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Revue de presse |
8 février 2021 |
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Notes Radio-Télévision - 2021/02/05 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Le Journal de Québec (site web, aussi paru dans Le Journal de Montréal et 24 heures Montréal) - 2021/02/05 |
Le gouvernement Legault se montre de plus en plus impatient face à Ottawa. La vaccination est en panne au Québec en raison des retards de livraison du fédéral, s’indigne le ministre Christian Dubé. « On était bien parti, mais là, on ne vaccine presque plus ! », s’est désolé vendredi le ministre de la Santé. . Le Québec est pourtant prêt à vacciner massivement les citoyens, a insisté Christian Dubé. « C’est un peu comme si on avait une voiture neuve, bien réglée, puissante, solide, mais qu’on n’avait pas d’essence », a-t-il renchéri. Le gouvernement caquiste s’accroche à l’engagement de Justin Trudeau, qui a promis 1,3 million de doses d’ici le 31 mars. Une promesse que le premier ministre canadien a réitérée vendredi, se voulant rassurant auprès des provinces et de la population de plus en plus inquiète. Les fabricants de vaccins « m’ont tous assuré qu’ils allaient bien respecter leurs obligations contractuelles », a-t-il soutenu. Pénalités Moderna a confirmé qu’elle s’expose à des pénalités si elle ne livre pas les doses dans les temps. L’entreprise a également assuré qu’elle acheminera les doses prévues aux Canadiens. Le hic, c’est que les contrats d’approvisionnement obligent les fabricants à livrer un nombre donné de doses par trimestre, et non par semaine ou par mois. Les compagnies n’ont donc pas d’obligation contractuelle d’échelonner leurs envois. Une situation qui indispose le gouvernement du Québec, qui a préparé plusieurs centres de vaccination et réservé le personnel. À la mi-janvier, avant les récents retards de livraison, plus de 14 000 personnes par jour pouvaient être inoculées. Cette semaine, le manque de doses était à ce point criant qu’on a dû se contenter de vacciner 375 personnes durant la journée du 1er février. Bien qu’il soit un peu tôt pour conclure, le Dr Horacio Arruda a admis vendredi que l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 semble moindre chez les personnes plus âgées ou très malades que chez les personnes en bonne santé. « Il est possible notamment que la protection après la première dose prenne un peu plus de temps [que prévu], mais ce sont des données excessivement préliminaires », a également fait savoir le directeur national de santé publique. D’ailleurs, il n’est pas question de changer la stratégie de vaccination pour le moment, malgré l’arrivée au Québec du variant britannique. Huit cas ont été détectés dans la province. Aucun cas de variant sud-africain ou brésilien n’a été découvert jusqu’ici. Pour lutter plus efficacement contre ces mutations du virus, le gouvernement invite les Québécois à passer un test de dépistage au moindre symptôme s’apparentant à la COVID-19. |
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Ici Radio-Canada (site web) - 2021/02/06 |
Les 300 prochaines doses de vaccins livrées en Mauricie et au Centre-du-Québec seront expédiées en Haute-Mauricie. Les résidents de Parent sont priorisés à cause de leur situation géographique. La vaccination pour tous les citoyens de 18 ans et plus devrait commencer la semaine prochaine. On ignore toutefois à quel moment les autres doses seront livrées dans la région. Les doses suivantes permettront de terminer la vaccination dans les CHSLD de la région. La plupart des aînés ont déjà reçu une première dose du vaccin, mais il a été impossible de tenir une vaccination massive dans les milieux en éclosion. Les ressources intermédiaires et le reste du personnel de la santé devraient ensuite être inoculés. Des délais pour les résidences privées pour aînésLes 12 000 personnes qui habitent une résidence privée pour aînés de la région devront patienter encore. " De notre côté, on est fins prêts. Tous les bordereaux de vaccinations sont prêts pour les résidents et notre personnel soignant. C'est le maximum que l'on puisse faire. On doit demeurer extrêmement vigilant, car si une éclosion commence ici, le processus de vaccination en sera fort possiblement encore plus ralenti. Il faut demeurer un milieu sain pour s'assurer d'obtenir le vaccin'' explique Guy Pagé, le directeur général à la résidence LOKIA. Monsieur Pagé a emménagé à la résidence au début de la pandémie il y a bientôt un an. Il y habite depuis avec les aînés afin de vivre lui-même et bien mesurer les potentiels impacts de ses décisions sur le milieu de vie. |
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La Presse + P. Actualités 8 - 2021/02/06 |
Des aînés et des personnes atteintes d'une déficience ont été victimes de maltraitance au Manoir Liverpool de Lévis pendant au moins cinq ans, conclut un rapport d'enquête qui déplore la tolérance du CISSS de Chaudière-Appalaches vis-à-vis de cette situation. En décembre, Québec a nommé le PDG de ce CISSS, Daniel Paré, directeur de la campagne de vaccination contre la COVID-19. Pour le gouvernement Legault, le rapport met en lumière « une situation profondément choquante » et M. Paré « aura à expliquer cette situation et décrire toutes les actions qui ont été mises en place pour [la] corriger ». « Maintenant, Daniel Paré gère actuellement la plus importante opération de vaccination du Québec. Nous avons tout à fait confiance que M. Paré saura expliquer ses décisions », ajoute le cabinet du ministre de la Santé Christian Dubé, confirmant ainsi son maintien en poste. Daniel Paré a décliné notre demande d'entrevue. L'enquête administrative a été déclenchée l'an dernier, à la suite d'un reportage de la station de Québec de Radio-Canada au sujet de diverses allégations troublantes concernant les services rendus au Manoir Liverpool. Cette résidence, que l'on appelle « ressource intermédiaire » dans le jargon administratif, a été aux prises avec une importante éclosion de COVID-19 le printemps dernier. Elle héberge des aînés et des personnes atteintes de déficience en vertu de contrats avec le CISSS de Chaudière-Appalaches. Selon le rapport dévastateur du Bureau des enquêtes administratives du CISSS, des personnes hébergées ont été victimes de « maltraitance physique » pendant au moins cinq ans. Leur santé et leur sécurité ont été « compromises ». Elles ont été « privées de conditions raisonnables de confort » – aucun bain offert pendant trois semaines –, rationnées en nourriture et oubliées au moment du repas dans leur chambre aussi « insalubre » que leur salle de bain, « contraintes à une attente indue d'un changement de culotte de protection ou encore à leurs demandes d'assistance en raison de sonnettes d'appel ignorées par le personnel ». C'est sans compter que les résidants ont eu droit à « des soins en matière d'administration des médicaments de piètre qualité, non sécuritaires et souvent même dangereux ». On parle d'« omissions répétées » et de « nombreuses erreurs ». Il y avait également une pénurie criante de personnel. Le rapport soulève « la question relative à la tolérance du CISSS de Chaudière-Appalaches à l'égard des soins et des services déficients et récurrents du Manoir Liverpool ». Le CISSS a offert du soutien à la résidence au fil des ans, mais ce fut insuffisant puisque les problèmes revenaient tout le temps. Ces « multiples démarches » prouvent que « les différentes lacunes étaient connues des gestionnaires de l'établissement », donc des patrons du CISSS. « Comment expliquer la poursuite de l'établissement [le CISSS] dans des démarches de soutien et d'accompagnement qui se sont succédé principalement sur les mêmes manquements, au cours de la période de 2016 à 2020 ? » — Extrait du rapport du Bureau des enquêtes administratives du CISSS de Chaudière-Appalaches « Jusqu'à quel point les gestionnaires du CISSS qui ne sont pas, au quotidien, présents dans les ressources sont-ils en mesure de saisir justement les impacts des manquements à l'endroit des personnes hébergées, de leur famille et de leur personnel ? Bien que la présente enquête administrative ne concerne que la prestation de service [du Manoir Liverpool] et non pas celle du CISSS de Chaudière-Appalaches, nous nous permettons tout de même de questionner les moyens utilisés par le CISSS afin d'assurer une vision systémique des lacunes des ressources ». « Scénario de vente en cours » Ce rapport met dans l'embarras le PDG du CISSS de Chaudière-Appalaches, Daniel Paré, en poste depuis cinq ans. Le gouvernement l'a nommé à la tête de la campagne de vaccination le 8 décembre. La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a reçu le rapport d'enquête sur le Manoir Liverpool il y a une semaine ; le CISSS l'avait depuis le 22 décembre. Un délai inacceptable pour Mme Blais qui, au cours de la dernière semaine, a fait pression pour que le CISSS le rende public. Une synthèse de 40 pages du rapport a été divulguée vendredi matin malgré une mise en demeure des