévention. »

— Extrait de la lettre de 95 experts aux ministres de la Santé et du Travail

Pour l'heure, le port du N95 est réservé exclusivement aux interventions médicales générant des aérosols. Selon les spécialistes signataires de la lettre, il faut que les APR soient aussi offerts aux travailleurs de la santé lorsque des soins de santé de proximité sont donnés pour les protéger « des particules infectieuses inhalables ».

Québec solidaire a présenté mercredi, conjointement avec les autres partis de l'opposition, une motion voulant que l'on « fournisse aux travailleurs de la santé des appareils de protection respiratoire appropriés, tels que des masques N95 ». La démarche a finalement été rejetée par les élus caquistes.

Au cabinet du ministre Dubé, on soutient que les équipements de protection individuelle (EPI) « doivent être utilisés par le bon professionnel, au bon moment ».

« À cet effet, l'INSPQ a réitéré au mois de septembre que les masques N95 doivent être utilisés lorsqu'il y a présence d'aérosols lors des procédures médicales. Or, pour ces procédures, ces masques sont tout à fait disponibles », souligne-t-on.

Demande similaire de syndicats

La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) sont elles aussi inquiètes pour la sécurité du personnel dans les établissements de santé.

« Le 20 octobre, le premier ministre a déclaré que le système est à bout de souffle », a mentionné la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, lors d'une conférence de presse virtuelle mercredi. « Il s'est dit prêt à tout faire pour réduire la charge de travail des infirmières. Et aussi, il s'est dit ouvert à toutes les solutions pour réduire la surcharge. »

En réponse à cette main tendue, les deux syndicats ont invité le gouvernement à s'engager à prendre des mesures concrètes pour améliorer le système de santé. Dans la liste des mesures qu'ils demandent, il y a justement de s'assurer que les employés du réseau aient suffisamment d'équipements de protection individuelle comme les masques N95. Également, des gants plus adaptés aux besoins, des visières et des blouses de protection.

« Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont déficientes dans notre système de santé. »

— Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ

« Nous l'avons dit à plusieurs reprises et nous insistons : notre priorité est de protéger le personnel de la santé », a affirmé le cabinet du ministre Dubé, assurant que les EPI « sont en quantité suffisante et disponibles à travers le réseau de la santé, partout au Québec ». Québec rappelle que les travailleurs de la santé sont priorisés dans les tests de dépistage et dans l'analyse des laboratoires « pour assurer leur santé et leur sécurité ».

Selon les syndicats, il faut aussi des ressources financières pour réduire la mobilité de la main-d'œuvre et éliminer les heures supplémentaires obligatoires, dit la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour.

Y a-t-il une demande plus urgente que les autres dans cette liste ? Non, a répondu Mme Montour. Puisque « chacune des régions a une réalité différente », les besoins peuvent être différents d'un établissement à l'autre.

C'est d'ailleurs une autre demande qui est adressée aux autorités gouvernementales : un gestionnaire responsable dans chaque installation pour qu'il puisse prendre des décisions rapidement et permettre d'adapter l'établissement en fonction de ses contraintes et de ses enjeux.

Sonia Éthier a rappelé qu'avant la « loi 10 », qui a modifié l'organisation et la gouvernance du réseau, « les gestionnaires avaient pleine autonomie pour répondre aux besoins qui se présentaient dans les établissements ». D'après elle, ce n'est maintenant plus le cas. « C'est important pour nous qu'il y ait une certaine forme de décentralisation pour que les établissements rapatrient un certain pouvoir d'action pour régler les problèmes actuels », a expliqué la présidente de la CSQ, en concluant que la pandémie avait démontré les lacunes de la loi 10.

 
 
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« Il faut de l'aide » : le CIUSSS manque d'infirmières pour les RPA
ICI Radio-Canada (site web) - 2020/12/02
 

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale affirme qu'il manque tout près de 100 infirmières pour répondre aux besoins des résidences privées pour aînés (RPA) en situation d'éclosion.

Mercredi en conférence de presse, Christian Dubé rappelait que les RPA n'ont pas les ressources nécessaires pour offrir des soins lorsque survient une éclosion de cas de COVID-19. À Québec, 56 % des milieux de vie en éclosion sont des RPA.

Il va falloir de l'aide. Notre personnel est extrêmement dédié. On y arrive en utilisant le temps supplémentaire et en faisait de la réorganisation du travail, mais il y a des limites, fait valoir Christian de Beaumont, coordonnateur à la direction des ressources humaines du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

En date de mardi, ce sont 99 infirmières ou infirmières auxiliaires qui sont envoyées en renfort dans les RPA ou dans les centres désignés de convalescence. De ce nombre, la majorité des ressources proviennent du CIUSSS.

