Revue de presse
25 janvier 2021


 
  • Sommaires
    Notes Radio-Télévision - 2021/01/22
 
 
  • CHSLD : AU-DELÀ DE LA HONTE!
    Le Journal de Québec (aussi paru sur le web, dans Le Journal de Montréal, 24 heures Montréal et TVA Nouvelles) P. 57 - 2021/01/23
 
 

 
Sommaires
Notes Radio-Télévision - 2021/01/22
 
1 07:04:00
GATINEAU - L'OPÉRATION VACCINATION CONTRE LA COVID-19 EST SUR LE POINT D'ÊTRE SUSPENDUE EN OUTAOUAIS. MENTION: RESSOURCES INTERMÉDIAIRES (IDEM: 08:07, 09:07)

Intervenant(s):DR CAROL MCCONNERY, MÉDECIN CONSEIL, DIRECTION DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Émission RADIO :QUE L'OUTAOUAIS SE LÈVE
Station:CKOF (104,7 FM), GATINEAU
Animateur:MICHEL LANGEVIN
Co-animateur:
Lecteur:MARIO AUBÉ
Journaliste:TANIA NOLET
Durée:00:00:40
Date:2021-01-21
Code nouvelle: 11-CKOF2-11987921
2 07:30:00
BAS-ST-LAURENT - COVID-19: 93 POURDENT DES RÉSIDENTS DES CHSLD DE LA RÉGION ONT REÇU LEUR PREMIÈRE DOSE. PAR CONTRE, LA CAMPAGNE DE VACCINATION SERA SUSPENDUE LA SEMAINE PROCHAINE. MENTION: PFIZER, MODERNA, LES RESSOURCES INTERMÉDIAIRES.

Intervenant(s):MURIELLE THERRIEN, RESPONSABLE DE LA VACCINATION COVID AU BAS-ST-LAURENT
Émission RADIO :INFO-RÉVEIL
Station:CJBR (ICI RADIO-CANADA PREMIÈRE), RIMOUSKI
Animateur:ÉRIC GAGNON
Co-animateur:
Lecteur:LISA-MARIE BÉLANGER
Journaliste:
Durée:00:01:45
Date:2021-01-21
Code nouvelle: 4-CJBR2-11987545
 
 
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La situation reste « critique » malgré l'impact du couvre-feu
La Presse + P. Actualités 13 - 2021/01/23
 

Si les mesures de confinement et le couvre-feu semblent « porter leurs fruits » à Montréal, alors qu'on observe une baisse du nombre d'infections, des inquiétudes demeurent au sein de la population itinérante, dans les milieux de soins pour aînés et dans les hôpitaux, prévient la directrice régionale de santé publique, la Dre Mylène Drouin. Les prochaines semaines seront en effet cruciales pour la métropole.

« Montréal est encore dans une situation critique. On a probablement encore quelques semaines à faire des efforts », a martelé la Dre Drouin, lors d'une conférence de presse vendredi. « Ça progresse, mais on a quand même beaucoup de milieux avec de petites éclosions », a-t-elle ajouté.

Son équipe appelle les autorités à « rester aux aguets » des effets collatéraux des mesures de confinement, alors que 192 personnes itinérantes et 82 travailleurs ont été déclarés positifs à la COVID-19 depuis décembre. Huit milieux combattent une éclosion et 13 recensent « au moins un cas ». « L'enjeu et la complexité, c'est la mobilité des personnes. Si elles sont dans un refuge le soir, elles peuvent être dans un centre le jour ou une halte-chaleur », soulève la Dre Drouin, insistant sur l'importance du dépistage.

Dans le réseau, des foyers d'éclosion touchent 49 CHSLD, 44 résidences privées pour aînés (RPA) et 28 ressources intermédiaires. On compte plus de 400 éclosions dans la métropole, dont 179 dans des milieux de travail, 140 dans le réseau de la santé et 23 dans le milieu scolaire, dont une « plus importante » dans une résidence universitaire. Dans les milieux de garde, 35 foyers sont aussi actifs.

La présidente et directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, a indiqué qu'environ 500 personnes en situation d'itinérance ont été vaccinées. Jusqu'à 1150 doses seront réservées à cette population. On promet aussi des « ressources dédiées » pour les personnes autochtones.

Un ralentissement à prévoir du côté des vaccins

Comme partout au Québec, la campagne de vaccination montréalaise sera touchée par les retards de livraison annoncés plus tôt par Pfizer. Aucune dose ne sera reçue de ce fabricant la semaine prochaine. « On aura un petit ralentissement. Toutefois, il nous reste des doses de cette semaine qui n'ont pas encore été administrées », a fait savoir Mme Bélanger, se disant « à la merci » du géant américain.

Malgré une « légère diminution » d'une quarantaine de patients hospitalisés dans la dernière semaine à Montréal, le réseau de la santé demeure sous pression, d'après Mme Bélanger. On recense tout près de 700 hospitalisations, dont 112 aux soins intensifs. « Ce n'est pas terminé dans les hôpitaux. La tension est toujours très présente », a-t-elle illustré.

La Santé publique veut par ailleurs « intensifier la recherche des cas » dans les quartiers chauds, notamment Saint-Léonard–Saint-Michel, Ahuntsic–Montréal-Nord, le Nord-de-l'Île–Saint-Laurent et Rivière-des-Prairies– Anjou–Montréal-Est. Ces secteurs comptent plus de 450 cas actifs pour 100 000 habitants.

« Ce sont vraiment des quartiers où on regarde constamment les taux de positivité. Quand ils sont élevés, ça veut dire qu'on a encore des gens à trouver », a dit la Dre Drouin. Elle entend « utiliser la rentrée scolaire » pour faire passer des messages aux parents et aux différentes communautés.

Optimistes, mais prudents

Coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD (CPMC), la Dre Sophie Zhang rappelle que des projets sont en cours pour « diminuer les transferts hospitaliers » et augmenter la couverture médicale dans certaines résidences.

« En CHSLD, on a une structure de soins très serrée, mais dans les RPA, après 16 h le vendredi, ce sont principalement des préposés. Plusieurs patients COVID-19 se ramassent donc à l'hôpital. Des projets se mettent en place actuellement pour que des équipes de médecins et d'infirmières puissent se rendre directement dans les résidences. Je pense qu'on verra les fruits de tout ça éventuellement », explique-t-elle.

Pour Mme Zhang, la tendance à la baisse des indicateurs est « encourageante », mais elle ne règle pas les nombreux problèmes déjà présents dans le réseau de la santé.

« Il faut être optimiste, mais on ne peut pas relâcher. Le manque de personnel, par exemple, risque de nous affecter encore très longtemps », lâche-t-elle. Un millier d'employés du réseau sont toujours absents du travail en raison de la COVID-19.

Confusion sur les tests rapides

Mardi, le premier ministre François Legault avait indiqué qu'il envisageait de soumettre à des tests les personnes asymptomatiques dans les quartiers chauds de Montréal. Questionnée à ce sujet, la Dre Drouin a toutefois contredit cette position.

« On ne changera pas notre stratégie », a-t-elle insisté, en soulignant que la priorité demeurait de tester les personnes à risque.

« Les gens qui sont invités à être testés sont les symptomatiques, ceux en contact avec un cas ou encore ceux en contexte d'éclosion. »

— Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique

Si Québec soutient que des tests rapides et aléatoires pourraient rapidement être déployés dans ces secteurs, la Santé publique demeure prudente. « On a plus de faux positifs avec des tests rapides, donc il faut les utiliser dans un contexte où on est sûr qu'ils performent. Ce sera auprès de gens qui ont des symptômes », a insisté la Dre Drouin.

Un bilan, une poursuite

Le Québec a rapporté vendredi 88 décès supplémentaires liés au virus, dont 37 sont dus à un rattrapage dans la compilation des données. De ce nombre, 31 décès sont survenus sur l'île de Montréal. La Capitale-Nationale et la Montérégie déplorent quant à elles 12 décès supplémentaires et l'Estrie, sept. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec recensent cinq morts chacun. Les régions de Laval, Lanaudière et Laurentides en rapportent quatre et Chaudière-Appalaches, trois.

Le nombre de personnes hospitalisées a diminué de 27, pour un total de 1426. Parmi elles, 212 se trouvent toujours aux soins intensifs, soit quatre de moins par rapport à la veille.

Mercredi, 40 738 tests de dépistage ont été réalisés. Et jeudi, 14 417 doses de vaccin ont été administrées dans la province. Le Québec a ainsi franchi la barre des 200 000 Québécois vaccinés jusqu'ici (200 627 au total). Environ 2,35 % de la population a reçu une première dose de vaccin.

Devant le refus de Québec d'assouplir ses mesures en vigueur dans la province, un organisme s'est par ailleurs tourné vers les tribunaux, vendredi, pour obtenir une exemption au couvre-feu pour les personnes itinérantes. Une demande de sursis a été déposée à la Cour supérieure et la cause sera débattue devant un juge lundi. « Le maintien du couvre-feu à l'encontre de ces personnes est inutile, arbitraire, disproportionné et cruel. Il cause des préjudices graves et irréparables qui ne sont pas justifiables dans le cadre d'une société libre et démocratique », soutient la Clinique juridique itinérante dans sa demande à la Cour.

 
 
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La vaccination commence dans les ressources intermédiaires en Estrie
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/24
 

Après les résidents des CHSLD, c'est le tour des aînés hébergés en ressources intermédiaires de recevoir le vaccin contre la COVID-19 en Estrie.

Ces 35 résidences sont les prochaines sur la liste puisqu'elles abritent des aînés plus vulnérables, rappelle la santé publique.

C'est la ressource qui se situe entre le domicile et la résidence pour aînés et le CHSLD. C'est des gens qui sont vulnérables, mais qui ont besoin de moins de soins et d'attention qu'ils ont en CHSLD, souligne Annie-Andrée Émond, la responsable des communications du CIUSSS de l'Estrie-CHUS.

La vaccination qui a débuté vendredi dans ces établissements se poursuivra au cours de la semaine. Jusqu'à présent, 9962 personnes, en tout, ont reçu leur première dose de vaccin en Estrie.

Les RPA, prochaines sur la listeLa santé publique indique néanmoins que les doses de vaccins reçues pour l'instant ne permettent pas de lancer la vaccination dans les résidences privées pour aînés lundi, tel qu'il était prévu.