propriétaires du Manoir Liverpool visant à en empêcher la diffusion. Les enquêteurs recommandent au CISSS de résilier, « pour motifs sérieux », ses ententes avec le Manoir Liverpool. Le CISSS ne l'a pas fait à ce jour. Selon son communiqué, il a décidé « de ne plus permettre l'exploitation de la résidence par les propriétaires actuels », mais ce processus est « suspendu temporairement compte tenu d'un scénario de vente en cours ». Cette situation irrite Marguerite Blais. « De me rendre compte que le propriétaire est en train de vendre, qu'il peut continuer à opérer, qu'il garde sa certification, qu'il continue d'avoir des personnes qui sont placées par le CISSS, ça fait plus que m'interroger, ça fait plus que m'interpeller, ça m'égratigne énormément », a-t-elle déclaré en entrevue. Dans son communiqué, le CISSS confirme que « plusieurs plans d'amélioration » ont été appliqués entre 2016 et 2020, « mais que ceux-ci ne comportaient pas des lacunes ayant trait à la maltraitance ». Les visites d'inspection n'ont pas démontré des problèmes de cet ordre, plaide-t-il. Or, selon le rapport d'enquête, ces visites « n'étaient que des mascarades », car les propriétaires faisaient des efforts « extraordinaires » pour « faire croire » que les pratiques étaient conformes. Une situation « épouvantable », dit la ministre Blais Questionnée pour savoir si elle fait confiance au CISSS et à ses explications, la ministre Blais a eu une réponse en forme de désaveu pour l'établissement : « J'ai confiance dans l'enquêtrice, Me Sandra Ouellet. » Le rapport fait état d'une situation « épouvantable », a-t-elle lâché. Elle a demandé à la division des affaires juridiques du Ministère de se pencher « très rapidement » sur le dossier du Manoir Liverpool. « Il faut trouver le levier juridique correct pour faire en sorte que ces personnes soient imputables », a-t-elle ajouté, laissant planer la possibilité d'une poursuite ou d'un retrait de certifications. L'un des propriétaires du Manoir Liverpool possède d'autres établissements, dont le CHSLD privé conventionné Pavillon Bellevue. Mme Blais a réclamé une enquête sur cet établissement. Plus largement, elle veut donner plus de mordant à la loi visant à lutter contre la maltraitance. Il va devoir y avoir à un moment donné une obligation de rendre des comptes quelque part, a-t-elle dit. Et pour Daniel Paré ? Il doit rendre des comptes comme tous les PDG du réseau, a soutenu Mme Blais, tenant le même discours que le bureau de son collègue Christian Dubé. « Il va falloir qu'il réponde aux questions. » Marguerite Blais a envoyé une lettre à tous les PDG de CISSS et de CIUSSS pour rappeler leur responsabilité légale à l'égard des services donnés aux usagers, que ce soit par l'établissement lui-même ou par un tiers. Elle leur demande de lui soumettre, d'ici le 26 février, « les documents qui constituent [leurs] processus et mécanismes d'assurance qualité » encadrant les ressources intermédiaires. « Bouleversé » par le sort des résidants du Manoir Liverpool, le Parti libéral du Québec considère que la ministre Blais a déjà « tous les leviers nécessaires pour intervenir ». « La ministre peut congédier le PDG, retirer l'accréditation [de la résidence], entamer des démarches judiciaires… Agira-t-elle ? », a lancé la députée Monique Sauvé, porte-parole de l'opposition officielle pour les aînés et les proches aidants. |
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Le Devoir P. B2, B3, B4, B5 - 2021/02/06 |
La COVID-19 a emporté plus de 10 000 Québécois, davantage en nombre absolu que la Seconde Guerre mondiale. La mort continue de marquer les familles endeuillées et s'est immiscée dans l'imaginaire collectif. Récits pluriels d'un temps de pandémie. La mort à distance Des plaies difficiles à cicatriser pour les proches À deux jours de Noël, l'enveloppe s'est immiscée dans la boîte aux lettres comme une lame remuée dans une plaie béante. Quelques heures avant les premières fêtes sans son père, Dave Lysight a reçu son certificat de décès. « Ç'a été atroce », confie-t-il, le souffle encore court, sapé par l'émotion et les séquelles du virus. Fin octobre, son vigoureux paternel, Jean-Guy Lysight, chasseur et pêcheur invétéré, amoureux fou de la forêt, était en plein bois, à mille lieues du tourbillon de la COVID. Gaillard téméraire, il foulait encore à 76 ans les sentiers de la Haute-Mauricie à l'automne pour chasser, comme toujours. Mais le soir du 26 octobre, il n'est jamais rentré. Jean-Guy s'est perdu en forêt. Alerté de sa disparition par la police, son fils Dave a foncé vers Louiseville. « C'était un vrai scénario de film ! » dit-il. Son papa sera finalement retrouvé sain et sauf le lendemain matin, mais frigorifié, déshydraté. Après 24 heures, il reprend du mieux et obtient son congé de l'hôpital local. Plus de peur que de mal. Une histoire qui finit bien, comme dans les films. Butin de chasse inattendu Or, tous ignorent alors que le long métrage ne fait que commencer et que le scénario sera moins rose qu'au grand écran. Dès le lendemain, le paternel ressent des douleurs aux muscles qu'il attribue à ses péripéties en forêt. Le surlendemain, son épouse est prise de malaises. De retour chez lui à Sorel depuis quelques jours, Dave, de son côté, commence aussi à frissonner, sept jours après son passage à l'hôpital. Il fait le lien avec les nouvelles reçues de ses parents, se met à suspecter la COVID et court se faire dépister. Résultat : positif. Il presse aussitôt ses parents de s'isoler. C'est clair, ils sont tous les deux infectés. Sauvé de la chasse, son père n'a pas rapporté de grand cervidé, mais un butin invisible. « Avait-il la COVID avant ? L'a-t-il attrapée à l'hôpital ? On ne le saura jamais », ressasse Dave. Il convainc la Santé publique de poursuivre son isolement dans la région de ses parents, dont la condition se dégrade de jour en jour. « Au début, ma mère était la plus faible. Mon père était mieux, jusqu'à ce qu'il ne garde plus rien de ce qu'il mangeait. » Hospitalisé à l'Hôtel-Dieu de Sorel-Tracy, il est transféré aux soins intensifs de l'hôpital Pierre-Boucher en Montérégie, plongé sous sédation et branché sur un respirateur. « Comme on était positifs, on ne pouvait pas aller le voir à l'hôpital, se désole Dave. À partir de là, je n'ai plus su si j'allais le revoir vivant ». Inconscient, Jean-Guy, ne peut communiquer ni par téléphone ni par tablette. Mais au bout d'une semaine, le chef de clan familial émerge miraculeusement des soins intensifs, et retourne en zone COVID. Enfin libéré de son respirateur, il balbutie de premiers mots pour sa famille, par tablette interposée. « Est-ce que vous allez bien ? » dit-il en sanglots, inquiet pour ses proches. « Il avait survécu aux soins intensifs, on avait traversé le pire », de dire Dave. Jean-Guy, miraculé pour la 2e fois. Quatre jours avant son anniversaire, au repos dans l'unité COVID, le père parle à nouveau à sa famille. Ça sera la dernière fois. Coup de théâtre Le matin de ses 77 ans, le 27 novembre, il est retrouvé sans vie au pied de son lit. Lors des deux rondes de nuit, ces signes vitaux étaient pourtant au beau fixe, selon les infirmières. Pour toute la famille, c'est un électrochoc. La COVID a l'habitude de ces coups de théâtre, de ces volte-face. Mais pas les proches. « Personne n'y croyait. C'est moi qui rapportais par courriel chaque jour ses progrès à toute la famille. Il avait survécu aux soins intensifs ! Tout ce qu'on a su, c'est qu'il aurait peut-être tenté de s'asseoir dans son lit et que sa lunette d'oxygène n'était plus en place », relate son fils, encore sonné. Engloutie par la peine et l'incompréhension, la famille a demandé une autopsie. Revêtus d'habits de protection, les trois enfants et la mère, en fauteuil roulant, ont été autorisés à venir voir le corps de Jean-Guy. « Il avait l'air apaisé. Malgré l'aspect surréel de cette visite, ce court moment a été précieux et très important pour nous », insiste Dave. Des funérailles précipitées ont eu lieu avant qu'un reconfinement soit annoncé avant Noël. Vingt-cinq personnes ont été triées sur le volet, un casse-tête pour ce vaste clan composé de deux familles de 9 frères et soeurs, et de dizaines d'enfants. « Pour ma mère, c'était important de le mettre en terre tout de suite. Je ne suis pas religieux, mais j'ai compris que les rituels avaient tout leur sens, confie Dave. Ça nous a apporté un apaisement. » Fin de vie à distance, morts esseulées, deuils en suspens, cérémonies rafistolées tant bien que mal : nombre de familles ont eu à vivre la mort d'un proche dans des circonstances indicibles et traînent des peines silencieuses, étouffées par l'isolement, escamotées entre couvre-feu et mesures sanitaires. Comme bien d'autres victimes de la pandémie, Jean-Guy Lysight est parti sans avertir, dans le sentier sans issue où la COVID l'a mené. Il savait survivre en forêt, et traquer de grosses bêtes, mais pas dans une jungle où se terrent des prédateurs invisibles. Des morts invisibles Isabelle Paré Il ne jouera plus les danseurs