Il nous faut des ressources additionnelles d'ici la fin de semaine, soutient M. de Beaumont. Sans quoi, il faudra procéder à d'autres délestages d'activités, mais ce sont toujours des questions difficiles.

Au cours des deux prochaines semaines, le CIUSSS prévoit un manque à gagner de 96 infirmières qui seront nécessaires semaines pour répondre aux besoins des RPA.

La résidence Manoir Sully est l'une des récentes éclosions déclarées dans des RPA de Québec.

Photo : Radio-Canada / Cimon Leblanc

De son côté, le CHU de Québec-Université Laval mentionne que cinq infirmières font partie des équipes en renfort dans les milieux de vie et centre de convalescence.

À l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, on confirme que huit personnes volontaires, incluant des infirmières, des infirmières auxiliaires et des préposés, prêtent main-forte dans des RPA. Ce nombre pourrait augmenter, écrit le porte-parole Joël Clément.

Les trois partenaires de la région de Québec disent être en communication constante pour trouver une solution.

On n'a pas de marge de manoeuvreEn cognant à la porte du CHU de Québec, force est de constater que le manque de main-d'oeuvre est déjà palpable, selon la présidente-directrice adjointe.

On est à moins 400 quand on pense à nos besoins d'infirmière. C'était comme ça avant la pandémie et ça s'est détérioré. On n'a pas de marge de manoeuvre, affirme Lucie Grenier.

Elle explique que le CHU tente d'aider au maximum, mais que la pression est déjà très élevée au sein des équipes soignantes des principaux hôpitaux de Québec. Il ne faut pas oublier qu'on est une unité dédiée COVID à l'Enfant-Jésus. Il faut qu'on arrive à trouver un équilibre entre les besoins de la population en générale, et les besoins COVID, si on ne veut pas placer plus de gens sur les listes d'attente.

Lucie Grenier du CHU de Québec

Photo : Radio-Canada

Si on doit prêter main-forte à tout prix, ce sera un choix qu'on fera comme société. Ça veut dire qu'on ne pourra pas accueillir autant de patients COVID. Qu'il y aura des bris de service.

Lucie Grenier Au Regroupement québécois des résidences pour aînés, le président-directeur général rappelle que l'enjeu de la main-d'oeuvre ne date pas d'hier. Ça fait trois ans qu'on le dit. Et avec la pandémie, on l'a vu encore plus. Les RPA font affaire avec les agences de placement, mais tout le monde puise au même endroit, explique Yves Desjardins.

Mardi, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a néanmoins laissé entendre qu'une partie de la solution est entre les mains des responsables des RPA. Les propriétaires demandent à l'établissement aux CISSS et CIUSSS d'envoyer du personnel infirmier dans une situation où la responsabilité relève des propriétaires et non du ministère, a-t-il affirmé.

 
 
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COVID-19 : 37 nouvelles infections s'ajoutent au bilan au Bas-Saint-Laurent
ICI Radio-Canada (site web) - 2020/12/03
 

Le Bas-Saint-Laurent ajoute 37 nouveaux cas de COVID-19 à son bilan mercredi. De plus, la santé publique déplore un nouveau décès lié au coronavirus au CHSLD de Matane.

L'établissement de soins de longue durée compte aussi six nouveaux cas de coronavirus. Trois résidents et trois travailleurs du CHSLDCentre d'hébergement et de soins de longue durée ont été déclarés positifs depuis le dernier bilan.

Le CISSSCentre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent indique également qu'un résident de la région est maintenant hospitalisé en raison de la COVID-19.

Pour l'ensemble de la région, ces 37 nouveaux cas représentent la deuxième plus importante hausse d'infections quotidiennes, après la journée du 6 novembre. Ce jour-là, 40 cas de coronavirus avaient été ajoutés au bilan du Bas-Saint-Laurent, en grande partie à cause de l'éclosion à la Résidence des Bâtisseurs de Matane.

En date de mercredi, 880 Bas-Laurentiens ont été déclarés positifs à la COVID-19 depuis le début de la pandémie, selon les données du CISSSCentre intégré de santé et de services sociaux de la région.

Parmi ceux-ci, 670 sont maintenant guéris et 20 ont perdu la vie en raison de la maladie. La région compte donc 190 cas considérés comme étant actifs.