Pour l'instant, on ne peut pas déterminer quand cette vaccination-là va commencer, ça va dépendre de la livraison des vaccins, souligne Annie-Andrée Émond.

Ces premières doses sont attendues dans ces résidences pour aînés qui sont encore touchées par la COVID-19.

Selon le bilan de dimanche, trois nouveaux cas ont été déclarés chez des résidents et un décès a été enregistré à la résidence Jardins de Pinecroft de Magog. En tout, la COVID-19 a fait 44 victimes dans les RPA où une éclosion est en cours.

Ces délais s'expliqueraient par les problèmes d'approvisionnement. L'entreprise Pfizer a informé le Canada qu'il n'y aurait finalement pas de livraison la dernière semaine de janvier.

À l'origine, le Canada devait recevoir 367 000 doses par semaine en février. Le pays ne recevra finalement que 79 000 doses du vaccin dans la semaine du 1er février, en raison de la réduction annoncée par le fabricant qui doit agrandir son usine de production en Belgique.

 
 
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Deux fois plus de plaintes en un an
La Presse (site web) - 2021/01/25
 

Le nombre de plaintes et de signalements pour maltraitance envers des aînés et d'autres adultes vulnérables a doublé au Québec en un an. Cette hausse ne signifie pas qu'il y a davantage de sévices et de négligences, disent des spécialistes. Une loi toute récente serait plutôt en train de braquer les projecteurs sur des problèmes souvent restés dans l'ombre.

Une loi qui fait sentir ses effets

Deux fois plus de plaintes et de signalements ont été reçus par les autorités du réseau de la santé en un an.

Au total, 1667 cas de maltraitance ont été signalés aux commissaires aux plaintes et à la qualité des services qui travaillent dans les CISSS et les CIUSSS, entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020 - donc jusqu'au tout début de la première vague de la pandémie de COVID-19.

C'est ce que révèle une compilation faite par La Presse des données contenues dans leurs rapports annuels déposés au cours des dernières semaines à l'Assemblée nationale.

En 2018-2019, 866 dossiers avaient été traités par les commissaires.

La maltraitance peut prendre différentes formes. Il n'y a pas un portrait-type. C'est tantôt un employé de CHSLD qui brusque des résidants, tantôt un aîné qui est abusé financièrement par son fils. Des employés ont été congédiés, des résidants ont été relogés et d'autres ont été placés sous la protection du Curateur public, à la suite des interventions des commissaires.

La hausse des cas ne signifie pas que les personnes âgées sont davantage maltraitées aujourd'hui qu'il y a un an, selon les spécialistes. « Je ne le vois pas comme une augmentation du nombre de situations », soutient l'ex-présidente du Regroupement des commissaires aux plaintes et à la qualité des services, Dominique Charland, qui a été nommée il y a quelques mois commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux.

Elle explique que les acteurs du réseau sont maintenant davantage au fait des nouvelles obligations qui leur ont été données en vertu d'une nouvelle loi, dont la mise en application a par ailleurs commencé graduellement en 2018-2019.

« La diffusion des politiques, des procédures et les activités de promotion n'étaient pas au même niveau en 2018-2019 qu'en 2019-2020. Les gens sont aujourd'hui mieux informés de leurs obligations, notamment de faire des signalements. »

– Dominique Charland, commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux

Les commissaires sont chargés de traiter les signalements et les plaintes et d'en faire le bilan annuellement à la suite de l'adoption, sous le gouvernement Couillard au printemps 2017, de la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité .

En outre, cette loi oblige le personnel du réseau à dénoncer au commissaire toute situation de maltraitance dont il est témoin contre une personne âgée ou vulnérable, qu'elle soit hébergée dans un établissement ou une résidence pour aînés ou qu'elle reçoive des soins à domicile.

Cette « dénonciation obligatoire » a été ajoutée lors de l'étude du projet de loi à l'Assemblée nationale, dans la foulée d'une enquête de La Presse - une préposée aux bénéficiaires avait maltraité 11 résidants d'un CHSLD et son employeur était au courant de ses agissements depuis un an. Les victimes peuvent elles-mêmes porter plainte à un commissaire, tout comme leurs proches.

L'Estrie en tête

C'est en Estrie que l'on a enregistré le plus de plaintes et de signalements : pas moins de 262 situations de maltraitance ont été dénoncées.

« C'est tant mieux s'il y en a plus, c'est plus positif que négatif. On met la lumière sur quelque chose qui existe déjà » et qui doit être combattu, soutient la commissaire locale, Annick Brisson.

Selon son rapport, « la maltraitance organisationnelle est de loin le type de maltraitance le plus répandu ». Par « maltraitance organisationnelle », on entend « toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les procédures d'organisations (privées, publiques ou communautaires) responsables d'offrir des soins ou des services de tous types, qui compromet l'exercice des droits et libertés des personnes ». Il s'agit par exemple de ne pas donner un bain par semaine, d'offrir des services de façon brusque, ou de laisser des résidants de CHSLD alités pendant de nombreuses heures.

La Cour supérieure du Québec a d'ailleurs autorisé l'année dernière une action collective de 500 millions de dollars lancée par le Conseil pour la protection des malades contre le gouvernement pour le traitement « honteux » des résidants dans les CHSLD.

« Les statistiques témoignent en partie d'une meilleure connaissance des responsabilités en lien avec l'obligation de signalement. Mais de là à dire que c'est approprié dans tout le réseau, que tout le monde connaît bien ses responsabilités et est capable de bien gérer ces situations, je n'irais pas jusque-là. Il y a encore beaucoup de travail à faire », estime Mme Brisson.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, entend rouvrir la loi d'ici la fin du mandat. Elle veut notamment qu'on puisse imposer des sanctions pénales - donc des amendes - aux auteurs de maltraitance et à ceux qui font défaut de dénoncer de tels actes.

« C'est un point de vue bien personnel, mais je pense qu'on a tous les dispositifs légaux, déjà, pour faire face à ces situations-là, estime la commissaire Brisson. C'est déjà prévu dans le Code criminel que tu ne peux pas voler, c'est déjà prévu dans le Code civil que tu as une base d'options contre quelqu'un qui commet une négligence ou une faute qui cause un dommage. Et sur le plan du droit du travail, on a déjà tous les dispositifs pour sanctionner un employé qui a mal fait. »

Plaintes et signalements

Par région et par hôpital universitaire

Estrie : 262

Lanaudière : 152

Capitale-Nationale : 137

Saguenay-Lac-Saint-Jean : 132

Montérégie-Ouest : 126

Montérégie-Centre : 117

Bas-Saint-Laurent : 108

Chaudière-Appalaches : 78

Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal : 72

Mauricie-Centre-du-Québec : 72

Montérégie-Est : 63

Laurentides : 57

Ouest-de-l'Île-de-Montréal : 44

Est-de-l'Île-de-Montréal : 39

Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal : 39

Laval : 29

Nord-de-l'Île-de-Montréal : 26

Outaouais : 26

Côte-Nord : 23

Abitibi-Témiscamingue : 23

Baie-James : 7

Gaspésie : 4

Îles-de-la-Madeleine : 2

CHUM : 17

CUSM : 6

CHU de Québec : 4

CHU Sainte-Justine : 2

TOTAL : 1667

Source : rapports 2019-2020 des commissaires aux plaintes et à la qualité des services des CISSS et des CIUSSS

Sous le radar des autorités

Les aînés ne sont pas les seules victimes de maltraitance. Des adultes souffrant d'un problème de santé mentale le sont aussi. C'est parfois dans une résidence où le propriétaire leur offre « le gîte et le couvert », comme on le dit dans le jargon du milieu de la santé. Des établissements qui n'ont pas besoin de permis et qui passent sous le radar des autorités.

« C'est épouvantable ! », lance la commissaire aux plaintes des Laurentides, Marie-Josée Boulianne. « Ce sont des organisations qui ne sont pas visées par une certification », contrairement aux résidences privées pour aînés et aux ressources intermédiaires ou de type familial. « Et fort heureusement qu'on a des intervenants qui suivent des patients dans ces milieux-là ! »

On parle ici, par exemple, d'un propriétaire de maison qui décide d'héberger une personne qui, en raison d'un problème de santé mentale « parfois important », ne peut habiter seule, note Mme Boulianne.

« Il y en a qui font ça en toute bonne foi et en faisant preuve de bonne volonté, mais il y en a d'autres malheureusement où, par exemple, c'est insalubre et où les gens ne mangent pas à leur faim. »

– Marie-Josée Boulianne, commissaire aux plaintes des Laurentides

La commissaire est déjà intervenue dans pareille situation, alertée par des travailleurs de CLSC donnant des services à domicile.

« Mon message général, à l'ensemble des intervenants, c'est : "Si vous avez un doute concernant de la négligence ou de la maltraitance, il faut m'en informer" », insiste Mme Boulianne, qui est également membre de la direction du Regroupement des commissaires aux plaintes et à la qualité des services. Elle se dit « un peu surprise » de ses statistiques pour 2019-2020 : les Laurentides sont l'une des rares régions où le nombre de dossiers de maltraitance a diminué en un an.

Interventions limitées

Dans le Nord-de-l'Île-de-Montréal, une forte augmentation des dénonciations concerne des « situations principalement vécues à domicile ».

« Les situations de maltraitance signalées par un proche ou un tiers se concluent souvent sans mesures correctives. Cela s'explique en partie par les motifs qui s'avèrent non fondés après examen, mais également parce qu'il arrive que la personne apte, victime de maltraitance, ne consente pas à l'intervention visant à faire cesser la maltraitance, souligne la commissaire Annick Dallaire. Dans ce dernier cas, des actions sont tout de même entreprises par le personnel du CIUSSS afin de tenir compte de la situation et de protéger la personne dans les limites de son accord. »

Elle souligne que son intervention à la suite de cinq autres signalements « s'est soldée par le congédiement d'employés dont les actions se sont avérées conformes à la définition de la maltraitance ». « Cela témoigne de l'engagement du CIUSSS à ne tolérer aucune situation de maltraitance dans ses milieux de vie et de soins », ajoute-t-elle.