fougueux dans Grease, ni les James Bond ou les champions de kung-fu, pour faire rire sa famille. Daniel Émond-Chin fait partie de ses étoiles envolées, de ces tristes disparus de la pandémie dont personne ne parle. Né d'une mère québécoise et d'un père d'origine chinoise, Daniel était tout un personnage. « On ne s'ennuyait jamais avec lui, il adorait raconter toutes sortes de chimères et d'histoires », confie Lucie Boisseau, sa belle-soeur, l'une des proches aidantes qui veillaient sur ce funambule heureux. Atteint d'une déficience intellectuelle légère et de la maladie de Steinert -- une affection génétique touchant depuis sa naissance sa motricité fine, ses yeux et ses poumons -- Daniel avait une âme d'enfant. Une jeune âme dans un corps d'homme. Un papillon aux ailes fragiles, certes, mais flamboyant. Entouré d'une famille aimante, il est devenu autonome, a vécu un premier amour, a réussi à vivre en appartement avec une colocataire, a joué dans plusieurs pièces de théâtre avec Les Muses, a appris à peindre, à écrire, à danser avec le groupe Un Prolongement à la famille. Quand Lucie en parle avec douceur, on pense tout de suite à la lumineuse protagoniste du film Gabrielle, de Louise Archambault. Hospitalisation difficile Mais tout cela s'est arrêté le 28 mai. Daniel est mort cinq semaines après avoir contracté la COVID, après 47 printemps d'histoires folles et de rires. Une mort incognito, inconnue au bataillon, au coeur d'une pandémie associée à la seule mort des aînés. Un décès non recensé dans la trentaine qui a emporté des gens de 40 ans. « Quand la COVID est arrivée, on lui avait dit de ne plus sortir. On lui a même offert de faire ses courses », dit Lucie. Mais un jour d'avril, papillon cherchant la brise, Daniel et son amie sont sortis faire leurs courses dans une grande surface. « On ignore comment il l'a attrapé. Mais Daniel parlait toujours à tout le monde, il était câlineux, c'était un être tellement social. » En avril, Daniel, affaibli, s'est rendu dans une clinique qui l'a dirigé à l'urgence de l'hôpital Fleury. Déclaré positif, il est aussitôt transféré ailleurs, seul, dans la région des Laurentides, à l'hôpital de Saint-Jérôme, même s'il a très peu de symptômes. Sa famille n'est mise au courant de rien. Pour ce grand enfant de 10-12 ans emprisonné dans un corps d'homme, le séjour en zone COVID est un cauchemar. La première semaine, deux de ses voisins de chambre rendent leur dernier souffle à ses côtés, et un 3e , la semaine suivante. « Il pleurait, était en panique, il avait peur de mourir lui aussi », raconte Lucie. Dès son transfert, la famille organise une chaîne d'appels pour le rassurer trois fois par jour. Mais le lendemain, le téléphone de la chambre rend l'âme. Et Daniel n'a pas de cellulaire. Pendant 10 jours, c'est le grand vide. La famille recevra trois appels, grâce aux cellulaires prêtés par des infirmières charitables. « Les visites étaient alors interdites à l'hôpital. Le personnel n'avait même pas accès à son dossier médical, et ignorait tout de sa situation médicale. J'ai dû tout leur expliquer. Je leur ai dit de lui donner des crayons et du papier pour qu'il dessine et se calme. » Quand Daniel se met à crayonner et à colorier des pages entières, ça va mieux. Et puis au bout de trois semaines, le téléphone fixe, seul cordon ombilical qui relie encore à son monde, est enfin réparé. Après un test négatif, on autorise enfin Daniel à retourner chez lui. Le pierrot lunaire se remet à vivre, et sa famille à respirer. Embolie pulmonaire Mais un mois plus tard, lors d'une canicule en mai, Daniel file un mauvais coton. À 2 heures du matin, il s'évanouit en se levant. Appelés d'urgence, les paramédicaux prennent ses signes vitaux. Tout semble normal, mais on lui propose un transport vers l'hôpital. Terrorisé par sa récente expérience, Daniel refuse et laisse filer l'ambulance dans la nuit. Au matin du 28 mai, il ne s'est jamais réveillé. Rappelés pour constater son décès, les ambulanciers avancent l'hypothèse d'une embolie pulmonaire soudaine, consécutive à la COVID. Une hypothèse que confirmera l'enquête du coroner. Négatif à son décès, Daniel ne sera jamais inclus dans les statistiques sur la mortalité par COVID. Et pourtant. « Les ambulanciers nous ont dit qu'ils constataient beaucoup plus de morts subites par embolies qu'en temps normal, dont la majorité était des gens tout juste guéris de la COVID », dit Lucie Boisseau, consternée que les médecins n'aient pas avisé la famille de ce risque. Combien d'autres personnes atteintes de déficience mentale, vivant ou non en ressources intermédiaires (RI), ont échappé aux statistiques ? « On sait qu'il y a eu des décès et que des patients vivant avec des déficiences ont été transférés à l'hôpital Notre-Dame. Mais c'est comme si ces morts étaient invisibles. Il y a une omerta », déplore une représentante d'un comité d'usagers de la métropole. Des morts silencieuses. Presque taboues. Parfois absentes des colonnes de chiffres. Depuis 35 ans, Daniel était comme un fils pour Lucie Boisseau. Petit, il filait entre les jambes de sa mère pour grimper sur les scènes et y rejoindre les comédiens. Un jour, une de ses peintures a été exposée au Musée des beaux-arts de Québec. Et la comédienne Louise Latraverse a même lu un poème tiré de l'un de ses livres en public. Ce jour-là, il était enfin sur la sellette, papillonnant comme un grand morpho bleu. « Depuis son départ, il y a un grand vide dans nos vies, dit Lucie. Il nous manque. Nous avons eu la chance de le connaître et de partager avec lui son monde fantasmagorique ! » La mémoire Les salons funéraires propulsés vers d'autres rituels Quand les appels pour aller chercher des corps dans les CHSLD ont déferlé le printemps dernier, ce n'était que le début du séisme qui allait ébranler les maisons funéraires. Dans l'ouest de l'île, où la maison Rideau a accompagné certaines des familles endeuillées par l'horreur vécue à la résidence Herron, il a fallu changer les façons de faire de semaine en semaine. « Quand la COVID se propageait, les résidences ont eu besoin de nous, pas juste pour aller chercher les corps, mais pour assurer toute la dignité et le respect dû aux autres résidents et aux défunts. Le personnel était aussi sous le choc », se souvient Geneviève Veilleux. Embaumement des corps interdit, rassemblements prohibés : apaiser le deuil les familles est devenu un casse-tête. « Ç'a été déchirant de refuser aux familles de voir le corps de leur proche », concède la thanatologue. Le rapatriement des corps dans le pays natal, tout comme la mise en crypte, est aussi devenu impossible. « Ces rites sont très présents dans certaines communautés. En plein deuil, des gens ont été bousculés dans leurs convictions les plus profondes. » L'impossibilité de se réunir, de choisir qui pourra assister aux derniers hommages a déchiré plusieurs clans. « Nous avons dû réinventer l'accompagnement des familles », insiste Mme Veilleux. Cérémonies diffusées sur le Web, bougies allumées à l'unisson pour célébrer le défunt : de très beaux gestes sont aussi nés dans la contrainte. Des familles ont peint leurs mains sur le cercueil fermé, d'autres ont fait graver l'empreinte digitale de leur proche sur un bijou. « Cette crise a révélé l'importance des derniers rituels. Je crois sincèrement que les rituels ne seront plus jamais les mêmes. » Le souffle Les inhalothérapeutes au cœur de drames humains Cloé Marcil valse chaque jour avec la mort depuis 10 mois. Aux premières loges du dernier souffle, c'est elle qui intube et extube les victimes de la pandémie, souvent quand la médecine ne peut plus rien pour elles. « C'est aussi nous qui "débranchons" les patients quand il n'y a plus d'espoir. Beaucoup sont morts seuls. Certains jours, on perd plus de patients qu'on en sauve. Ça joue sur le moral des troupes », confie cette jeune inhalothérapeute de 27 ans, au front depuis des mois à l'hôpital Charles-LeMoyne. Ces experts de l'oxygénation, qui jouent un rôle central depuis le début de la pandémie, ont été propulsés dans une nouvelle réalité. « C'est très dur, dit-elle. Cette situation, je ne pensais jamais vivre ça dans ma carrière. » Lors de la première vague, accompagner autant de malades esseulés l'a plongée au coeur de drames humains. Assister aux derniers échanges d'une famille sur FaceTime est venu ébranler ses certitudes. « On était souvent derrière l'écran, les yeux pleins d'eau. Un jour, un homme que je devais intuber venait de parler à sa femme pour la dernière fois au téléphone. Il pleurait tellement, il m'a prise dans ses bras », raconte Cloé, émue. « Extuber des patients qui vont mourir seuls, ça vient nous chercher, en tant qu'êtres humains. Quand je le pouvais, je leur tenais la main jusqu'à la fin », raconte Daniel Vachon, président de l'Ordre des inhalothérapeutes du Québec, qui a prêté main-forte cet été à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Si les familles ont aujourd'hui droit à une dernière visite, les patients, eux, sont de plus en plus alertés par le symbole