Hier, 27 cas de COVID-19 ont été ajoutés au bilan du Bas-Saint-Laurent, dont 24 dans la MRCMunicipalité régionale de comté de Rimouski-Neigette.

La direction de santé publique de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine confirme neuf nouvelles infections sur son territoire, dont une dans l'archipel. Au total, 76 cas de COVID-19 sont toujours actifs dans la région.

Le bilan de la Côte-Nord augmente quant à lui d'un nouveau cas mercredi, pour un total de 15 cas actifs.

À l'échelle provinciale, le Québec observe une hausse record de 1514 cas de COVID-19 en plus d'ajouter 41 décès lors des dernières 24 heures.

 
 
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Les infirmières du CHSLD Jacques-Cartier ne voient pas la lumière au bout du tunnel
Le Quotidien (Tablette, aussi paru dans Le Soleil, La Voix de l'Est et plusieurs autres) - 2020/12/02
 

« Je ne sais pas ce que l’on va faire en fin de semaine prochaine s’ils ne trouvent pas de monde. C’est pas drôle quand les infirmières arrivent au poste et disent qu’elles vont attraper la COVID pour pouvoir enfin se reposer. C’est une façon de parler. Personne ne veut tomber malade, mettre en danger sa famille et nos résidents, mais c’est comme ça qu’on exprime notre détresse. »

C’est un véritable cri du coeur qu’a lancé une infirmière auxiliaire du CHSLD Jacques-Cartier de Chicoutimi, qui a été le théâtre de la plus importante éclosion de COVID-19 depuis le début de la pandémie dans la région, avec 38 décès. La décision du CIUSSS d’ouvrir un nouveau département de COVID-19 de 24 lits avec 15 admissions en 48 heures, en fin de semaine dernière, a été le coup de grâce au moral des équipes de soins infirmiers.

« C’est vrai que d’habitude, on fonctionne à une infirmière et une infirmière auxiliaire pour 31 ou 32 résidents. Je ne sais pas si vous le savez, mais c’est toute une différence de soigner 24 personnes âgées atteintes de la COVID-19. Dans les 15 admissions, trois sont déjà en fin de vie. C’est beaucoup plus lourd comme soins à donner. »

La jeune femme, qui a elle-même été contaminée, ne conteste pas la logique de la décision des gestionnaires de transférer des malades à Jacques-Cartier pour donner un coup de main à Georges-Hébert ou Mgr Victor-Tremblay, et aussi éviter la propagation. Mais elle croit que l’idée de transformer une section de 24 lits en centre de traitements COVID-19 pour personnes âgées est en train de créer une situation sans issue pour le personnel.

« On se rappelle de la situation à de la Colline. C’est une situation qui a été très difficile. Mais au moins, elle a pris fin avec la levée de l’éclosion après la guérison de tout le monde. Nous avons vécu la crise en espérant que tout allait rentrer dans l’ordre et qu’on finirait par s’en sortir, mais ils décident de nous ouvrir un centre de 24 lits. C’est quelque chose de travailler dans un centre chaud. Nous avons vécu la même situation qu’eux, mais pour nous, il n’y a pas de fin envisageable à court terme, où les gens n’auront pas peur de ramener la maladie à la maison », reprend l’infirmière auxiliaire.

Voici le courriel en question transmis au Quotidien par une infirmière auxiliaire du CHSLD Jacques-Cartier:

« Je trouve qu’on ne parle pas beaucoup du CHSLD Jacques-Cartier. On entend parler de la Colline, qui a eu la première vague de COVID et qui compte encore un cas positif, mais Jacques-Cartier a de bien pires statistiques. Sur les 95 résidents, seulement 19 n’ont pas eu la COVID-19, dont 12 sont dans une unité prothétique bien aérée. 32 décès depuis le premier cas positif. Un nombre incroyable de membres du personnel qui ont été atteints, dont un gestionnaire, une secrétaire, une pharmacienne, un agent de sécurité protégé par des plexiglas, un membre épi (il se promène pour rappeler les bonnes mesures de protection), un membre de la PCI (protection et contrôle des infections) qui n’avait même pas de contacts avec les résidents. Ils ont attrapé la COVID-19 dans le centre. Les nombreuses infirmières, infirmières auxiliaires et préposées aux bénéficiaires qui reviennent au travail après avoir eu la COVID-19 sont toujours épuisées. Le travail a été très fastidieux. On croyait voir la lumière au bout du tunnel, mais voilà que la haute direction a décidé de nous remplir le centre avec 24 nouveaux patients atteints de la COVID-19 qui sont hospitalisés, mais qui cotent CHSLD. Déjà que nous avons accueilli 4 patients de Georges-Hébert, dont 1 est décédé, et 1 autre du CHSLD Mgr-Victor-Tremblay. Voilà que le travail acharné recommence à nouveau ce week-end avec 24 petits nouveaux qui vont arriver back à back. Aucun répit pour Jacques-Cartier... »