Méconnaissance

Sa collègue de Mauricie-Centre-du-Québec, Lucie Lafrenière, note que les dispositions de la loi « demeurent peu connues » au CIUSSS et « ne sont pas connues dans la majorité des résidences pour aînés, ni de l'exploitant, ni du personnel, ni des résidants [...] qui connaissent d'ailleurs très peu leurs droits ».

Dans cette région, 80 % des 72 dossiers traités concernent des milieux d'hébergement - résidences privées pour aînés et CHSLD surtout. La commissaire relève que l'élaboration des procédures pour appliquer la loi tarde, ce qui « contribue à une certaine confusion dans l'exercice des rôles et des responsabilités et nuit à une prise en charge rapide et efficiente des situations signalées ».

Sa collègue du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Julie Bouchard, souligne que le délai de traitement moyen des 132 signalements a été de neuf jours - le temps alloué pour traiter un dossier est rarement précisé dans les rapports. Elle ajoute que « la Loi et la politique de l'établissement prévoient une modulation du délai de traitement en fonction de la gravité de la situation, mais ce délai ne devrait pas, à moins d'un motif particulier, excéder 45 jours ».

Dans Montérégie-Ouest, parmi 126 dossiers, 61 % concernaient de la maltraitance faite par un employé ou un autre usager ; le reste provenait d'un proche ou d'un tiers. Il s'agit surtout de maltraitance physique (42 % des cas). Le rapport parle de « bousculade, rudoiement, coup, brûlure ou négligence ».

La maltraitance physique domine également le triste palmarès dans Montérégie-Est. La commissaire Nathalie Deschênes donne des exemples de sanctions imposées à la suite du traitement des 63 dossiers de maltraitance : congédiement de l'employé, avis disciplinaire au dossier de l'employé, suspension d'un employé pour trois semaines, replacement d'un employé dans une autre unité.

Au CHUM, la commissaire Sylvie Fortin raconte dans son rapport qu'« une usagère a été isolée par sa petite-fille et gardée captive dans un studio exigu d'un motel sordide, sans que les besoins physiques vitaux de l'usagère soient comblés ». « L'usagère s'est révélée inapte selon des évaluations professionnelles. Il s'ensuivit une prise en charge par nos intervenants et des démarches de protection faites en vue d'un placement en CHSLD », poursuit-elle.

Abus financiers

Dans le Bas-Saint-Laurent, la commissaire Stéphanie Bush relève de son côté que « les situations dénonçant la maltraitance visent principalement de l'abus financier chez des personnes vulnérables, majoritairement par des membres de la famille ».

« L'intervention doit être effectuée avec doigté, délicatesse et prudence. De ce fait, il faut souvent un certain temps avant que le dossier soit complété, car l'intervention doit être bien planifiée et orchestrée avec les différents partenaires. »

– Stéphanie Bush, commissaire aux plaintes et à la qualité des services du Bas-Saint-Laurent

Dans le Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal, la commissaire Maude Laliberté déplore un « flou important » sur « la prise de données et la cartographie du processus des signalements de maltraitance présumée ». « Bien que la Loi soit fort éloquente sur les fondements la justifiant, la réalité du terrain d'organisations peu préparées et des systèmes de gestion de données des plaintes déficients pourraient aujourd'hui porter préjudice à la reddition de comptes souhaitée par le législateur ».

Par ailleurs, « il semble évident que ce ne sont pas tous les signalements qui sont acheminés auprès du Commissariat », selon elle. Et « les intervenants ne se sont pas entièrement approprié les tenants et aboutissants de la politique maltraitante du CIUSSS », ajoute-t-elle.

Pandémie : hausse attendue des plaintes

Des commissaires aux plaintes et à la qualité des services constatent que la pandémie de COVID-19 cause une hausse des signalements cette année. « Ça amène des situations de négligence et d'abus. Par exemple, des propriétaires de résidences privées pour aînés mettaient en place des choses complètement démesurées. Ils séquestraient quasiment les résidants, de sorte qu'on a dû intervenir parce qu'il y avait de la détresse psychologique chez ces gens-là. On parle d'endroits où les gens sont autonomes et qui étaient contraints de demeurer dans leur logement, des choses qui n'ont pas d'allure », raconte la commissaire des Laurentides, Marie-Josée Boulianne. Elle dit avoir reçu plus de plaintes et de signalements en huit mois que pour toute l'année 2019-2020. L'hécatombe survenue dans les CHSLD, alors que de nombreux aînés ont été négligés et privés de soins pendant que d'autres sont morts, est aussi la source de dénonciations.

 
 
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Des citoyens continuent de se réunir illégalement
Le Devoir P. A3 - 2021/01/25
 

Les policiers de la grande région de Montréal se sont fait donner du fil à retordre en fin de semaine : ils ont dû mettre fin à plus d'une dizaine de rassemblements illégaux, dont l'un a coûté aux contrevenants plus de 55 600 $.

En collaboration avec le Service de police de Mirabel, la Sûreté du Québec (SQ) a été appelée à intervenir dans une maison de la rue Lafontaine à Mirabel samedi soir, aux alentours de 22 h. Sur les lieux, 36 personnes s'étaient réunies pour festoyer, en dépit du couvre-feu et de l'interdiction des rassemblements, des mesures mises en place par Québec pour freiner la propagation de la COVID-19.

Chaque participant a terminé la soirée avec un constat d'infraction s'élevant à 1500 $ plus les frais, soit en tout 1546 $ par personne. La soirée a donc coûté plus de 55 600 $ au total.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a quant à lui dû intervenir plus d'une dizaine de fois pour interrompre des rassemblements allant à l'encontre de la Loi sur la santé publique, dont la majorité dans des lieux de culte pendant le week-end. En vertu d'un arrêté ministériel publié jeudi, un maximum de dix personnes peuvent « faire partie de l'assistance » d'un lieu de culte.

Samedi après-midi, « le SPVM a visité 11 lieux, majoritairement des lieux de culte, soit après l'appel d'un citoyen, soit après les observations des policiers », a indiqué l'agente Véronique Comtois, porte-parole du SPVM.

Des infractions ont été constatées à 9 des 11 endroits. En tout, 223 contrevenants ont été identifiés et pourraient recevoir des amendes si le Directeur des poursuites criminelles et pénales approuve les rapports d'infraction généraux les visant. Les organismes responsables de chacun de ces lieux sont également cités à titre de personne morale dans ces rapports.

Des constats d'infraction ont aussi été directement distribués, dont 15 pour rassemblement intérieur illégal et 1 pour non-respect du couvre-feu.

Interventions médiatisées

L'agente Comtois a précisé que les agents étaient davantage sur le terrain samedi pour patrouiller dans les arrondissements d'Outremont et du Plateau-Mont-Royal après avoir mis fin à trois rassemblements dans des synagogues et des lieux de culte de ces quartiers vendredi soir et samedi matin. « Ils ont fait de la sensibilisation et ont rencontré les responsables des lieux pour leur rappeler leurs obligations vis-à-vis du décret », souligne-t-elle.

Ces interventions, très médiatisées, ont mis fin à des rassemblements de plusieurs dizaines de gens. D'après le SPVM, plus d'une soixantaine de personnes font l'objet de rapports d'infraction généraux pour ces trois événements. L'agente Comtois fait valoir que ce chiffre sous-estime le nombre de personnes rassemblées à la synagogue vendredi soir puisque la majorité des contrevenants ont quitté les lieux avant que les agents ne puissent établir leur identité.

Dans un communiqué publié samedi soir, le Conseil des juifs hassidiques du Québec a dit regretter « que certains membres des communautés n'aient pas respecté les directives de la Santé publique limitant à dix le nombre de personnes pouvant être présentes en même temps dans un même lieu de culte ».

Mais selon lui, c'est le SPVM qui a mal interprété le décret gouvernemental et le protocole instauré par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail avec les responsables des lieux de culte. Ces directives « permettent l'ouverture de plusieurs salles de prières dans un même édifice pour autant que ce même édifice ait des entrées séparées dans la rue », d'après le Conseil des juifs hassidiques du Québec.

Avec La Presse canadienne

Encadré(s) :

Un dernier bilan encourageant

La Presse canadienne

Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 est redescendu sous la barre des 1500 au Québec dimanche. Le plus récent bilan fait état de 1457 nouveaux cas, le chiffre le moins élevé depuis le 18 janvier. Le nombre d'infections s'élève à 253 633 depuis le début de la pandémie. Les autorités ont ajouté 41 personnes au bilan des victimes, pour un cumul de 9478 décès depuis l'arrivée du virus au Québec.

La situation dans les hôpitaux continue de s'améliorer. Les autorités signalent une baisse de 56 hospitalisations pour un total de 1327. Au cours des cinq derniers jours, le nombre des hospitalisations a chuté de 173. Trois patients de plus ont été admis dans une unité de soins intensifs pour un total de 219.

Quelque 8503 doses de vaccin ont été administrées samedi. Depuis le début de la campagne de vaccination, 218 755 doses ont été données. Selon les estimations de Santé Québec, le pourcentage de la population qui a été vaccinée est de 2,56 %. Toutefois, le Québec est loin de ses objectifs, notamment pour les résidents en CHSLD, en ressources intermédiaires (RI) et en résidences privées pour aînés (RPA), où il n'a atteint que 27,57 % de la cible. Du côté du personnel soignant, ce pourcentage grimpe à 62,68 %.

 
 
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Sous le radar des autorités
La Presse + P. Actualités 2,3 - 2021/01/25
 

Les aînés ne sont pas les seules victimes de maltraitance. Des adultes souffrant d'un problème de santé mentale le sont aussi. C'est parfois dans une résidence où le propriétaire leur offre « le gîte et le couvert », comme on le dit dans le jargon du milieu de la santé. Des établissements qui n'ont pas besoin de permis et qui passent sous le radar des autorités.

« C'est épouvantable ! », lance la commissaire aux plaintes des Laurentides, Marie-Josée Boulianne. « Ce sont des organisations qui ne sont pas visées par une certification », contrairement aux résidences privées pour aînés et aux ressources intermédiaires ou de type familial. « Et fort heureusement qu'on a des intervenants qui suivent des patients dans ces milieux-là ! »

On parle ici, par exemple, d'un propriétaire de maison qui décide d'héberger une personne qui, en raison d'un problème de santé mentale « parfois important », ne peut habiter seule, note Mme Boulianne.