incarné désormais par la mise sous respirateur. « Quand on en arrive là, on voit bien la détresse dans leur regard. Leurs yeux crient : "Est-ce que je vais m'en sortir ?" " Une situation difficile pour Cloé, d'autant plus que la moyenne d'âge des patients a baissé. « Parfois, ils n'ont que 50, 60 ans. Ça pourrait être mon père ! » Depuis la COVID, le travail de ces gardiens du souffle a pris une tout autre dimension. « Les patients ont peur quand ils voient leur taux d'oxygène baisser un peu et nous appellent. Même si ce n'est pas grave, on y va. Plusieurs fois par jour. Juste pour les rassurer. C'est aussi ça, notre rôle. » Le soutien Des intervenants au chevet des mourants et des familles Ivan Marcil vit dans un monde sans visages, un monde bleuté, de masques et de visières. Depuis quelques mois, il est un des rares intervenants en soins spirituels (ISS) au Québec à qui on donne accès à une unité de soins intensifs. Après avoir guéri de la COVID, il a demandé à accompagner les patients admis aux soins intensifs de l'hôpital Pierre-Boucher. Une ruche inaccessible aux familles, sauf quand sonne la dernière heure des mourants. « Pour ceux qui sont seuls, ma présence aide énormément. Ceux qui sont en éveil ont BESOIN de parler. Beaucoup de soignants se confient aussi », dit-il. Depuis dix mois, il vit au chevet et au rythme des patients emportés par la COVID. Dépêchée à l'hôpital de Chicoutimi, France Fortin a aussi vu son travail de conseillère spirituelle bousculé par la pandémie. Nombre de familles infectées n'ont pu se rendre au chevet d'un parent condamné, dit-elle. « Beaucoup d'adieux se sont faits à distance. Un jour, un mari et sa femme, alités dans deux unités différentes, se sont fait une ultime déclaration d'amour sur leur tablette. » Soudés dans une dernière étreinte virtuelle. " Un autre homme, lui, ne voulait plus desserrer l'iPad de sa poitrine. » Les Fêtes ont été crève-coeur. « J'ai accompagné un patient jusqu'au bout avec des chants de Noël », confie-t-elle. Même les familles présentes, derrière leurs masques, et éplorées de ne pouvoir embrasser leur proche une dernière fois, ont eu un criant besoin d'aide. « Avec les gants, elles peuvent toucher la main, mais pas donner un baiser. » Escamotées ou à distance, ces miettes de tendresse sont essentielles, estime France, infectée en novembre. Mais bien plus que le virus, c'est la détresse des malades et des familles qui l'ont transformée. « Ça a fait de moi une meilleure intervenante, mais aussi une meilleure personne. » Au front Médecins en perte de repères Habituée de travailler d'arrache-pied pour sauver des patients en sursis, la Dre Annie Lavigne a perdu des alliés de taille dans la lutte sans merci qui l'oppose au virus : les familles, ses meilleurs coéquipiers. « La COVID a déshumanisé la mort et fait tomber tous nos points de repère », confie celle qui travaille depuis le début de la pandémie aux soins intensifs de l'hôpital Charles-LeMoyne. Quand rien ne va plus, une grande partie de son travail consiste à expliquer l'inéluctable aux familles. « Quand on est en train de perdre la bataille, comment on explique ça à une famille qui n'a jamais pu venir à l'hôpital, qui n'a jamais vu la condition de son proche se dégrader ? On doit annoncer ça au téléphone. Le rapport avec les familles, crucial dans notre métier, a été chamboulé », explique la docteure. L'hiver dernier, des patients étaient condamnés à mourir seuls. Aujourd'hui, trois personnes au maximum peuvent pénétrer quelques minutes dans l'antichambre où leur proche vit ses dernières heures. Les soins intensifs sont souvent le théâtre de drames pour les familles. La COVID a exacerbé cette détresse humaine, explique la Dre Lavigne. « Début janvier, un jeune ado asymptomatique a infecté sa grand-mère, qui en est morte. La famille devait composer à la fois avec le deuil de la grand-mère et l'état dépressif de l'adolescent. » Le fait que la médecine, même en 2021, dispose d'un arsenal limité contre la COVID donne à la mort un goût encore plus amer. « D'habitude, environ 5 % des patients admis aux soins intensifs meurent. J'ai des collègues qui ont perdu cinq ou six patients par jour », raconte le Dr Germain Poirier, lui aussi intensiviste à l'hôpital Charles-LeMoyne. Et quand ces patients ont 26 ans, comme ce jeune homme en détresse respiratoire dont le coeur a flanché récemment pendant une intubation, c'est encore plus difficile, confie la Dre Lavigne. « Le virus a attaqué le coeur. Le jeune homme a dû être transféré au CHUM. Je ne saurai jamais s'il s'en est sorti. Mais si c'est le cas, il y aura des séquelles. Perdre des patients plus jeunes que soi, c'est toujours insensé. » Et les enfants Emmurée dans son silence, Daphné, 8 ans, sautille frénétiquement sur le lit. Sa soeur de 10 ans, Jessica, laisse échapper une cascade de rires nerveux. Elles ont perdu leur papa d'une crise cardiaque en septembre, emporté en pleine nuit dans le cri strident des sirènes d'ambulances. « Papa est dans un pot », dit l'une des fillettes. Patricia, la mère, a pu voir le corps de son conjoint, allongé sur un lit à l'hôpital. Mais ces filles n'y étaient pas. Elles n'ont vu que l'urne où reposent désormais les cendres de leur papa. « Oui, il est dans un pot ! » relance Jessica, dans un autre geyser cachant un torrent d'émotions. Perdre son papa à 8 ou 10 ans, c'est déjà une montagne à gravir. Le perdre pendant une pandémie a transformé l'épreuve en ascension de l'Himalaya, affirment plusieurs parents d'enfants endeuillés. Le papa de Jessica et de Daphné n'a pas été emporté par la COVID, mais la pandémie leur a ravi l'espoir d'une dernière rencontre et rendu cette mort subite plus que jamais irréelle. Elle a aussi englouti une partie de leur univers social. Plus d'amis à la maison, plus de visites chez Grand-Papa ou Grand-Maman. « Quand j'ai de la peine, je regarde des albums photo, confie Jessica. Les vidéos, c'est vraiment ce que je préfère ! » Des images qui donnent un visage concret au disparu et un début de sens à une mort qui n'en a pas. Atteinte d'un trouble du spectre de l'autisme, Daphné, elle, peine toujours à concevoir cette mort et verbalise difficilement ses émotions, dit sa mère. Voir sa maman en pleurs a fait surgir chez elle d'intenses crises de panique. « Même si l'école continue, les amis ne sont pas toujours dans leur bulle classe. Nous avons aidé une petite fille qui disait se cacher dans les toilettes pour pouvoir parler à sa meilleure amie », explique Sandra Perron, fondatrice de Deuil Jeunesse, un organisme de Québec qui aide les familles et les enfants vivant la mort d'un proche. Sans contacts ni rites funéraires « normaux », la mort devient difficile à intégrer pour beaucoup d'enfants, ajoute-t-elle. « Le déni est plus important chez eux, car plusieurs n'ont jamais vu la personne décédée, que ce soit un père, une mère, une soeur ou des grands-parents », ajoute Éric Ramirez, directeur général de la Maison des petits tournesols, un autre organisme qui accompagne les enfants endeuillés. Une mort sans visage Quand l'ambulance a emporté Stéphane, Patricia se souvient d'avoir attrapé quelques vêtements, convaincue que son conjoint n'en aurait que pour quelques jours à l'hôpital. « Pour moi, c'était ça. On m'avait dit qu'il avait repris connaissance dans l'ambulance. » Mais mon scénario n'était pas le bon. « Son artère principale a cédé sur la table d'opération. J'ai entendu sonner le code bleu. En quelques minutes, ma vie a basculé », dit-elle. Le corps de son conjoint a été placé dans une chambre, où, seule et masquée, elle a pu le voir pour une dernière fois. Il n'y a pas eu de rites funéraires, car le couperet des premières restrictions venait de tomber. « J'ai tout annulé, car mes beaux-parents ont plus de 80 ans. C'était risqué. Avec la famille, on a fait quelque chose sur ZOOM, c'est tout », déplore Patricia. Le hasard a voulu que les meilleures amies de Jessica soient dans sa bulle classe. « Mais parfois, j'aurais aussi besoin de faire des câlins à mes autres amies », confie-t-elle. « L'école, c'est son seul ancrage », insiste la maman. Pour les deux soeurs, les cours d'art et la piscine qui faisaient office de soupape ont été fermés. Les rencontres avec d'autres enfants en deuil, offertes par la Maison des petits tournesols, ont aussi dû être suspendues. Privée de contacts avec ses amies, la maman surnage souvent seule dans ce tourbillon. « À Noël, mes parents se sont confinés avec nous. Ça m'a beaucoup aidée, dit Patricia. Mais depuis le retour à l'école, c'est trop risqué pour la transmission. Je ne peux plus les voir. » Dans l'ombre de la pandémie Dominique patauge dans le même bouillon émotif. Juste avant la pandémie, il a perdu son fils de 13 ans, heurté par un véhicule. En plein confinement à l'hiver 2020, avec son conjoint et sa fille, Béa, ils ont plongé tête la première dans un deuil complètement surréel. « Quand la COVID est arrivée, j'avais déjà explosé en 1000 morceaux. La pandémie, c'était rien. C'était le dernier de mes soucis. Ma