Cette situation précaire a des répercussions importantes pour les personnes du groupe des infirmières et infirmières auxiliaires. Comme le mentionne notre interlocutrice, les infirmières sont conscientes des problèmes qui vont se présenter pour la prochaine fin de semaine et les autres qui vont suivre. Ce sont souvent deux auxiliaires qui vont se répartir le travail de la troisième, qui n’a pas été remplacée, ou un duo infirmière et infirmière auxiliaire qui va faire le travail d’un trio.

« Le gouvernement ne nous donne pas le salaire de celle qui est absente quand on se partage le travail. Maintenant, les filles se sentent comme coupables de ne pas rentrer pendant nos congés quand on sait que nos collègues sont débordées. En même temps, on a nos familles. C’est pas toujours facile et nos conjoints trouvent que ça devient beaucoup », ajoute l’infirmière auxiliaire.

À l’hôtel pour protéger la famille

Elle reprend en admettant que la direction du CIUSSS a trouvé des ressources additionnelles pour accueillir les 15 nouveaux patients, en fin de semaine dernière. Le personnel en soins infirmiers a quand même été en mesure de respirer un peu. Mais le problème va se poser dans les prochaines semaines, alors que les renforts de l’extérieur ne sont pas nombreux (11 infirmières et 8 préposées), jusqu’à maintenant.

L’infirmière auxiliaire a aussi une pensée pour ses collègues qui ont décidé d’habiter à l’hôtel depuis le début de l’éclosion, afin de protéger leur famille. Avec la création du département COVID-19, ces infirmières et infirmières auxiliaires risquent d’être encore dans une chambre d’hôtel à Noël, proteste la jeune femme qui, comme bien des collègues, a plus que hâte que la détresse et la fatigue appartiennent au passé pour ramener une vie un peu plus normale dans le CHSLD Jacques-Cartier.

Une première réponse à cet appel à l’aide est venue de la bouche de la présidente et directrice générale du CIUSSS, en point de presse, mardi. Julie Labbé a assuré que le département de 24 lits ouvert en fin de semaine dernière constituait une solution temporaire pour aider à diminuer la pression sur le système hospitalier.

 
 
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Encore trois nouveaux secteurs de CHSLD en éclosions
La Tribune (site web, aussi paru dans La Voix de l'Est) - 2020/12/02
 

Encore trois autres départements des CHSLD de la région sont touchés par des éclosions. Les départements touchés sont un cinquième secteur de l’Hôpital, CLSC et centre d’hébergement d’Asbestos, de même qu’un deuxième secteur du CHSLD de Coaticook, alors que le CHSLD Villa-Bonheur de Granby doit maintenant composer avec du personnel et des usagers infectés dans un quatrième secteur.

Sherbrooke - Ces nouvelles éclosions portent à 14 le nombre d’éclosions en cours dans les installations du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Il faut aussi ajouter 12 éclosions dans divers milieux d’hébergement, principalement des résidences privées pour aînés (RPA).

Bonne nouvelle cependant, l’éclosion à la RPA Le Riverain à Granby est dorénavant terminée.

Depuis mardi, la Santé publique de l’Estrie fait la distinction entre les éclosions ayant lieu dans des entreprises avec services directs à la clientèle où les risques sont modérés pour la clientèle d’avoir contracté le coronavirus et les entreprises où le risque est faible pour la clientèle.

Les entreprises avec services directs à la clientèle où les risques sont modérés pour la clientèle sont le Garage R. Gomez de Sherbrooke, le Golden Lion Pub and Brewery de Sherrbooke, le Restaurant Chez Ma-Xime d’Asbestos, la Coopérative de travailleurs d’ambulance de l’Estrie (secteur Memphrémagog) et Le Pub du Village à Granby.

Au total en Estrie, il y avait 98 éclosions actives, deux agrégats (Lac-Mégantic avec 143 personnes et Asbestos avec 232 personnes) et quatre veilles d’éclosions.