« Il y en a qui font ça en toute bonne foi et en faisant preuve de bonne volonté, mais il y en a d'autres malheureusement où, par exemple, c'est insalubre et où les gens ne mangent pas à leur faim. »

— Marie-Josée Boulianne, commissaire aux plaintes des Laurentides

La commissaire est déjà intervenue dans pareille situation, alertée par des travailleurs de CLSC donnant des services à domicile.

« Mon message général, à l'ensemble des intervenants, c'est : "Si vous avez un doute concernant de la négligence ou de la maltraitance, il faut m'en informer" », insiste Mme Boulianne, qui est également membre de la direction du Regroupement des commissaires aux plaintes et à la qualité des services. Elle se dit « un peu surprise » de ses statistiques pour 2019-2020 : les Laurentides sont l'une des rares régions où le nombre de dossiers de maltraitance a diminué en un an.

Interventions limitées

Dans le Nord-de-l'Île-de-Montréal, une forte augmentation des dénonciations concerne des « situations principalement vécues à domicile ».

« Les situations de maltraitance signalées par un proche ou un tiers se concluent souvent sans mesures correctives. Cela s'explique en partie par les motifs qui s'avèrent non fondés après examen, mais également parce qu'il arrive que la personne apte, victime de maltraitance, ne consente pas à l'intervention visant à faire cesser la maltraitance, souligne la commissaire Annick Dallaire. Dans ce dernier cas, des actions sont tout de même entreprises par le personnel du CIUSSS afin de tenir compte de la situation et de protéger la personne dans les limites de son accord. »

Elle souligne que son intervention à la suite de cinq autres signalements « s'est soldée par le congédiement d'employés dont les actions se sont avérées conformes à la définition de la maltraitance ». « Cela témoigne de l'engagement du CIUSSS à ne tolérer aucune situation de maltraitance dans ses milieux de vie et de soins », ajoute-t-elle.

Méconnaissance

Sa collègue de Mauricie–Centre-du-Québec, Lucie Lafrenière, note que les dispositions de la loi « demeurent peu connues » au CIUSSS et « ne sont pas connues dans la majorité des résidences pour aînés, ni de l'exploitant, ni du personnel, ni des résidants […] qui connaissent d'ailleurs très peu leurs droits ».

Dans cette région, 80 % des 72 dossiers traités concernent des milieux d'hébergement – résidences privées pour aînés et CHSLD surtout. La commissaire relève que l'élaboration des procédures pour appliquer la loi tarde, ce qui « contribue à une certaine confusion dans l'exercice des rôles et des responsabilités et nuit à une prise en charge rapide et efficiente des situations signalées ».

Sa collègue du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Julie Bouchard, souligne que le délai de traitement moyen des 132 signalements a été de neuf jours – le temps alloué pour traiter un dossier est rarement précisé dans les rapports. Elle ajoute que « la Loi et la politique de l'établissement prévoient une modulation du délai de traitement en fonction de la gravité de la situation, mais ce délai ne devrait pas, à moins d'un motif particulier, excéder 45 jours ».

Dans Montérégie-Ouest, parmi 126 dossiers, 61 % concernaient de la maltraitance faite par un employé ou un autre usager ; le reste provenait d'un proche ou d'un tiers. Il s'agit surtout de maltraitance physique (42 % des cas). Le rapport parle de « bousculade, rudoiement, coup, brûlure ou négligence ».

La maltraitance physique domine également le triste palmarès dans Montérégie-Est. La commissaire Nathalie Deschênes donne des exemples de sanctions imposées à la suite du traitement des 63 dossiers de maltraitance : congédiement de l'employé, avis disciplinaire au dossier de l'employé, suspension d'un employé pour trois semaines, replacement d'un employé dans une autre unité.

Au CHUM, la commissaire Sylvie Fortin raconte dans son rapport qu'« une usagère a été isolée par sa petite-fille et gardée captive dans un studio exigu d'un motel sordide, sans que les besoins physiques vitaux de l'usagère soient comblés ». « L'usagère s'est révélée inapte selon des évaluations professionnelles. Il s'ensuivit une prise en charge par nos intervenants et des démarches de protection faites en vue d'un placement en CHSLD », poursuit-elle.

Abus financiers

Dans le Bas-Saint-Laurent, la commissaire Stéphanie Bush relève de son côté que « les situations dénonçant la maltraitance visent principalement de l'abus financier chez des personnes vulnérables, majoritairement par des membres de la famille ».

« L'intervention doit être effectuée avec doigté, délicatesse et prudence. De ce fait, il faut souvent un certain temps avant que le dossier soit complété, car l'intervention doit être bien planifiée et orchestrée avec les différents partenaires. »

— Stéphanie Bush, commissaire aux plaintes et à la qualité des services du Bas-Saint-Laurent

Dans le Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal, la commissaire Maude Laliberté déplore un « flou important » sur « la prise de données et la cartographie du processus des signalements de maltraitance présumée ». « Bien que la Loi soit fort éloquente sur les fondements la justifiant, la réalité du terrain d'organisations peu préparées et des systèmes de gestion de données des plaintes déficients pourraient aujourd'hui porter préjudice à la reddition de comptes souhaitée par le législateur ».

Par ailleurs, « il semble évident que ce ne sont pas tous les signalements qui sont acheminés auprès du Commissariat », selon elle. Et « les intervenants ne se sont pas entièrement approprié les tenants et aboutissants de la politique maltraitante du CIUSSS », ajoute-t-elle.

 
 
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L'âgisme systémique anime la société québécoise, selon le Dr Réjean Hébert
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/23
 

Est-ce que la vie d'une personne âgée vaut plus ou moins que celle d'une personne plus jeune? Cette question s'est posée récemment, au moment où les services de soins intensifs du Québec sont à la limite de leur capacité pour soigner les cas graves dus à la COVID-19. « On est une société qui a été jeune très longtemps. [...] Les gens qui sont encore actifs sur le marché du travail semblent avoir une vie qui vaut davantage que celle des personnes âgées », affirme le Dr Réjean Hébert.

La pandémie a exacerbé cette réalité, et bien au-delà des services de santé. Plusieurs inégalités touchent les personnes âgées dans notre société; certains parlent même d'âgisme systémique. C'est le cas du gériatre et professeur Réjean Hébert, qui estime que « c'est une question d'équité intergénérationnelle d'avoir le droit de pouvoir vivre une vie complète et entière ».

Le gériatre et ex-ministre de la Santé du Québec explique également qu'au Québec, « les soins à domicile sont les moins développés dans les pays de l'OCDE [Organisation de développement et de coopération économiques] » et que « la solution institutionnelle », soit les CHSLD et les hôpitaux, a été privilégiée. Par exemple, le Japon et les pays scandinaves ont développé les soins à domicile; 73 % du budget de la santé du Danemark est injecté dans le maintien des aînés à domicile, alors qu'au Québec, ce chiffre s'élève à environ 15 %.

Le Dr Réjean Hébert s'inquiète grandement du fait que 25 % de la population québécoise sera âgée dans à peine 10 ans, et qu'aucune réflexion n'ait été entamée sur la présence de ces gens dans la société.

 
 
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Le gouvernement doit donner l'exemple !
La Presse + P. Débats 7 - 2021/01/23
 

En 2020, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi 37 créant le Centre d'acquisitions gouvernementales (CAG) qui a pour objectif de fournir aux organismes publics les biens et les services dont ils ont besoin. À cette occasion, j'avais alors publié une lettre ouverte rappelant le poids déterminant des achats gouvernementaux pour les régions, en insistant sur la responsabilité du gouvernement de favoriser l'achat local.

Le projet de loi était muet sur cet enjeu et nous craignions que son adoption encourage la centralisation des achats au détriment des commerces qui desservent nos communautés et assurent l'occupation de notre territoire. À l'occasion d'une rencontre avec Christian Dubé, alors président du Conseil du trésor, on nous avait assuré que les politiques adoptées dans la foulée de la Loi garantiraient le respect des engagements de l'actuel gouvernement à cet égard.

Or, les premiers rapports reçus des régions nous forcent à constater que c'est l'inverse qui se produit et que nos craintes étaient malheureusement fondées. En vertu de la loi adoptée, les commerces locaux perdent un volume d'affaires significatif et sont parfois écartés des contrats gouvernementaux. Les appels d'offres lancés par le CAG redirigent les achats vers les grands acteurs et des commerces situés à l'extérieur des régions.

Par exemple, il est clairement inadmissible que des achats pour des produits d'entretien de base ou des produits laitiers se fassent en dehors des communautés locales, et même, parfois, à l'extérieur du Québec.

Avec des achats qui totalisent annuellement près de 12 milliards de dollars, le gouvernement du Québec doit jouer pleinement son rôle en matière d'achats et d'approvisionnement locaux. Dans le contexte actuel de crise économique, il est essentiel qu'une politique d'achat local soit instaurée pour les organismes publics, tels les centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS), les centres de services scolaires et les maisons des aînés. Il en va tout simplement de la survie des commerces locaux et de la protection du tissu commercial local.

Depuis le début de la crise, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures de soutien financier pour protéger l'économie; il doit dorénavant montrer l'exemple dans son propre comportement d'achats. Les commerces et les entreprises du Québec ont bénéficié de cette aide gouvernementale, mais la façon la plus efficace pour le gouvernement, s'il veut véritablement soutenir les entreprises, c'est d'être lui-même l'acheteur de biens et de services que l'on s'attend qu'il soit !

Les commerces de toutes les régions contribuent au dynamisme économique et à l'attractivité des milieux. Leur survie est mise en péril par la crise, alors que leur existence était déjà souvent menacée à cause des aléas de l'économie. Leur présence est pourtant essentielle pour que les Québécoises et les Québécois aient accès à une diversité de produits et de services.

L'achat local, c'est aussi l'autonomie alimentaire. C'est un propos qui revient souvent depuis le début de la pandémie. Or, l'autonomie alimentaire, ce sont des producteurs, de petite et de grande tailles, prospères, avec des débouchés stables. Le gouvernement doit leur assurer un volume d'affaires suffisant partout sur le territoire.

Les contours d'une politique d'achat local

Une politique d'achat local au CAG devrait nécessairement tenir compte de la capacité de production du milieu, et ainsi adapter la demande en termes de volume et de secteur géographique en fonction de cette capacité de production. Dans un tel environnement favorable, les entreprises locales de toutes tailles pourraient souscrire aux appels d'offres et éventuellement les remporter. Cela aurait aussi pour avantage de réduire l'empreinte écologique des achats gouvernementaux.