fille a plus souffert, car l'école, c'était ce qui restait de sa normalité. Elle a plutôt assisté à l'effondrement de ses parents », confie-t-elle. Et dans le tourbillon de la COVID, leur immense perte a vite été reléguée au second plan par l'entourage, ressent Dominique. « C'est comme si les morts de la COVID étaient pires que celle de mon fils », déplore la mère en deuil. « Quand on a perdu un enfant jeune, en pleine santé, ça fait d'autant plus rager de voir que des gens se foutent de la santé publique. Car la sécurité des piétons, c'est aussi une question de santé publique, qui est totalement négligée », déplore-t-elle. Heureusement pour Béa, cet hiver, il reste les pentes de ski pour distiller sa peine, et pour composer avec le vide creusé par l'absence d'un grand frère. Les aînés Le tabou de la mort plane sur les résidences Lorraine a perdu son grand amour, conquis au soir d'une longue vie en solitaire. Ils se sont croisés quand elle avait 82 ans, lui déjà 88. Ils sont devenus amoureux fous, dans le plus grand secret, jusqu'à ce que la COVID vienne faucher leur belle histoire. « Mon premier conjoint est mort quand j'avais 34 ans. J'ai été seule toute ma vie, jusqu'à la rencontre d'Antoine. L'homme de ma vie, je l'ai rencontré dans ma résidence, à 82 ans ! » raconte l'octogénaire d'une voix lumineuse. Mais en juin dernier, son bel Antoine s'est rendu à son chalet pour réparer un panneau solaire défectueux. Il a fait une chute, a perdu connaissance et s'est retrouvé dans un hôpital d'une autre région, loin de Montréal, loin d'elle. Il avait 93 ans. L'hémorragie ne lui a laissé aucune chance. Le carcan sanitaire imposé par la COVID, lui, a ravi à sa douce la chance d'une dernière visite. « Je ne l'avais pas vu depuis trois mois quand il est mort. En confinement, on était tous isolés dans nos chambres. Et quand l'accident est arrivé, je ne pouvais pas aller à l'hôpital. C'était dans une autre région. Il était toute ma vie. Je n'ai même pas pu lui dire au revoir », raconte l'amoureuse, démolie. « Vous savez, le grand amour, ça se peut à notre âge. Je suis en furie contre la COVID ! Le plus dur, c'est de vivre ce deuil en silence. Car ici, personne n'était au courant de notre relation, sauf ses enfants. » Pas une oreille voisine avec qui partager cette immense perte. Lorraine rage contre l'infantilisation des personnes âgées et ceux qui banalisent l'importance de leurs dernières saisons. Les siennes ont bien refleuri à 82 ans ! « C'est moi qui ai eu le culot de lui demander en premier s'il voulait faire une "sieste" avec moi », raconte Lorraine en rigolant. « On s'aimait tellement, on se le disait tout le temps. On faisait l'amour. Les gens pensent que les aînés n'ont plus de vie sexuelle. C'est faux ! » L'amoureuse meurtrie peine à faire ce deuil suspendu, désincarné. Pas de réelle cérémonie, pas d'hommage, rien. Drapée dans le voile du secret, l'amante égrène son deuil en silence. Au poids de la solitude s'est ajoutée l'enclume du silence. « C'est comme si je pleurais un fantôme. Plus personne ne parle de lui ici. C'est comme s'il n'avait jamais existé ! C'est terrible, car ici, la mort, c'est tabou. » Quand le souvenir d'Antoine l'envahit, l'octogénaire serre son oreiller très fort contre elle. Et ça lui fait du bien. Pour conjurer sa peine, elle lit et écrit. Beaucoup. Sur lui, sur cet homme lumineux qui mordait encore dans la vie à 93 ans. Dans ses mains effilées, elle caresse la seule trace matérielle de son amoureux disparu : un bouquin intitulé L'imbécillité est une chose sérieuse. Un cadeau d'Antoine. Un essai sur les crétins de ce monde, qui faisait bien rigoler les deux amoureux rebelles. « J'espère pouvoir faire quelque chose l'été prochain pour lui rendre hommage. Sa fille m'a aussi promis la seule chemise qui reste de lui », confie la digne dame, qui vient de fêter ses 88 ans. Une simple chemise, souvenir d'une mer de tendresse, aujourd'hui réduite à un bout de tissu. |
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Le Nouvelliste (site web) - 2021/02/06 |
Malgré une baisse du nombre de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 depuis plus d’un mois, la Mauricie et le Centre-du-Québec demeurent en zone rouge, a-t-on appris cette semaine. Toujours élevées, les hospitalisations et les éclosions dans les résidences pour personnes âgées nous empêchent de basculer en zone orange, expliquait la Santé publique régionale. À quelques jours du passage de régions du Québec au palier orange, quel est le portrait des hospitalisations dans la région? Trois-Rivières - Toute la semaine, le nombre de nouveaux cas quotidiens rapportés dans la région oscillait entre 20 et 33. Vendredi, la direction régionale de la Santé publique ne rapportait que 27 nouveaux cas. Cela a permis de faire baisser le nombre de cas actifs de 623 à 414 en cinq jours. Sur cette même période, les hospitalisations sont passées de 38 lundi à 23 vendredi, dont trois aux soins intensifs. La situation s’améliore, mais les impacts sur les hospitalisations sont plus longs à se faire sentir. «Au cours du dernier mois, la durée moyenne de séjour des usagers sur l’unité COVID est de 7,5 jours alors qu’elle est de 8,6 jours à l’unité des soins intensifs», explique Geneviève Jauron, chef de service aux communications externes au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). «Nous remarquons aussi une légère baisse pour les taux d’occupation des unités COVID des centres hospitaliers, mais celle-ci n’est pas constante pour l’instant. C’est ce que nous surveillons.» Vendredi, 16 des 40 lits de l’unité destinée aux patients atteints de la COVID-19 au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières et deux des dix lits des soins intensifs étaient occupés. Du côté de l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville, quatre des seize lits étaient requis pour des patients. Sur les deux lits des soins intensifs, un seul était utilisé. Bien que moins élevé que la semaine précédente, le taux d’occupation du centre d’hébergement de l’École nationale de police (ENPQ) est préoccupant. «Les usagers qui y sont hébergés proviennent des résidences privées en éclosion et présentent des facteurs de risque pouvant nécessiter des soins dans nos hôpitaux», précise Geneviève Jauron. «Au cours des sept derniers jours, le taux d’occupation quotidien moyen de l’ENPQ est de 79 % sur 56 places. La semaine précédente, le taux d’occupation moyen était de 95 %, ce qui est considérable et fluctuant pour le moment. Les professionnels mobilisés à l’ENPQ proviennent de différents services qui ont dû ralentir leurs activités dans le contexte actuel.» Par ailleurs, la région enregistrait vendredi cinq décès supplémentaires dus à la COVID-19. Trois de ces nouvelles victimes de la pandémie habitaient dans des résidences privées pour aînés ou des ressources intermédiaires. La région compte désormais 488 personnes emportées par la pandémie. Au niveau des éclosions, le Centre désigné d’hébergement de l’ENPQ compte deux nouvelles contaminations chez les employés, ce qui porte le total à 39. Un travailleur de la résidence Val-Mauricie de Shawinigan a aussi obtenu un résultat positif à un test de dépistage. Il s’agit du dernier des 53 cas déclarés à cet endroit. Maintien de 67 % des chirurgies Le manque de personnel causé par l’augmentation importante du nombre de nouveaux cas, des hospitalisations et des éclosions dans les résidences pour personnes âgées en décembre dernier avait forcé les autorités de la santé à diminuer certains services, comme des chirurgies non urgentes. Seules les chirurgies oncologiques, urgentes et semi-urgentes sont maintenues. En comparaison avec l’année précédente, 67 % de toutes les chirurgies sont actuellement réalisées au CIUSSS MCQ. En effet, 19 889 chirurgies ont été effectuées dans l’ensemble des installations de la région du 1er avril 2020 au 30 janvier 2021, comparativement à 29 809 lors de l’année précédente. «Derrière chaque report de services, il y a une personne dont la vie quotidienne peut être perturbée. Différents moyens ont été développés pour informer et rassurer les personnes vivant cette situation de près. Actuellement, les équipes sont impliquées afin de trouver les solutions pour reprendre graduellement le retard», mentionne Hélène Tremblay, coordonnatrice de la trajectoire chirurgicale au CIUSSS MCQ. «La diminution des hospitalisations liées à la COVID-19, des éclosions et des admissions au site d’hébergement temporaire situé à l’École nationale de police est un incontournable pour la reprise des activités.» Le Haut-Saint-Maurice, le secteur le plus touché Passablement épargné lors de la première vague de la pandémie, le Haut-Saint-Maurice est actuellement le Réseau local de service (RLS) de la Mauricie et du Centre-du-Québec comptant le plus haut taux d’infection à la COVID-19. On retrouvait vendredi 25 cas actifs, ce qui correspond à un taux de 166,8 cas pour 100 000 habitants. Au cours de la dernière semaine, sept cas de COVID-19 ont été dépistés auprès de six