62 nouveaux cas

Le nombre d’Estriens déclarés positifs à la COVID-19 a augmenté de 62 personnes mardi, une augmentation plus modeste que celles des derniers jours avec 96, 87 et 96 cas. Bonne nouvelle aussi, le bilan des personnes décédées des complications liées à la COVID-19 est aussi resté stable à 64 décès.

La moyenne mobile estrienne des sept derniers jours est passée à 79 nouveaux cas par jour.

Encore une fois aujourd’hui, c’est à Sherbrooke que l’on retrouve le plus de cas positifs de COVID-19 avec 34 nouvelles personnes infectées. Au cours des deux dernières semaines, ce sont 452 Sherbrookois qui ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, il y a eu 4746 personnes infectées par la COVID-19, dont 64 sont décédées et 3994 maintenant considérées comme rétablies. Il reste donc 688 cas actifs sur l’ensemble du grand territoire estrien.

Augmentation des hospitalisations

Le nombre d’hospitalisations liées à la COVID-19 a cependant augmenté mardi : 29 personnes sont présentement hospitalisées dans les hôpitaux universitaires de Sherbrooke, qui font partie des centres hospitaliers dédiés à la COVID-19 au Québec. Cinq de ces 29 personnes luttent pour leur vie aux soins intensifs.

Depuis le début de la pandémie, jamais autant de patients n’avaient été hospitalisés en même temps dans les deux hôpitaux universitaires sherbrookois.

La capacité hospitalière de l’Hôpital Fleurimont et de l’Hôtel-Dieu n’est cependant pas atteinte. En effet, lors de l’arrivée de la pandémie au Québec, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS avait dû réaménager ses locaux pour créer des espaces disponibles aux patients atteints de la COVID-19. Le CIUSSS compte actuellement 40 lits de soins intensifs, dont 25 sont réservés aux patients atteints de la COVID-19.

Les deux hôpitaux sherbrookois ont aussi réservé 75 lits d’hospitalisation pour les adultes atteints de la COVID-19.

Avec une trentaine de patients hospitalisés, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS réussit à poursuivre la majorité de ses activités régulières sans faire de délestage. Les blocs opératoires continuent de fonctionner à 90 à 95 % de leur pleine capacité.

 
 
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« Cellule de crise » dans un chsld privé
La Presse + P. Actualités 7,1 - 2020/12/03
 

Le Manoir de l'Ouest de l'Île est aux prises avec une grave éclosion de COVID-19, l'une des plus importantes actuellement au Québec. En quelques jours, 64 % des résidants de ce CHSLD privé ont été infectés par le virus.

Mercredi, 49 résidants et 18 employés avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19. Un résidant avait également succombé à la maladie respiratoire.

Le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île a pris en charge la résidence pour tenter de mettre fin à la propagation du virus, jeudi dernier. « Une cellule de crise a été déclenchée et des équipes du CIUSSS sont en place pour soutenir le personnel du CHSLD », a confirmé Hélène Bergeron-Gamache, porte-parole du CIUSSS.

Sous un abri, sur le côté de la résidence, des employés en pause étaient consternés par la rapidité avec laquelle le virus se propage parmi leurs collègues et les résidants. Avant cette éclosion, le Manoir de l'Ouest de l'Île n'avait recensé aucun cas de COVID-19.

« Une fois par semaine ! On se fait tous tester une fois par semaine. Aucune visite n'est autorisée depuis le mois de mars. Je ne comprends pas ce qui est arrivé. »

— Un cuisinier du Manoir de l'Ouest de l'Île

Plusieurs équipes de décontamination se trouvaient sur les lieux, mercredi. Une fois sa combinaison blanche, sa visière et son masque retirés, Fabian Leon s'est rendu à l'extérieur de l'établissement pour prendre une bouffée d'air frais. L'entreprise pour laquelle il travaille est chargée d'installer des purificateurs d'air et de stériliser la résidence. « On désinfecte tout, les moulures, les endroits où les gens posent souvent les mains. On passe avec nos guenilles. »

Une infirmière du CLSC mettait pour sa part les pieds pour la première fois dans cet établissement. « On m'a envoyée ici pour évaluer l'état de santé de chaque résidant. Si certains sont trop faibles, on va les transférer à l'hôpital », a-t-elle dit avant de commencer son quart de travail.

L'infirmière n'avait pas été mise au courant du bilan précis des cas de COVID-19 au Manoir de l'Ouest de l'Île. Elle savait toutefois que ce nombre était élevé. « Ça ressemble à Herron », a-t-elle dit, préoccupée. Une employée du Manoir de l'Ouest de l'Île est alors accourue à l'extérieur de la résidence pour mettre fin à l'entrevue et pour demander à La Presse de quitter le terrain du CHSLD.