À plus petite échelle, une politique d'achat local, c'est un soutien aux artisans et aux petites entreprises productrices des communautés, bioalimentaires et autres.

C'est la mise en valeur de leur savoir-faire dans les institutions gouvernementales. On fait bien sûr référence aux institutions dont la taille serait adaptée à l'offre pour assurer un volume constant d'achat. Les maisons des aînés en sont un excellent exemple !

En offrant des conditions préférentielles et des débouchés aux détaillants partout dans nos milieux, le gouvernement contribuerait à leur viabilité au bénéfice de ces populations. Il faut nécessairement favoriser le maintien de l'approvisionnement pour les communautés, que ce soit en articles de bureau, en quincaillerie ou en produits bioalimentaires.

La Fédération québécoise des municipalités a récemment suggéré à la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, à l'occasion d'une rencontre, que le Centre d'acquisitions gouvernementales détermine des objectifs ambitieux en matière d'achat local dans sa planification stratégique, et que ces objectifs deviennent un des éléments déterminants de sa reddition de comptes. Cette proposition et une politique audacieuse n'ont que des avantages. Les constats et les conclusions sont clairs : le gouvernement possède déjà évidemment tous les outils et l'information nécessaires à la pleine affirmation de son rôle pour agir concrètement sur l'achat local, et ce, au bénéfice de toutes les régions.

 
 
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1685 nouveaux cas, 76 morts supplémentaires
La Presse (site web) - 2021/01/23
 

Le Québec rapporte samedi 1685 nouveaux cas de COVID-19 ainsi que 76 morts supplémentaires liés au virus. Pendant ce temps, dans le réseau de la santé, le nombre d'hospitalisations continue de diminuer à l'échelle de la province.

Ces nouvelles données portent à 252 176 le nombre de personnes qui ont été infectées par la maladie depuis le début de la crise sanitaire. De ce nombre, 225 245 Québécois sont maintenant « rétablis », selon les chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Au total, 9437 personnes ont succombé des suites de complications liées au virus. Des 76 morts rapportés samedi, 38 sont survenus dans la région de Montréal, qui affiche de nouveau le plus haut taux de mortalité dans la province.

La Capitale-Nationale suit avec 11 morts enregistrés, alors que la Montérégie en déplore sept et l'Estrie six. De leur côté, la Mauricie-Centre-du-Québec ainsi que Laval affichent un bilan de trois morts en plus. Enfin, l'Outaouais, Chaudière-Appalaches, Lanaudière et les Laurentides comptent deux morts.

Par ailleurs, le nombre d'hospitalisations a chuté de 43 pour repasser sous la barre des 1400. Quelque 95 entrées ont été enregistrées, contre 138 sorties. Ainsi, on compte actuellement 1383 patients hospitalisés au Québec, dont 216 se trouvent toujours aux soins intensifs, une hausse de quatre cas par rapport à la veille.

« Depuis quelques jours, les hospitalisations sont en [baisse], mais elles demeurent encore élevées et les hôpitaux continuent de faire du délestage. Poursuivons nos efforts pour faire [diminuer] les cas, ce qui permettra de faire [baisser] les hospitalisations. »

– Christian Dubé, ministre de la Santé, sur son compte Twitter

Le nombre de prélèvements, lui, demeure stable. Selon les dernières données disponibles, le Québec a en effet effectué 38 231 tests de dépistage jeudi dernier, pour un total de 5 612 941 à ce chapitre. Vendredi, quelque 9715 doses de vaccin ont été administrées à l'échelle de la province, pour un total de 210 252 doses jusqu'ici. Environ 2,46 % de la population a jusqu'ici reçu la première dose du vaccin.

Hier, le Québec avait rapporté 88 morts supplémentaires, dont 37 sont dus à un rattrapage dans la compilation des données, ainsi que 1631 nouveaux cas liés au virus. On a également recensé une baisse de 27 hospitalisations.

L'Ontario surpasse le Québec

En Ontario, les autorités ont rapporté samedi 2359 nouveaux cas et 52 morts supplémentaires liés à la pandémie. La ministre de la Santé, Christine Elliot, a indiqué qu'on avait identifié 708 nouveaux cas à Toronto, 422 dans la région de Peel, 220 dans la région de York, 107 à Hamilton et 101 à Ottawa.

Ainsi, le bilan des victimes ontariennes de la COVID-19 s'établit désormais à 5733 personnes. L'Ontario dit avoir administré 11 161 doses de vaccin contre la COVID-19, portant ainsi le total à 275 146 depuis le début de la campagne de vaccination.

Fait important: le Québec ne détient plus dorénavant le premier rang du nombre de cas de COVID-19 au pays qu'il détenait depuis le début de la pandémie. Il a été détrôné par l'Ontario qui compte désormais 252 585 cas depuis l'apparition du coronavirus en sol canadien. Le Québec, de son côté, a recensé 252 176 cas sur son territoire depuis le début de la pandémie.

 
 
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Les travailleurs de la santé veulent être mieux protégé
La Presse + P. Actualités 14 - 2021/01/23
 

près avoir reconnu au début de janvier que les aérosols jouent un rôle, mais limité, dans la transmission de la COVID-19, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révise ses recommandations quant à la protection des travailleurs de la santé. Un avis fort attendu, alors que plusieurs syndicats réclament depuis des mois qu'on étende l'usage du masque N95. Et qu'un employé qui a choisi de porter le N95 s'est fait demander d'y renoncer, a appris La Presse.

« Ça ne va pas assez vite. On n'arrête pas d'intervenir auprès du ministère de la Santé et de la CNESST pour dire : "Qu'est-ce que vous attendez pour resserrer les règles de protection ?" », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« On veut avoir accès à une protection respiratoire auprès des patients COVID. On attend toujours qu'ils changent leur politique », dénonce Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). Elle dit avoir écrit au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le 12 janvier, pour lui dire de presser le pas dans ce dossier.

Début janvier, l'INSPQ a certes recommandé le port d'un masque chirurgical plus performant (niveau 2) chez les travailleurs œuvrant auprès de patients atteints de la COVID-19. Mais les syndicats réclament plus.

Des travailleurs inquiets

Depuis le début de la pandémie, 36 872 travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 au Québec. Dieu Huy Phan est auxiliaire en soins à domicile depuis 11 ans en Montérégie. Son travail, il l'adore. C'est pourquoi il continue à l'exercer en temps de pandémie, et ce, même s'il a 61 ans, qu'il est diabétique et qu'il est aidant naturel auprès de sa mère malade.

Par protection, M. Phan a toutefois décidé de porter un masque N95 au travail durant la deuxième vague plutôt que les masques chirurgicaux fournis par son employeur. Il paye ses masques de sa poche. Sans cette protection, il craint de contracter la maladie.

M. Phan note par exemple qu'il se rend dans des résidences privées pour aînés, des endroits à risque. Il est proche des patients quand il donne les soins. Or, il a été choqué il y a quelques semaines quand une supérieure lui a demandé de ne pas porter ces masques.

« Elle m'a dit que ça allait faire peur aux autres. Que j'envoyais un mauvais message. »

— Dieu Huy Phan, auxiliaire en soins à domicile

M. Phan ne se considère pas comme un « chialeux ». Il reconnaît que plusieurs mesures mises en place depuis le début de la pandémie par son CISSS et par le gouvernement sont efficaces et valables. Mais pour les masques, il ne comprend tout simplement pas. « On nous dit qu'on est chanceux de nous avoir au front. Mais moi, si on m'interdit de porter le N95, je vais partir. Je suis à risque », dit-il.

Pour M. Phan, tous les préposés aux bénéficiaires travaillant étroitement auprès de patients devraient avoir accès à des masques N95.

Au CISSS de la Montérégie-Est, où travaille M. Phan, on signale que « les masques N95 doivent toujours faire l'objet d'un test d'essai ("fit test") » et que « les équipements de protection individuelle utilisés dans nos installations doivent être approuvés et fournis par l'établissement ». Au ministère de la Santé, on ajoute qu'« à ce jour, le port du masque N95 n'est recommandé que lors de la réalisation d'interventions médicales générant des aérosols (IMGA) », comme une intubation.

Un débat scientifique

Dans un rapport publié le 8 janvier, l'INSPQ concluait que la COVID-19 « est transmise principalement lors de contacts rapprochés entre les personnes, à moins de deux mètres de distance, et prolongés durant plus de 15 minutes ». Les données « suggèrent aussi qu'une transmission par aérosols à distance pourrait survenir », peut-on lire, mais « il est peu probable que ce soit au-delà de quelques mètres ».

La COVID-19 ne se transmet donc pas par aérosols aussi facilement que des maladies comme la rougeole ou la tuberculose. « Avec la rougeole, tu peux contaminer quelqu'un qui a été dans le même centre commercial que toi, même si tu n'as pas été en contact rapproché avec lui », explique le Dr Jasmin Villeneuve, de l'INSPQ.

Si la COVID-19 s'était transmise par aérosols aussi facilement, les recommandations de protection auraient dû être revues de fond en comble. Mais on n'est pas dans ce registre ici, note le Dr Villeneuve. Des analyses sont tout de même en cours pour vérifier quelles situations comportent des risques et où les recommandations de protection pourraient être adaptées, explique-t-il. « Comment ça va se traduire sur le terrain ? Des mesures sont en discussion », dit le Dr Villeneuve.

Ce dernier souligne que les avis scientifiques divergent sur le sujet. Aucune tendance claire ne se dessine. « Depuis le début de la pandémie, quand il y a une tendance claire, on n'attend pas la fin des analyses : on change tout de suite nos recommandations », souligne le Dr Villeneuve.

Ce dernier affirme que dans des milieux en éclosion, il est possible de « prendre le contrôle » même si tous les travailleurs ne portent pas le N95.

« Certains plaident pour le port du masque N95 pour tous. Mais il y a d'autres solutions qui fonctionnent. »

— Le Dr Jasmin Villeneuve, de l'Institut national de santé publique du Québec

Le Dr Villeneuve ajoute que le port du masque N95 ou N100, parfois inconfortable et limitant la communication, comporte aussi des revers qu'il faut analyser.