résidents et d’un membre du personnel de la résidence La Renaissance de La Tuque. Le deuxième territoire le plus touché est celui de Drummond, où l’on répertoriait 145,5 cas actifs par 100 000 habitants. Les autres RLS avec les plus hauts taux d’infection actuellement sont Centre-de-la-Mauricie (132,9), Trois-Rivières (82,6), Bécancour-Nicolet-Yamaska (73,8) et Maskinongé (69,6). La moyenne pour l’ensemble de la Mauricie et du Centre-du-Québec était vendredi de 95,4 cas par 100 000 habitants. À partir de lundi prochain, une nouvelle plateforme sera utilisée pour prendre un rendez-vous à un test de dépistage à l’adresse suivante: covid19.quebec.ca. Il est aussi toujours possible de prendre un rendez-vous par téléphone en composant le 1 877 644-4545. Soutien pour les travailleurs de la santé Une manifestation de soutien envers les travailleurs de la santé de Trois-Rivières se tiendra ce samedi, dès 13 h. Le cortège de véhicules doit partir du 134 des Érables à Trois-Rivières pour se diriger vers le Centre Cloutier-du Rivage, le Centre Saint-Joseph, le CLSC Laviolette, le CHAUR, le CHSLD Cooke et le CHSLD Louis-Denoncourt. En terminant, les policiers de Trois-Rivières seront plus présents ce week-end dans les rues de la ville afin de s’assurer du respect du couvre-feu. Jusqu’à maintenant, les policiers de Trois-Rivières ont remis 112 constats d’infraction de 1500 $ à des personnes qui circulaient entre 20 h et 5 h. |
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Le Soleil (Tablette, aussi paru dans Le Quotidien, Le Droit et plusieurs autres) - 2021/02/06 |
Au Québec, la vaccination contre la COVID?19 s’est amorcée en décembre 2020. Cette opération massive vise à prévenir les complications graves et les décès liés à la COVID?19. Par la vaccination, on cherche à protéger la population vulnérable et notre système de santé, ainsi qu’à permettre un retour à une vie plus normale. La vaccination en général Pourquoi doit-on se faire vacciner? Les raisons de se faire vacciner sont nombreuses. On le fait entre autres pour se protéger des complications et des risques liés à plusieurs maladies infectieuses, mais aussi pour empêcher la réapparition de ces maladies. À quel point la vaccination est-elle efficace? La vaccination est l’un des plus grands succès de la médecine. Elle est l’une des interventions les plus efficaces dans le domaine de la santé. Cela dit, comme tout autre médicament, aucun vaccin n’est efficace à 100%. L’efficacité d’un vaccin dépend de plusieurs facteurs, dont : l’ âge de la personne vaccinée; sa condition ou son état de santé (ex.: système immunitaire affaibli). L’effet des vaccins en un coup d’œil L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la vaccination permet d’éviter plus de deux millions de décès dans le monde chaque année. Depuis l’introduction des programmes de vaccination au Canada en 1920, la poliomyélite a disparu du pays et plusieurs maladies (comme la diphtérie , le tétanos ou la rubéole ) sont presque éliminées. La variole a été éradiquée à l’échelle planétaire. La principale bactérie responsable de la méningite bactérienne chez les enfants ( Hæmophilus influenzæ de type b) est maintenant beaucoup plus rare. L’ hépatite B a pratiquement disparu chez les plus jeunes, car ils ont été vaccinés en bas âge. La vaccination contre la COVID?19 Le vaccin est-il sécuritaire? Oui. Les vaccins contre la COVID?19 ont fait l’objet d’études de qualité portant sur un grand nombre de personnes et ont franchi toutes les étapes nécessaires avant d’être approuvés. Toutes les étapes menant à l’homologation d’un vaccin ont été respectées. Certaines ont été réalisées de façon simultanée, ce qui explique la rapidité du processus. Santé Canada procède toujours à un examen approfondi des vaccins avant de les autoriser, en accordant une attention particulière à l’évaluation de leur sécurité et de leur efficacité. Quelles sont les personnes ciblées pour la vaccination contre la COVID?19? On vise à vacciner contre la COVID?19 l’ensemble de la population. Cependant, le vaccin est disponible en quantité limitée pour le moment. C’est pourquoi certains groupes plus à risque de développer des complications de la maladie sont vaccinés en priorité. Comment les groupes prioritaires ont-ils été déterminés? La vaccination est recommandée en priorité aux personnes qui courent un risque plus élevé de complications liées à la COVID?19, notamment les personnes vulnérables et en perte d’autonomie résidant dans les CHSLD, les travailleurs de la santé œuvrant auprès de cette clientèle, les personnes vivant en résidence privée pour aînés et les personnes âgées de 70 ans et plus. À mesure que les vaccins seront disponibles au Canada, la vaccination sera élargie à de plus en plus de personnes. Ordre de priorité des groupes à vacciner Les personnes vulnérables et en grande perte d’autonomie qui résident dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ou dans les ressources intermédiaires et de type familial (RI?RTF). Les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux en contact avec des usagers. Les personnes autonomes ou en perte d’autonomie qui vivent en résidence privée pour aînés (RPA) ou dans certains milieux fermés hébergeant des personnes âgées. Les communautés isolées et éloignées. Les personnes âgées de 80 ans ou plus. Les personnes âgées de 70 à 79 ans. Les personnes âgées de 60 à 69 ans. Les personnes adultes de moins de 60 ans qui ont une maladie chronique ou un problème de santé augmentant le risque de complications de la COVID?19. Les adultes de moins de 60 ans sans maladie chronique ni problème de santé augmentant le risque de complications, mais qui assurent des services essentiels et qui sont en contact avec des usagers. Le reste de la population de 16 ans et plus. Peut-on cesser d’appliquer les mesures sanitaires recommandées lorsqu’on a reçu le vaccin? Non. Plusieurs mois seront nécessaires pour protéger une part suffisamment importante de la population. Le début de la vaccination ne signifie pas la fin des mesures sanitaires. La distanciation physique de deux mètres, le port du masque ou du couvre-visage et le lavage fréquent des mains sont des habitudes à conserver jusqu’à nouvel ordre. Est-ce que je peux développer la maladie même si j’ai reçu le vaccin? Les vaccins ne peuvent pas causer la COVID?19, car ils ne contiennent pas le virus SRAS-CoV-2 responsable de la maladie. Par contre, une personne qui a été en contact avec le virus durant les jours précédant sa vaccination ou dans les 14 jours suivant sa vaccination pourrait quand même faire la COVID?19. La vaccination contre la COVID?19 est-elle obligatoire? Non. Aucun vaccin n’est obligatoire au Québec. Il est toutefois fortement recommandé de vous faire vacciner contre la COVID?19. Est-ce que le vaccin est gratuit? Le vaccin contre la COVID?19 est gratuit . Il est distribué uniquement par le Programme québécois d’immunisation. Il n’est pas possible de se procurer des doses sur le marché privé. Si j’ai déjà eu la COVID?19, dois-je me faire vacciner? Oui. Le vaccin est indiqué pour les personnes ayant eu un diagnostic de COVID?19 afin d’assurer une protection à long terme. Toutefois, compte tenu du nombre limité de doses de vaccin, les personnes ayant eu la COVID?19 pourraient attendre 90 jours après la maladie pour être vaccinées. |
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TVA Nouvelles (site web) - 2021/02/07 |
Le responsable des communications du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel, confirme que les 1 340 doses du vaccin Moderna, qui étaient attendues cette fin de semaine, ont été reçues hier. Les doses seront administrées dès lundi aux résidents de 18 ressources intermédiaires (RI) et résidences privées pour aînés (RPA) du KRTB. Les employés des CHSLD de l’ouest du Bas-Saint-Laurent font également partie de la clientèle visée. Le personnel peut recevoir le vaccin sur l’un des deux sites désignés, soit le Centre hospitalier régional du Grand-Portage à Rivière-du-Loup et l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac à Témiscouata-sur-le-Lac. On ignore à quel moment d’autres doses seront envoyées au Bas-Saint-Laurent, mais la cadence devrait s’accélérer dans quelques semaines. |
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La Presse + P. Actualités 17,2 - 2021/02/07 |