La copropriétaire du Manoir de l'Ouest de l'Île a redirigé nos questions vers le CIUSSS.

Deux hypothèses

Selon Guy Trichard, le président du Syndicat régional de la FSSS-CSN regroupant les syndicats des travailleuses et travailleurs des centres d'hébergement du Grand Montréal, le virus serait entré au Manoir de l'Ouest de l'Île par l'intermédiaire d'une résidante qui venait d'être admise dans le CHSLD ou par une employée qui était infectée sans le savoir. Aucune des deux hypothèses n'a encore été confirmée par le CIUSSS.

M. Trichard s'est lui-même dit surpris par l'éclosion qui sévit dans cette résidence de Pierrefonds. Selon lui, les employés ont de l'équipement de protection mis à leur disposition et les visites ne sont pas permises à l'intérieur du CHSLD.

Pour lui, la situation au Manoir de l'Ouest de l'Île n'a toutefois rien à voir avec celle vécue par la résidence Herron, au printemps dernier. Les employés, malades, avaient déserté le CHSLD privé et plusieurs résidants avaient été abandonnés à leur sort. Cinquante d'entre eux y sont morts. Une enquête policière est en cours.

« Connaissant la place [le Manoir de l'Ouest de l'Île], il n'y a pas de résidants qui sont laissés à eux-mêmes dans de l'urine, dans des excréments et mal nourris. Je connais assez l'endroit pour savoir qu'on y donne une très bonne qualité de soins », a dit M. Trichard.

Situation préoccupante

Partout au Québec, le nombre de cas de COVID-19 augmente dans les résidences pour aînés. Hier, on comptait 1440 cas actifs dans 210 CHSLD ou résidences pour aînés.

Au Centre l'Assomption, dans le Centre-du-Québec, presque l'entièreté de la clientèle a contracté le virus, dans les derniers jours. Au total, 35 des 38 résidants ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

Au Saguenay, le Manoir Champlain compte 146 cas de COVID-19, ce qui représente 35 % de la clientèle. Le Manoir Sully, dans la Capitale-Nationale, a rapporté 23 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, mardi. Le Château Westmount, à Montréal, rapportait 16 nouveaux cas, hier. Cinq personnes y sont mortes dans les derniers jours.

« La deuxième vague avait été assez tranquille dans les résidences jusqu'à maintenant », dit Guy Trichard, président du Syndicat régional de la FSSS-CSN. Mais la situation est maintenant en train de changer, de se détériorer.

 
 
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La Tragédie des CHSLD
Le Journal de Montréal (aussi paru dans Le journal de Québec) P. 31 - 2020/12/03
 

Derrière les manchettes accablantes, il y a des êtres humains qui ont payé de leur vie la désorganisation et les manquements dans les CHSLD depuis que la COVID-19 s'y est infiltrée, donnant lieu à de véritables tragédies humaines.

LE REPORTAGE Indignité EXPLIQUE COMMENT ILS ONT FAILLI FACE À LA PANDÉMIE

Aussi sensible que troublant, le grand reportage Indignité, à voir sur Club illico, montre comment les CHSLD, avec leur manque de ressources, ont failli à leur tâche dans le contexte délicat du moment. Et comment la crise se préparait depuis longtemps déjà.

Dès le début de la pandémie au Québec, le journaliste Jules Richer, du Bureau d'enquête, a été appelé à rendre compte de la situation alarmante dans les CHSLD dans ses différents reportages : nombres de décès, établissements les plus touchés par la COVID, manque de personnel, etc.

L'été dernier, le sujet était toujours aussi brûlant, et la matière devenait - hélas -assez abondante pour la consigner dans un documentaire.

Une trentaine d'entrevues plus tard, filmées par le vidéoreporter Jean-Sébastien Lozeau et réalisées en distanciation entre les deux vagues de COVID (avec des proches endeuillés, des spécialistes, des préposées, la députée Véronique Hivon, coauteure de la Loi concernant les soins de fin de vie, et trois anciens ministres de la Santé, Pauline Marois, Jean Rochon et Rémy Trudel, réunis en table ronde), le documentaire Indignité expose de cruelles réalités des CHSLD et en souligne les lacunes. Et il porte tristement bien son nom.