Microbiologiste, biochimiste et chercheuse en prévention des risques chimiques, biologiques, mécaniques et physiques à l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), Geneviève Marchand plaide depuis mars pour une meilleure protection des travailleurs.

Elle explique que si le débat sur la transmission par aérosols a si longtemps duré, c'est que les chercheurs ne s'entendent pas sur la définition d'un aérosol. Certains parlent de particules de 5 micromètres et moins. D'autres de particules dont la taille peut aller jusqu'à 100 micromètres. Début janvier, l'INSPQ a tranché : sont considérées comme des aérosols des particules dont la taille peut aller jusqu'à 100 micromètres.

Mme Marchand se réjouit de cette conclusion. « C'est beau de reconnaître un mode de transmission, mais il faudrait que tu changes ton approche de protection et de prévention », commente-t-elle.

Mme Marchand le reconnaît : le masque N95 « n'est pas la seule solution ».

« C'est un des outils qu'il faudrait mettre en place. Mais il faut conserver le lavage des mains, le lavage des surfaces, la distanciation, la ventilation… »

— Geneviève Marchand, microbiologiste à l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Même si les aérosols jouent un rôle dans la transmission de la COVID-19, le masque N95 n'est pas nécessaire pour aller faire son épicerie ou pour aller à l'école, ajoute-t-elle. « Mais dans des endroits avec beaucoup de cas, oui. Je pense que le N95 devrait être la voix à prendre », dit-elle.

Dans un article publié mardi, le Syndicat des employés du Centre universitaire de santé McGill affirme que plus de 760 travailleurs de l'hôpital ont contracté la COVID-19 jusqu'à maintenant. « Avec les instituts scientifiques et les spécialistes qui, un à un, arrivent à la conclusion que la COVID se transmet aussi en mode aérosol, la position du gouvernement du Québec est intenable. Il faut des masques N95 ou mieux pour toute personne qui travaille dans une zone rouge ou jaune d'un établissement de santé », écrit le syndicat, qui croit que « les directives actuelles qui limitent sérieusement le port des masques N95 ou supérieur sont en partie responsables de la contamination qui se fait au sein même du réseau de la santé ».

 
 
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Une loi qui fait sentir ses effets
La Presse + P. Actualités 2,2 - 2021/01/25
 

Deux fois plus de plaintes et de signalements ont été reçus par les autorités du réseau de la santé en un an.

Au total, 1667 cas de maltraitance ont été signalés aux commissaires aux plaintes et à la qualité des services qui travaillent dans les CISSS et les CIUSSS, entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020 – donc jusqu'au tout début de la première vague de la pandémie de COVID-19.

C'est ce que révèle une compilation faite par La Presse des données contenues dans leurs rapports annuels déposés au cours des dernières semaines à l'Assemblée nationale.

En 2018-2019, 866 dossiers avaient été traités par les commissaires.

La maltraitance peut prendre différentes formes. Il n'y a pas un portrait-type. C'est tantôt un employé de CHSLD qui brusque des résidants, tantôt un aîné qui est abusé financièrement par son fils. Des employés ont été congédiés, des résidants ont été relogés et d'autres ont été placés sous la protection du Curateur public, à la suite des interventions des commissaires.

La hausse des cas ne signifie pas que les personnes âgées sont davantage maltraitées aujourd'hui qu'il y a un an, selon les spécialistes. « Je ne le vois pas comme une augmentation du nombre de situations », soutient l'ex-présidente du Regroupement des commissaires aux plaintes et à la qualité des services, Dominique Charland, qui a été nommée il y a quelques mois commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux.

Elle explique que les acteurs du réseau sont maintenant davantage au fait des nouvelles obligations qui leur ont été données en vertu d'une nouvelle loi, dont la mise en application a par ailleurs commencé graduellement en 2018-2019.

« La diffusion des politiques, des procédures et les activités de promotion n'étaient pas au même niveau en 2018-2019 qu'en 2019-2020. Les gens sont aujourd'hui mieux informés de leurs obligations, notamment de faire des signalements. »

— Dominique Charland, commissaire-conseil au ministère de la Santé et des Services sociaux

Les commissaires sont chargés de traiter les signalements et les plaintes et d'en faire le bilan annuellement à la suite de l'adoption, sous le gouvernement Couillard au printemps 2017, de la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.

En outre, cette loi oblige le personnel du réseau à dénoncer au commissaire toute situation de maltraitance dont il est témoin contre une personne âgée ou vulnérable, qu'elle soit hébergée dans un établissement ou une résidence pour aînés ou qu'elle reçoive des soins à domicile.

Cette « dénonciation obligatoire » a été ajoutée lors de l'étude du projet de loi à l'Assemblée nationale, dans la foulée d'une enquête de La Presse – une préposée aux bénéficiaires avait maltraité 11 résidants d'un CHSLD et son employeur était au courant de ses agissements depuis un an. Les victimes peuvent elles-mêmes porter plainte à un commissaire, tout comme leurs proches.

L'Estrie en tête

C'est en Estrie que l'on a enregistré le plus de plaintes et de signalements : pas moins de 262 situations de maltraitance ont été dénoncées.

« C'est tant mieux s'il y en a plus, c'est plus positif que négatif. On met la lumière sur quelque chose qui existe déjà » et qui doit être combattu, soutient la commissaire locale, Annick Brisson.

Selon son rapport, « la maltraitance organisationnelle est de loin le type de maltraitance le plus répandu ». Par « maltraitance organisationnelle », on entend « toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les procédures d'organisations (privées, publiques ou communautaires) responsables d'offrir des soins ou des services de tous types, qui compromet l'exercice des droits et libertés des personnes ». Il s'agit par exemple de ne pas donner un bain par semaine, d'offrir des services de façon brusque, ou de laisser des résidants de CHSLD alités pendant de nombreuses heures.

La Cour supérieure du Québec a d'ailleurs autorisé l'année dernière une action collective de 500 millions de dollars lancée par le Conseil pour la protection des malades contre le gouvernement pour le traitement « honteux » des résidants dans les CHSLD.

« Les statistiques témoignent en partie d'une meilleure connaissance des responsabilités en lien avec l'obligation de signalement. Mais de là à dire que c'est approprié dans tout le réseau, que tout le monde connaît bien ses responsabilités et est capable de bien gérer ces situations, je n'irais pas jusque-là. Il y a encore beaucoup de travail à faire », estime Mme Brisson.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, entend rouvrir la loi d'ici la fin du mandat. Elle veut notamment qu'on puisse imposer des sanctions pénales – donc des amendes – aux auteurs de maltraitance et à ceux qui font défaut de dénoncer de tels actes.

« C'est un point de vue bien personnel, mais je pense qu'on a tous les dispositifs légaux, déjà, pour faire face à ces situations-là, estime la commissaire Brisson. C'est déjà prévu dans le Code criminel que tu ne peux pas voler, c'est déjà prévu dans le Code civil que tu as une base d'options contre quelqu'un qui commet une négligence ou une faute qui cause un dommage. Et sur le plan du droit du travail, on a déjà tous les dispositifs pour sanctionner un employé qui a mal fait. »

 
 
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Un préposé aux bénéficiaires sur cinq abandonne sa formation
TVA Nouvelles (site web, aussi paru dans Le Journal de Montréal, 24 heures Montréal et Le Journal de Québec) - 2021/01/22
 

De futurs préposés aux bénéficiaires (PAB) complètent présentement leur stage dans les CHSLD. Il s’agit d’une deuxième cohorte qui suit la formation accélérée annoncée en juin par François Legault. Dès jeudi, les nouveaux préposés seront officiellement en poste.

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Mais 20% des étudiants inscrits abandonnent la profession en cours de route. En Mauricie et dans le Centre-du-Québec, une centaine de futurs préposés aux bénéficiaires (PAB) ont changé de vocation.

Sur 399 inscriptions, 73 étudiants de la première cohorte ont abandonné le métier. La deuxième formation a attiré 121 personnes, mais 24 préposés inscrits ont aussi quitté la formation dans les semaines suivantes.

«C'est bien beau dépenser des millions de dollars sur des projets pour attirer du personnel. Mais il faut mettre [l'accent] sur la rétention du personnel, une problématique depuis des années en Mauricie. On a beau essayer de remplir une bouteille d'eau, si celle-ci est percée, on n’avancera pas à grand-chose malheureusement», a commenté vendredi Pascal Bastarache, président du Syndicat du personnel paratechnique des services auxiliaires et de métiers au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

Les nouveaux préposés ont été répartis dans les centres d'hébergement selon les besoins. Trois CHSLD de Trois-Rivières, Cooke, Cloutier-du Rivage et Roland-Leclerc, ont reçu le plus grand nombre, soit une dizaine de PAB chacun.

Denis Pratte, lui, ne reviendrait pas en arrière, malgré les semaines où il fait des heures supplémentaires. Il aime son métier et les 75 résidents du Centre d’hébergement Louis-Denoncourt. Il est au front depuis maintenant quatre mois.

«On est libre de faire du temps supplémentaire. Mais, des fois, on dit pour tel collègue, on va le faire, on va continuer. Comme cette semaine, j'ai fait trois fois 16 heures, mais ça se fait bien. C'est une seconde carrière de fin de carrière pour ma part. Après 36 ans dans les communications, j'ai fait le bon choix», a-t-il dit à TVA Nouvelles.

Une troisième cohorte commence les cours à la mi-février. Des employés déjà dans le réseau se sont inscrits.

 
 
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Nouvelles encourageantes, mais éclosion
Le Nouvelliste P. 8 - 2021/01/23
 

Pour la première fois depuis le début de la deuxième vague, la Direction régionale de la Santé publique dressait un portrait encourageant de la pandémie. La région observe globalement une baisse des nouveaux cas quotidiens ainsi que des hospitalisations. Alors que la vaccination se poursuit dans la région, des éclosions comme celle du CHSLD Cooke de Trois-Rivières continuent d’être préoccupantes.

La Direction régionale de la Santé publique rapportait vendredi 77 nouveaux cas de COVID-19, dont 38 en Mauricie et 39 au Centre-du-Québec. En prenant en considération les 93 personnes rétablies, la région comptait 763 cas actifs.

Lors de son bilan hebdomadaire de la pandémie, la directrice régionale de la Santé publique, la Dre Marie-Josée Godi, a mentionné que les statistiques des dernières semaines sont encourageantes.