«On se demande pourquoi c'est arrivé, soulève Jules Richer. Juste au printemps, on a eu autour de 3500 morts [dans les CHSLD]. C'est vraiment une tragédie sans précédent qu'on a vécue, au Québec. Ce sont les gens les plus vulnérables de la société qui en ont souffert, et souvent dans des conditions inhumaines, indignes.»

IMPUISSANCE

Les témoignages de gens ayant récemment perdu leurs parents alités dans des CHSLD, dans Indignité, sont crève-coeur. Tous ont été privés de contacts avec leurs proches souffrants et n'ont pu que constater, impuissants et déchirés, l'étendue des dégâts alors qu'il était impossible de revenir en arrière, et se sont parfois butés à du personnel sans grande compassion.

Outrée, Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service de la FTQ, dénonce «l'improvisation» qui a donné lieu à beaucoup trop de catastrophes, et juge que le Québec n'a pas à se «péter les bretelles» de la façon dont il considère sa population du troisième âge.

Matériel manquant sur le terrain, gestion centralisée par les «géants» que sont les CISSS et CIUSSS, piètres conditions de travail des «anges gardiens» : Sylvie Nelson ne mâche pas ses mots.

Puis, les ex-ministres péquistes de la Santé, Pauline Marois (1998-2001), Rémy Trudel (2001-2002) et Jean Rochon (1994-1998) se questionnent à voix haute, abordant tour à tour les notions d'actes manqués, de vieillissement de la population et de «ghettoïsation» des aînés.

«Ils ont admis que le Québec a failli à la tâche. Pauline Marois nous dit, entre autres, que tous les gouvernements sont responsables de ce qui s'est passé au printemps dernier, parce que la crise de la COVID et des CHSLD était une crise annoncée.»

Le grand reportage Indignité, du Bureau d'enquête, sera disponible sur Club illico le jeudi 3 décembre.

 
 
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Situation critique à Villa-Bonheur : le CIUSSS est «aux aguets d’heure en heure»
La Voix de l'Est (Tablette, aussi paru dans La Tribune et Le Quotidien) - 2020/12/03
 

Le personnel du CHSLD Villa-Bonheur à Granby, frappé par plusieurs éclosions de COVID-19, est sur le qui-vive. Des membres de l’équipe ont confié à La Voix de l’Est être à bout de souffle, qualifiant de « chaos » la situation entre les murs du centre d’hébergement. Le CIUSSS a fait le point, mercredi.

Granby - Le CHSLD Villa-Bonheur fait partie des trois établissements sur le territoire du CIUSSS de l’Estrie où la situation est critique en raison des cas de COVID et du manque de main-d’œuvre qui en découle. En date de mercredi, la Santé publique a recensé trois nouvelles personnes infectées au sein du centre d’hébergement comparativement à la veille. On parle désormais de 48 résidents ayant jusqu’ici contracté le virus, dont une personne est décédée, et 25 employés.

Tous les résidents ayant la COVID à Villa-Bonheur sont regroupés au cinquième étage. Or, cette « zone rouge » est « complète », a confirmé en point de presse la directrice du programme soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) au CIUSSS de l’Estrie, Sylvie Moreault. « Nous transférons les gens (infectés) vers le centre de confinement de Sherbrooke. On tente d’équilibrer pour assurer la sécurité de tous nos résidents et d’éviter la pression sur les ressources humaines », a-t-elle spécifié.

Bien que la situation à Villa-Bonheur soit jugée préoccupante, elle n’est toutefois pas « hors de contrôle », a fait valoir la directrice SAPA.

« On est aux aguets d’heure en heure. [...] Il faut se réajuster. C’est fragile, mais pour l’instant, nous avons un équilibre adéquat », a pour sa part indiqué la directrice des ressources humaines, des communications et affaires juridiques au CIUSSS, Josée Paquette.

Transferts

En entrevue à La Voix de l’Est , des membres de l’équipe de Villa-Bonheur ont déploré le traitement réservé à certains usagers à la santé fragile, évincés de leur chambre sans préavis ni explications, pour être transférés ailleurs dans le bâtiment en raison des cas de COVID.

« Le déplacement des résidents d’un étage à l’autre pour créer ces zones rouges et tièdes a un impact sur nos résidents. Ce n’est pas pour eux un moment facile, a concédé Mme Moreault. On leur fait perdre leurs repères et leur environnement habituels. Et quand nous le faisons, c’est parce que c’est indiqué de le faire. »

De plus, a ajouté la directrice SAPA, « des moyens de communication ont été mis en place pour rassurer les familles et les proches sur une base hebdomadaire, ou davantage si la situation du résident l’exige. »

Soutien

Parmi les mesures de soutien au personnel de Villa-Bonheur, une conseillère en prévention et contrôle des infections est disponible en permanence.