Elle estime que les mesures sanitaires en place, dont le couvre-feu, ont permis de faire baisser les nouvelles infections.

La Dre Godi a notamment mentionné que le taux de positivité des tests effectués est de 4 % , «ce qui traduit une baisse quant à la transmission communautaire». Il s’agit du seuil normalement attribuable au palier orange, selon «l’ancien»système des niveaux d’alertes.

On retrouvait toutefois vendredi toujours 35 personnes hospitalisées, dont sept aux soins intensifs, en raison de complications liées à la COVID-19, soit deux de moins que jeudi.

Trois décès supplémentaires ont été rapportés par les autorités de la santé.

La Mauricie et le Centre-du-Québec a donc perdu 441 de ses concitoyens emportés par la pandémie depuis mars dernier et 230 par la deuxième vague. En une semaine, 23 personnes sont mortes après avoir contracté le coronavirus.

DES ÉCLOSIONS TOUJOURS PRÉOCCUPANTES Malgré des données encourageantes rapportées par la Direction régionale de la Santé publique, des éclosions dans des CHSLD et des résidences privées pour aînés demeurent préoccupantes. On rapportait vendredi treize nouveaux cas de COVID-19 au CHS-LD Cooke de Trois-Rivières, dont douze résidents.

En tout, 93 personnes de ce CHSLD ont contracté la maladie depuis le début de l’éclosion il y a deux semaines. Uniquement lors des six derniers jours, le nombre de cas a doublé à cet endroit.

À Shawinigan, une éclosion à la résidence pour aînés La Tortulinoise progresse rapidement. Six résidents et trois membres du personnel ont eu un résultat positif à un test de dépistage.

Vendredi, la Santé publique enregistrait quatre nouveaux cas chez les résidents et deux autres chez des employés. Des mesures spécifiques de contrôle des infections ont été déployées sur place.

La vaccination se poursuit dans la région, au fur et à mesure de la réception de nouvelles doses. Le cap des 10 000 vaccins administrés a d’ailleurs été atteint cette semaine.

 
 
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Comment se débarrasser des vieux
Le Droit P. 23 - 2021/01/23
 

Après avoir «parqué»les vieux dans les CHSLD et les y avoir oubliés, on les a, bien innocemment j’en conviens, placés sur la première ligne de la contagion au virus, ce qui en a éliminé quelques centaines. Ces vieux qui avaient servi la population au cours de tant de décennies ont fait les frais du manque d’organisation et des lacunes du système de santé. Cependant, alors que les cimetières débordaient, des meutes de négationnistes envahissaient l’espace pour affirmer leur liberté. Alors que s’annonce l’hécatombe, ce sont ces «moins vieux»qui auront la priorité des soins lorsque le virus leur aura affirmé sa présence. Nous, les vieux qui auront espéré avoir mérité une vieillesse dans l’allégresse, ferons l’objet de choix dits «déchirants»puisque de toute façon, il ne nous reste plus que tant de jours ou d’années à vivre, l’usure des années ayant fait chez nous des dommages collatéraux. Pourtant, tout au long de notre vie active, nous aurons mis au monde une nouvelle génération et payé dans un système de santé qui avait comme mission de nous protéger. Et arrive la recette à savoir, comment sauver le monde:en se débarrassant des vieux. Sylvia Pelletier-Gravel, Gatineau

 
 
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Six nouvelles victimes de la COVID-19 en Estrie
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/23
 

La COVID-19 a fait six victimes au cours des 24 dernières heures en Estrie.

Le bilan s'est alourdi dans deux résidences privées pour aînés et un CHSLD de l'Estrie.

Cinq employés de CHSLD de la région ont également été déclarés positifs à la COVID-19. La santé publique rappelle que la vaccination est en cours dans ce groupe de travailleurs de la santé. Par courriel, la porte-parole du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, Julie Constantineau, rappelle aussi qu'il est possible que le temps nécessaire pour développer une immunité ne se soit pas encore écoulé.

Tout près de 10 000 Estriens ont reçu leur première dose de vaccin contre la COVID-19 jusqu'à présent.

La contagion demeure en baisseLa région enregistre, par ailleurs, moins de nouveaux cas au cours des derniers jours. Ce sont 58 personnes supplémentaires qui ont été déclarées positives à la COVID-19 dans le plus récent bilan de la santé publique.

De ce nombre, 12 nouveaux cas ont été recensés à Sherbrooke et 11 dans la Pommeraie.

 
 
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CHSLD : AU-DELÀ DE LA HONTE!
Le Journal de Québec (aussi paru sur le web, dans Le Journal de Montréal, 24 heures Montréal et TVA Nouvelles) P. 57 - 2021/01/23
 

La situation dans lesCHSLDme bouleverse depuis plusieurs années et je sais que je ne suis pas la seule à la lumière des réactions aux tragédies survenues dans ces lieux au printemps 2019.

Quelle catastrophe pour ceux et celles qui ont dû abandonner un être cher dans ces lieux d'hébergement désorganisés et incapables d'en prendre soin correctement. Même en temps normal tout le monde grimace juste à entendre les lettresCHSLD.

Les premiers responsables sont les autorités qui sous-financent ces établissements depuis tant d'années. Quand on sait que près de 60 % du budget de la santé est gobé par le salaire des médecins et le coût des médicaments, que ça laisse 40 % pour le reste, pas étonnant que ça fasse des victimes.

Juste imaginer la souffrance de ceux qui vivent dans ces lieux est une horreur, alors qu'on voudrait les imaginer dans la lumière. Le chagrin, la colère et la culpabilité sont de puissants moteurs d'action qui nous dictent de nous engager au plus vite dans la réforme d'un lieu indigne d'un pays civilisé.

Certains pensent que les résidents des CHSLD sont prêts à mourir, ou même qu'ils le désirent. C'est faux! J'en ai vu certains qui rêvaient de s'enfuir, mais la plupart veulent simplement être bien traités pour vivre encore quelques moments de joie.

Si ça prend un village pour élever un enfant, ça prend un bon groupe de personnes bienveillantes pour assurer le bien-être et la sécurité des aînés placés en institution. Sans parler des gestionnaires qui ont tendance à considérer les visiteurs proches aidants comme des intrus, plutôt que comme des alliés. Au-delà des lieux et des soins qui ont besoin d'amélioration, il y a toute une mentalité à changer.

Une orpheline

Votre dernier argument concernant «La mentalité à changer» devrait arriver en premier dans la hiérarchie des choses à changer en CHSLD. Quand on considérera nos aînés comme partie prenante de la société avec les mêmes droits et la même valeur que n'importe quel autre groupe de citoyens, on se rendra vite compte à quel point on les a négligés ces dernières années, au profit d'un milieu médical toujours prêt à en mener plus large, sans se gêner pour réclamer la plus grosse part du gâteau.

La valeur ajoutée qu'on devrait accoler à la présence des proches aidants auprès des résidents mériterait aussi d'attirer enfin l'attention de nos gouvernants. Ces grands acteurs bénévoles du milieu médical méritent une meilleure place que celle qu'on leur accorde. Combien de débats et de commissions parlementaires faudra-til encore, au-delà de ce qui s'est fait au cours des deux dernières décennies, pour que leur parole soit entendue?

 
 
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préoccupante au CHSLD Cooke
Le Nouvelliste P. 9 - 2021/01/23
 

Entreprise il y a trois semaines, la vaccination dans les CHS-LD d e l a Mau r i c i e e t du Centre-du-Québec est presque complétée.

Un peu plus de 10 940 doses ont été administrées dans les centres hospitaliers de soins de longue durée jusqu’à maintenant.

Il ne reste que les résidents des CHSLD Cooke de Trois-Rivières et Frederick-George-Heriot de Drummondville à recevoir le vaccin contre la COVID-19, car ces milieux sont en éclosion.

La vaccination a toutefois débuté ce vendredi au CHSLD Frederick-George-Heriot, parce que l’éclosion est contrôlée.

1631 NOUVEAUX CAS ET BAISSE DES HOSPITALISATIONS AU QUÉBEC Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 demeure stable au Québec, alors que l’on en rapporte 1631 vendredi, ainsi qu’une nouvelle baisse des hospitalisations.

Ce sont 88 nouveaux décès qui s’ajoutent toutefois au bilan, qui s’élève maintenant à 9361. Trentesept de ces décès proviennent cependant d’un rattrapage dû à un retard de transfert de données survenu entre le 6 décembre 2020 et le 17 janvier 2021.

Le nombre total d’hospitalisations a diminué de 27 par rapport à la veille, avec un cumul de 1426.

Parmi ces patients, le nombre de personnes se trouvant aux soins intensifs a reculé de quatre, pour un total de 212.

L’île de Montréal et la Montérégie, où on a respectivement enregistré 681 et 276 nouveaux cas, demeurent les régions les plus touchées par la pandémie. La situation s’améliore dans de nombreuses régions, à l’exception de la Capitale-Nationale qui est passée de 78 à 90 cas supplémentaires.

La campagne de vaccination s’est poursuivie. Les autorités rapportent avoir administré jeudi 14 217 doses pour un total de 200 627. Selon elles, 2,35 % de la population québécoise a été vaccinée.

 
 
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Une femme a reçu accidentellement deux vaccins différents contre la COVID-19
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/24
 

Une Montréalaise de 97 ans pourrait être la première personne au Québec à avoir reçu une deuxième dose du vaccin contre la COVID-19, quoiqu'accidentellement. Deux semaines après avoir reçu le vaccin de Moderna, Antonietta Pollice aurait reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech, selon sa fille.

La résidente temporaire du CHSLD Joseph-François-Perrault souffre de démence et n'a pas compris quel vaccin elle recevait, explique sa fille, Patrizia Di Biase. Elle se dit choquée et bouleversée qu'une telle confusion ait pu se produire.

Comment est-ce que ça a pu arriver? Ça arrive, des erreurs, mais ce n'est pas une petite erreur.

Patrizia Di Biase Sa mère aurait reçu une dose du vaccin de Moderna le 7 janvier au CHSLD Herron, mais l'établissement a été fermé. Antonietta Pollice a donc été transférée temporairement au CHSLD Joseph-François-Perrault le 11 janvier.