La pénurie de main-d’œuvre est toutefois lourde de conséquences à Villa-Bonheur, déjà un des pires établissements en Estrie à ce chapitre. « Dans un contexte de pandémie, le défi d’avoir de la main-d’œuvre, la force de travail pour répondre à l’ensemble des besoins est vraiment important. Et parfois, on fait face à des déséquilibres de ressources », a mentionné Josée Paquette.

Selon la directrice des ressources humaines, la « couverture est sécuritaire » à Villa-Bonheur. Du moins pour le moment. « On a assuré un soutien à la gestion parce que dans ces situations, les équipes de soins ont besoin d’une proximité de leur gestionnaire, et ce dernier a besoin d’être soutenu de façon importante. »

Selon les plus récentes données, il manque 300 infirmières et infirmières auxiliaires dans l’ensemble des établissements du CIUSSS. Jusqu’ici, plus de 400 personnes ont été affectées en Estrie à des services connexes liés à la COVID, notamment dans des centres de dépistage.

Le taux d’absentéisme des effectifs du CIUSSS est aussi très élevé, soit 7,29 %. Pour la période se terminant le 8 novembre, on a recensé 1769 personnes absentes pour des cas liés à la santé et la sécurité au travail (CNESST) ou pour des cas de maladie. En ce qui concerne spécifiquement les cas de COVID, en date du 30 novembre, 84 personnes ont dû être retirées de leur milieu de travail. Près de 500 employés l’ont été depuis le début de la pandémie en Estrie.

Sylvie Moreault, directrice SAPA au CIUSSS

Le déplacement des résidents d’un étage à l’autre pour créer ces zones rouges et tièdes a un impact sur nos résidents. Ce n’est pas pour eux un moment facile. On leur fait perdre leurs repères et leur environnement habituels. Et quand nous le faisons, c’est parce que c’est indiqué de le faire.?»

Envisage-t-on de recourir à l’armée ou la Croix-Rouge pour éviter que la situation ne s’envenime davantage à Villa-Bonheur? « Pour l’instant, l’armée n’est pas une alternative disponible, a mentionné Mme Moreault. Pour ce qui est de la Croix-Rouge, elle vient en soutien dans plusieurs milieux. C’est considéré, surtout au niveau des soins d’assistance » aux résidents.

« Non-sens »

Le délestage est un des moyens préconisés par le CIUSSS pour transférer les ressources nécessaires afin d’assurer les services dans les CHSLD et les résidences privées pour personnes âgées. Or, selon nos sources, des infirmières qui n’ont jamais travaillé auprès d’une clientèle en perte d’autonomie en CHSLD ont été envoyées à Villa-Bonheur.

La pénurie de personnel est à ce point critique, nous dit-on, qu’après une formation d’à peine quelques heures sur le terrain, on indique à ces infirmières ou infirmières auxiliaires qu’elles devront s’occuper d’un étage complet dès le lendemain. Une situation que corrobore et déplore la présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Cantons-de-l’Est (FIQ-SPSCE), Sophie Séguin.

« La clientèle en CHSLD a des besoins particuliers. On ne peut pas envoyer des infirmières qui ne connaissent pas ce milieu et leur demander en claquant des doigts d’assurer la qualité des soins et la sécurité des patients. C’est un non-sens. »

De son côté, Josée Paquette a concédé que l’on met beaucoup de poids sur les épaules du personnel lors de certains transferts. « Ce n’est pas évident pour une infirmière auxiliaire ou un préposé aux bénéficiaires habitué à travailler, par exemple, en médecine ou en chirurgie. On leur demande, du jour au lendemain, d’aller prêter main-forte dans un autre service. »

Mme Paquette affirme par ailleurs, en ce qui concerne les mouvements de personnel, que les différents syndicats sont informés « le plus préalablement » possible. Ce que réfute la présidente de la FIQ-SPSCE, évoquant plutôt être mise « devant un fait accompli » la plupart du temps.

« En ce moment, ce ne sont pas les règles syndicales qui prévalent, mais plutôt l’arrêté ministériel qui donne tous les pouvoirs au CIUSSS. Il est question de la sécurité des patients et aussi du personnel. Et malheureusement, nous ne sommes pas consultés. C’est inquiétant pour nos membres et ça doit changer. »

 
 
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