C'est le personnel du CHSLD qui l'a appelée vendredi pour l'informer que sa mère avait accidentellement reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech. Une situation qu'elle juge inacceptable.

C'est arrivé et nous ne pouvons pas revenir en arrière pour ma mère, mais il faut que tout le monde sache ce qui est arrivé pour éviter que ça se reproduise.

Patrizia Di Biase La famille d'Antonietta Pollice est inquiète de l'impact qu'auront les deux doses différentes de vaccin contre la COVID-19 sur son corps.

Photo : Patrizia Di Biase

Le premier ministre du Québec, François Legault, a pris la décision à la mi-janvier d'administrer la première dose du vaccin contre la COVID-19 au plus grand nombre de personnes possible, ce qui retardera le moment de recevoir la deuxième dose pour les groupes prioritaires.

Le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal a pris connaissance de la situation et enquête, selon sa porte-parole Valérie Lafleur. Mais si l'erreur rapportée par Patrizia Di Biase s'avère véridique, dit-elle, l'équipe médicale du CHSLD, la santé publique et une équipe de prévention et de contrôle des infections passeront rigoureusement en revue ce qui s'est passé.

Interchanger les vaccins contre la COVID-19Patrizia Di Biase est inquiète des conséquences qu'aura l'inoculation de deux vaccins différents pour sa mère.

Le Comité consultatif canadien de l'immunisation recommande de terminer la série de vaccins avec le même vaccin contre la COVID-19, sauf dans des situations très spécifiques et improbables. Les homologues américains et anglais partagent ces recommandations.

Le Dr Donald Vinh, du Centre universitaire de santé McGill, travaille présentement auprès de patients atteints de la COVID-19 à l'Hôpital de Lachine.

Photo : Radio-Canada / Thomas Christopherson

Actuellement, aucune donnée sur l'interchangeabilité des vaccins contre la COVID-19 n'existe, selon Santé Canada. Le microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill Donald Vinh admet qu'il y a très peu d'informations à ce sujet.

Il n'y a pas de données pour déterminer si c'est efficace ou non. Mais plusieurs experts en immunologie ont l'impression qu'il est acceptable d'interchanger les vaccins à ARN.

Donald Vinh, microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill Une opinion que partage Jörg Fritz, professeur agrégé au département de microbiologie et d'immunologie de l'Université McGill à Montréal. Il croit donc que, malgré le manque de données pour l'instant, il n'y a pas de raison de s'inquiéter.

Les deux vaccins ont été approuvés et ont subi des tests rigoureux. Une telle confusion ne devrait pas survenir, admet-il, mais je ne pense pas qu'il y aura de graves conséquences.

 
 
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1 an déjà depuis le 1er cas de COVID-19 au Canada
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/25
 

Le premier cas de COVID-19 au Canada a été confirmé il y a un an chez un patient qui s'est présenté à l'hôpital Sunnybrook de Toronto à son retour de Wuhan, en Chine.

Plusieurs leçons tirées de la première vague s'appliquent à la seconde, mais certaines questions persistent. Entre autres, des inquiétudes subsistent envers la situation dans les foyers de soins de longue durée.

Ce sont tous des décès évitables, a déclaré le Dr Nitin Mohan, professeur adjoint à l'Université Western de London, en Ontario, et médecin épidémiologiste au sein de la société de conseil en santé publique ETIO.

La crise des soins de longue durée se poursuitLe fait que nous soyons à ce point avancés dans la pandémie et que nous voyons encore des éclosions et des décès dans les maisons de soins de longue durée, c'est presque embarrassant que cela se produise, a déclaré le Dr Mohan en entrevue avec CBC News.

Le Dr Isaac Bogoch, spécialiste des maladies infectieuses au sein du Réseau universitaire de santé de Toronto, qualifie de tragique ce qui s'est passé dans les foyers de soins de longue durée de l'Ontario au printemps dernier.

Il aurait certainement pu y avoir des mesures prises entre la première et la deuxième vague pour protéger de façon significative les plus vulnérables parmi nous, a ajouté le Dr Bogoch, lui aussi en entrevue.

Ce que nous voyons dans les établissements de soins de longue durée est le résultat, malheureusement, d'années et d'années de négligence, a-t-il déclaré. C'était prévisible.

D'abord, l'incertitudeAu cours des deux premiers mois de 2020, les prévisions variaient. Les responsables de la santé publique et les dirigeants politiques semblaient plus enclins à apaiser les craintes concernant COVID-19 qu'à tirer la sonnette d'alarme.

Ceux-ci ont répété que le risque était faible en Ontario. Ils suggéraient d'ailleurs que le grand public devrait s'abstenir de porter des masques. Au début du mois de mars, les autorités ont déclaré qu'il n'y avait aucune preuve de propagation au sein de la communauté.

Ces incertitudes au début de la pandémie étaient réelles parce que nous ne savions rien, a déclaré le Dr Bogoch.

Le système a été lent à reconnaître que le virus n'était pas seulement importé par des voyageurs revenant d'une poignée de pays lointains, ajoute le Dr Zain Chagla, médecin spécialiste des maladies infectieuses à Hamilton et professeur associé de médecine à l'université McMaster.

Je pense que le passage de cette maladie dite "de voyage" à une maladie endémique s'est fait relativement tard, a déclaré le Dr Chagla à CBC News, lui aussi en entrevue.

Selon lui, un point crucial est survenu vers la fin février lorsque la transmission communautaire a été identifiée aux États-Unis et que les médecins canadiens ont vu des personnes revenir des États-Unis avec la COVID-19.

À ce moment-là, l'espoir que la maladie épargne le Canada était nul, a-t-il déclaré. Je pense que c'est probablement à ce moment que nous avons décidé de dire : "Ok, il y a un risque pour nous. Nous devons commencer à invoquer des mesures de santé publique.

L'Ontario a déclaré l'état d'urgence le 17 mars, et le gouvernement fédéral a interrompu les voyages non essentiels à la frontière terrestre avec les États-Unis le 20 mars.

Le Dr Mohan estime que les gouvernements ont alors agi de manière décisive. Nous avions affaire à quelque chose de relativement nouveau et inconnu, nous obtenions des données et prenions des décisions en temps réel, a-t-il déclaré.

Faible capacité de testSelon ces experts, le secteur de la santé a fait son possible malgré le manque d'équipement de protection personnelle. Cependant, la capacité limitée de l'Ontario à diagnostiquer cette nouvelle maladie a entravé sa capacité à suivre sa propagation.

Jusqu'en mai, les Ontariens ne pouvaient pas librement passer un test de dépistage à moins de répondre à une série de critères stricts.

Ces experts pensent que le nombre réel d'infections au printemps était bien plus élevé que le nombre de cas officiellement déclarés.

Il y avait des limites évidentes dans nos capacités de test qui sont le résultat de modèles de financement médiocres de la santé publique, a déclaré le Dr Mohan. Ce type de pandémie n'arrive qu'une fois par génération et nous étions déjà en difficulté, explique-t-il.

Rapidité de transmissionLa capacité de transmission du virus SRAS-CoV-2 par des personnes asymptomatiques continue à être problématique.

Très tôt, les autorités ont mis l'accent sur le dépistage des gens présentant des symptômes tels que la fièvre et la toux. Bien que cette stratégie a permis d'identifier une proportion importante de cas, elle a envoyé un message confus à la population.

Si nous avions su clairement qu'il y avait une transmission pré-symptomatique, je pense que la façon dont nous avons géré les choses aurait été bien différente, selon le Dr Chagla.

Il ajoute que la quarantaine aurait été imposée aux voyageurs plus tôt et le traçage des contacts aurait été fait plus rapidement si ces données avaient été disponibles aux responsables plus rapidement.

Les personnes vulnérables le sont restéesLes Drs Chagla, Bogoch et Mohan affirment tous que trop peu de choses ont été faites pour protéger les personnes appartenant à des communautés racialisées et à faible revenu.

Aujourd'hui, les Noirs et les personnes d'origine sud-asiatique sont toujours surreprésentés parmi les cas de COVID-19 au pays.

 
 
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La vaccination dans les RPA ne commencera pas lundi
Ici Radio-Canada (site web) - 2021/01/25
 

Les aînés des résidences privées pour aînés (RPA) ne recevront pas leur première dose du vaccin contre la COVID-19 dès lundi, comme le prévoyait la santé publique du Québec.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a dû « revoir le calendrier de vaccination, notamment pour les RPA » en raison de l'importante diminution de doses du vaccin Pfizer à recevoir pour les deux prochaines semaines, a indiqué sa porte-parole, Marjorie Larouche.

Ça ne commencera pas demain en RPA malheureusement, a-t-elle ajouté, sans préciser de nouvel échéancier.

Après les résidents des CHSLD et le personnel de la santé, les aînés des RPA étaient les prochains en liste pour recevoir le vaccin.

Dans la foulée de l'annonce de la pharmaceutique Pfizer, qui a fait savoir la semaine dernière qu'elle ne pourrait faire parvenir de nouvelles doses de son vaccin au Canada dans la semaine du 25 janvier, le gouvernement du Québec avait indiqué que la campagne de vaccination dans la province s'en trouverait changée.

Il avait alors affirmé que la vaccination dans les RPA débuterait le 25 janvier, tout en précisant que la cadence serait ralentie, à raison d'environ 21 000 doses administrées d'ici le 8 février.

Localement, les autorités sanitaires redoutaient déjà que les retards de livraison de Pfizer affectent d'abord les résidents des RPA, comme l'avait partagé le Dr Jacques Girard, directeur adjoint de santé publique pour la région de la Capitale-Nationale.

On va espérer que la situation soit temporaire, comme on nous l'annonce, avait-il souligné.

Les livraisons du vaccin ont été réduites en raison de travaux que la pharmaceutique américaine doit effectuer pour accroître sa capacité de production à son usine de Puurs, où sont fabriqués les vaccins destinés au Canada.

Dans un courriel, Pfizer a précisé que les livraisons reprendront à partir de la semaine du 1er février, et à partir de la mi-février, la compagnie pourra augmenter les allocations pour rattraper son retard.

Selon les plus récentes données sur l'évolution de la COVID-19 au Québec, les RPA comptent 1281 cas de contaminations au virus. Jusqu'à présent, 218 755 personnes ont été vaccinées au Québec, incluant plus de 34 000 résidents en CHSLD.

 
 
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