Mis dans l'embarras par la publication d'un rapport dévastateur sur une ressource intermédiaire sous sa responsabilité, Daniel Paré, PDG du CISSS de Chaudière-Appalaches et responsable de la vaccination contre la COVID-19, a tenu à présenter sa version des faits dans un communiqué samedi. Daniel Paré affirme dans un communiqué que la maltraitance rapportée au Manoir Liverpool, une résidence privée supervisée par le CISSS dont il est le PDG, est « totalement inacceptable et extrêmement triste ». Il rappelle d'abord que c'est lui qui a commandé une enquête lorsqu'il a appris l'existence de « pratiques malveillantes » dans cette résidence. Cette enquête a été déclenchée l'an dernier, à la suite d'un reportage de la station de Québec de Radio-Canada au sujet de diverses allégations troublantes concernant les services prodigués au Manoir Liverpool. Cette résidence, que l'on appelle « ressource intermédiaire » dans le jargon administratif, a été aux prises avec une importante éclosion de COVID-19 au printemps dernier. Elle héberge des aînés et des personnes atteintes de déficience, en vertu de contrats avec le CISSS de Chaudière-Appalaches. « Dès le début de l'enquête, je me suis assuré que le CISSS cesse les admissions de nouveaux patients et fasse une révision complète de tous les résidents afin de replacer les usagers les plus vulnérables dans d'autres ressources », explique-t-il. Le rapport rendu public cette semaine soulève « la question relative à la tolérance du CISSS de Chaudière-Appalaches à l'égard des soins et des services déficients et récurrents du Manoir Liverpool ». Le CISSS a offert du soutien à la résidence au fil des ans, mais cela a été insuffisant puisque les problèmes se reproduisaient tout le temps. Ces « multiples démarches » prouvent que « les différentes lacunes étaient connues des gestionnaires de l'établissement », donc des patrons du CISSS. Pas de lacunes relevées Il affirme que ni son organisation ni d'autres instances chargées de s'assurer de la qualité des soins au Manoir Liverpool n'ont réussi à relever des lacunes du point de vue de la maltraitance au cours des dernières années. « Au cours des dernières années, je n'ai jamais hésité à fermer des résidences (ressources intermédiaires et résidences privées pour aînés) lorsque la qualité des soins n'était pas au rendez-vous, rappelle-t-il. Si j'avais eu le moindre doute que des pratiques malveillantes étaient en cours au Manoir Liverpool, j'aurais agi plus tôt. » Il encourage les familles, les résidants et les professionnels de la santé à dénoncer toute situation inacceptable dont ils sont témoins. « Nous devons être plus vigilants pour que des situations comme celles-ci ne se reproduisent plus », conclut-il. Dans la foulée de la réaction de M. Paré, le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a déclaré que « ce rapport n'est d'aucune manière la fin de cette histoire ». « Maintenant, nous devons corriger les lacunes quant à l'encadrement des plaintes au CISSS de Chaudière-Appalaches, et avec la ministre Marguerite Blais, nous suivrons de très près le dossier, poursuit-on. En parallèle, monsieur Paré continuera de se concentrer pleinement sur l'historique campagne de vaccination contre la COVID-19 au Québec. » |
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TVA Nouvelles (site web, aussi paru dans Le Journal de Montréal, 24 heures Montréal) - 2021/02/06 |
Douceurs, moût de pomme et ballons... Il y avait une ambiance de fête, samedi matin, au Manoir et Cours de l’Atrium de Charlesbourg qui voyait la fameuse «lumière au bout du tunnel», alors que les premières doses de vaccin contre le coronavirus y ont été administrées. La vaccination s’est en effet ouverte à un tout nouveau groupe d’individus dans la Capitale-Nationale, soit les usagers de résidences pour personnes âgées. C’est la troisième clientèle à en bénéficier après les résidents de CHSLD — où les premières doses ont toutes été distribuées — et les travailleurs du réseau de la santé. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC Cette nouvelle phase est rendue possible grâce à la réception vendredi de 1940 doses du vaccin de Moderna dans la capitale, ce qui était en soi une raison de célébrer, vu le ralentissement de l’approvisionnement depuis quelques semaines. À Québec, on ne vaccinait plus depuis lundi. Plus de 24 000 personnes ont reçu leur première dose du vaccin dans la région, soit plus que le nombre de cas de contamination formellement recensés depuis le début de la pandémie (21 649). DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC «C’est vraiment une fête à l’intérieur, je peux vous le dire. Il y a des petites douceurs, du moût de pomme, des ballons. Les RPA ont été énormément touchées par la première vague, et la deuxième aussi», a souligné Patricia McKinnon, coordonnatrice régionale de la sécurité civile pour le CIUSSS de la Capitale-Nationale. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC D’ici quatre semaines Le Manoir et Cours de l’Atrium, plus grande RPA de la région avec 597 locataires, en sait quelque chose, lui qui a été touché à la fin du printemps par une éclosion de COVID-19 qui a fait sept victimes. Samedi, huit équipes mobiles du CIUSSS, totalisant près de 60 intervenants, s’activaient dans ce complexe et à la résidence Ékla du boulevard Laurier (560 usagers) pour réaliser les injections, alors que dimanche, ce sera au tour du Manoir de l’Ormière et des Jardins d’Évangéline, où la première vague de la pandémie a coûté la vie à 14 personnes. «Je suis très heureux. J’étais retraité puis j’ai décidé de venir donner un coup de main. J’avais l’impression que je pouvais contribuer, à ma petite mesure. On vient vacciner les gens», a raconté Mario Mercier, un infirmier clinicien. Dans toute la Capitale-Nationale, il y a un total de 156 RPA à visiter, ce qui représente près de 20 000 aînés. «On pense, selon nos prédictions, mais, évidemment, tout peut toujours changer [que] normalement, d’ici quatre semaines, on devrait avoir administré les doses pour l’ensemble des personnes âgées qui sont dans ces milieux-là», a soutenu Mme McKinnon. Efficacité On distribuera dans les RPA tant le vaccin de Moderna que celui de Pfizer — lesquels ont une efficacité semblable et requièrent chacun deux doses —, en fonction des arrivages. La bonne nouvelle, c’est qu’il est maintenant possible de déplacer le vaccin de Pfizer dans les résidences, ce qui était proscrit par le fabricant il y a encore un mois. «Ce qu’on se donne comme cible, aussi, c’est que chaque fois que nous recevrons une livraison de vaccins, que nous soyons capables d’administrer l’ensemble des doses de vaccin reçues dans les quatre jours», a détaillé la coordonnatrice. Par ailleurs, le CIUSSS privilégie la vaccination directement dans les RPA et n’envisage plus de donner des rendez-vous à cette clientèle dans ses centres de vaccination comme celui d’ExpoCité, pour des raisons logistiques et de sécurité. |
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Ici Radio-Canada (site web) - 2021/02/06 |
Inquiet pour la santé psychologique et physique de ses résidents les plus vulnérables, le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) demande au gouvernement de rouvrir les salles à manger partout au Québec, y compris en zone rouge. Les salles à manger des résidences pour aînés sont fermées partout dans la province depuis la période des Fêtes. Leur fermeture a été maintenue dans la foulée des restrictions ajoutées par Québec du 8 janvier au 8 février. Dès lundi, certaines pourront enfin rouvrir, mais seulement en zone orange. C'est donc dire que les aînés des régions de Montréal et de la Capitale-Nationale, notamment, devront continuer de prendre leurs repas dans leurs chambres. Plus la situation perdure, plus l'inquiétude monte au RQRARegroupement québécois des résidences pour aînés, qui représente 800 résidences privées. Les périodes de repas sont une belle période dans les résidences pour aînés. C'est l'occasion de voir du monde, de rire un peu, de se dégourdir, rappelle Yves Desjardins, président-directeur général. Yves Desjardins est président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés. Photo : Radio-Canada Impacts physiques et psychologiquesSans cette sortie que représente le repas, la seule activité de la journée pour certains, M. Desjardins soutient que des résidents voient leur état se dégrader. Les conséquences, dit-il, se traduisent par un déconditionnement tant physique que psychologique. Des propriétaires de résidences pour aînés ont signalé cette dégradation de certains de leurs usagers au RQRARegroupement québécois des résidences pour aînés. Nous avons reçu des appels et des courriels de la part de membres qui nous ont mentionné que l'état des résidents s'est dégradé, rapporte M. Desjardins. Dans certains cas, poursuit-il, la dégradation se ferait à vue d'oeil. Outre le déconditionnement physique lié à l'isolement et au peu de déplacements de certains aînés, la faible stimulation peut créer de l'anxiété, de la désorientation et des troubles de l'humeur. Les repas, ça devient la seule activité, le seul semblant de vie normale qu'ils peuvent avoir. Autrement, ils sont confinés dans leur appartement. Yves Desjardins, président-directeur général, Regroupement québécois des résidences pour aînés Tous ne sont pas égaux devant le confinement, insiste Yves Desjardins. Ils voient dépérir certains résidents de jour en jour. Certains sont confinés dans de plus petites chambres; ce n'est pas tout le monde qui a un grand appartement. Il y en a qui sont seuls, il y en a qui n'ont pas de visite, qui n'ont pas de proche aidant. Les personnes à mobilité réduite seraient d'autant plus à risque, ayant encore moins accès à des solutions de rechange. Devant la situation, M. Desjardins demande de nouveau au gouvernement de faire preuve de flexibilité et de rouvrir les salles à manger. On ne pense pas que le risque pour les personnes est si élevé, plaide-t-il, se disant tout à fait conscient que des mesures sanitaires strictes devront être maintenues et appliquées à la lettre. PétitionDans la région de Québec, la propriétaire d'une résidence pour aînés (RPA) privée a récemment interpellé la santé publique sur la situation de ses résidents confinés. Une pétition a aussi été lancée la semaine dernière afin de sensibiliser le gouvernement au déconditionnement des usagers des RPA. Nous demandons au ministre de la Santé d'autoriser la tenue des repas en salle à manger dans les RPA lorsque sont rigoureusement respectées les mesures de prévention et de contrôle des infections. [...] Il en va de la santé physique et psychologique de nos aînés, mais aussi de leur dignité, peut-on lire dans le texte accompagnant le document. Jointe par Radio-Canada, la propriétaire a préféré ne pas discuter publiquement des cas vécus dans sa résidence, ni même que soit nommé son établissement. Elle a simplement demandé au gouvernement de faire preuve d'humanisme et d'autoriser les repas en salle à manger pour les aînés. Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants Photo : Radio-Canada / Jean claude taliana Le 21 février au minimumMalgré les demandes répétées du RQRA, le cabinet de la ministre des Aînés, Marguerite Blais, ne montre que très peu d'ouverture. On y rappelle d'emblée que des éclosions ont déjà eu lieu dans les salles à manger par le passé. Nous nous devions de poser ces gestes pour protéger nos plus vulnérables. Surtout que la deuxième vague frappe encore plus durement les RPA que la première, souligne son attaché de presse, Jean-Charles Del Duchetto. Des exceptions sont possibles, dit-il, mais seront analysées au cas par cas et devront répondre à des critères stricts. Ce n'est pas un confinement strict comme lors de la première vague. Extrait d'une déclaration du cabinet de la ministre Marguerite Blais Sur recommandation de la santé publique, le gouvernement a l'intention de maintenir les salles à manger fermées en zone rouge au moins jusqu'au 21 février inclusivement. Nous sommes de tout coeur avec les aînés qui doivent continuer de respecter des mesures supplémentaires de confinement, a-t-on ajouté au cabinet. Ce dernier n'a par ailleurs pas fait de commentaires sur le déconditionnement physique et psychologique de certains aînés, évoqué par le RQRA. Il soutient plutôt que le confinement de cet hiver est moins strict que celui du printemps, notamment parce que les aînés sont autorisés à aller à l'épicerie ou à la pharmacie. Le cabinet mise sur la vaccination pour pouvoir faire preuve de plus de flexibilité. Il ne faut pas baisser les bras. |
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Ici Radio-Canada (site web) - 2021/02/07 |
Les proches d'anciens et d'actuels résidents du Manoir Liverpool ont du mal à se contenter des conclusions d'un rapport faisant état de maltraitance et d'insalubrité dans cette résidence pour aînés de Lévis. Ils réclament « minimalement des excuses » des responsables de ce « scandale ». Ils savaient ce qui se passait, depuis des années. Il ne faut pas que ça se répète, c'est scandaleux, lance Isabelle Lachance, ancienne préposée aux bénéficiaires de 2016 à 2018. Elle s'était confiée à Radio-Canada au printemps dernier pour dénoncer les nombreuses lacunes dont elle a été témoin. Après la lecture de ce rapport accablant, elle demande aux propriétaires et aux gestionnaires du réseau de la santé de rendre des comptes. J'espère que des gens qui vont s'expliquer et qui se sentent mal aujourd'hui, affirme-t-elle. Je suis fière, je l'ai caché longtemps, je ne mets pas sur mon CV que j'ai travaillé au Manoir Liverpool parce que j'ai trop honte. Isabelle Lachance, ancienne préposée aux bénéficiaires Isabelle Lachance a été préposée aux bénéficiaires au Manoir Liverpool de 2015 à 2018 Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard L'imputabilitéFrançoise Boissinot, proche d'une résidente décédée en avril 2020, n'est pas surprise par les conclusions du rapport. Au printemps, elle n'avait aucune nouvelle de sa grand-mère, emportée par la COVID-19. Malheureusement, je suis contente dans un sens que ma grand-mère soit décédée aussi rapidement, qu'elle n'ait pas eu à vivre ça plus de trois semaines, admet-elle. Ce qui m'attriste ce matin dans le rapport, c'est de voir que c'est un peu la faute du propriétaire s'il n'y avait pas plus d'employés, ajoute-t-elle. Je souhaiterais qu'il y ait quelqu'un qui soit imputable de ça quelque part! Aux familles minimalement des excuses. Françoise Boissinot, proche d'une résidente décédée Françoise Boissinot, petite-fille de Colette Langis, une résidente du Manoir Liverpool à Lévis Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard Vente du Manoir LiverpoolLes propriétaires de la résidence privée, Manon Belleau et Claude Talbot, sont forcés de vendre l'établissement sous peine de perdre leur certification et leurs contrats publics. Une situation dénoncée par les familles. Moi, sincèrement je suis inquiète. Ils vont vendre à quelqu'un d'autre. Est-ce que c'est un autre privé qui va recommencer et dans cinq ans on va être à la même place? , se demande Diane Lyonnais. Sa mère est décédée le 16 avril dernier. Elle s'indigne que la direction régionale de la santé donne le temps aux propriétaires de vendre leur résidence, plutôt que de résilier leurs contrats publics. Comme société, on doit tirer une leçon importante des services au privé aux aînés. Moi, je trouve qu'il n'y a pas d'adéquation possible, renchérit-elle. Plusieurs proches sont aussi en colère de voir que les propriétaires peuvent toujours opérer deux autres résidences de la région : la Villa Bellevue et la Villa des Etchemins. Poursuite judiciaire?L'ancienne préposée aux bénéficiaires Isabelle Lachance s'explique mal comment les propriétaires Manon Belleau et Claude Talbot ont pu ouvrir quatre résidences dans la région de Chaudière-Appalaches alors qu'ils ont déjà été sous enquête il y a plus de 40 ans. Ils détenaient une résidence dans le Bas-du-Fleuve qui a fermé ses portes depuis, soulève-t-elle. Je souhaite, pour tous les aînés qui sont passés par là et qui sont encore là, que le ministère de la Justice, que le ministère de la Santé ainsi que le ministère des Aînés, se placent ensemble et qu'ils aillent contre ces gens-là et qu'ils fassent de quoi pour ces gens-là, affirme-t-elle. Vendredi, la ministre des Aînés Marguerite Blais a d'ailleurs ouvert la porte à des recours judiciaires. Je vais demander entre autres aux affaires juridiques du MSSS d'examiner très sérieusement et très rapidement la possibilité de poursuivre des propriétaires d'établissements qui ferment les yeux sur des situations de négligence et de maltraitance, a-t-elle dit. Le PDG du CISSS de Chaudière-Appalaches, Daniel Paré, a refusé toutes nos demandes d'entrevue. Mais par communiqué, il affirme que s'il avait eu le moindre doute concernant des pratiques malveillantes, il aurait agi plus tôt. Dans une publication sur les réseaux sociaux, la directrice générale du Manoir Liverpool, Nicole Robert, assure que l'établissement a fait un virage à 180 degrés depuis le mois de juin et qu'elle travaillera avec une gestionnaire du CISSS durant la transition avec les nouveaux propriétaires. |
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La Presse (site web) - 2021/02/08 |
Le nombre de démissions a augmenté de 43 % chez les infirmières depuis le début de la pandémie. Pendant ce temps, les agences de placement privées n'ont jamais été aussi populaires ni obtenu autant de contrats avec le public, révèlent des données obtenues par La Presse . Plus de 4000 infirmières ont démissionné de leur poste dans le réseau public depuis le début de la pandémie, soit 43 % de plus que l'année d'avant, révèlent des données compilées par La Presse . En parallèle, les agences privées reçoivent plus de candidatures que jamais. Des données obtenues en vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels auprès de 20 des 22 CISSS et CIUSSS du Québec montrent que quelque 4000 infirmières (sur environ 61 000) ont quitté leur emploi entre mars et décembre 2020, contre 2800 pour la même période en 2019. Cela inclut aussi les départs à la retraite. Signe de la détresse croissante des professionnelles en soins, 7668 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) sont sur le carreau (assurance salaire ou accident de travail), selon des chiffres transmis par les employeurs au syndicat. Une hausse de 28 % par rapport à 2019. « Il n'y en a pas de lumière au bout du tunnel », se désole la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, rappelant que le gouvernement a émis un arrêté ministériel au début de la pandémie permettant d'annuler les congés et d'imposer le travail à temps plein. Mme Bédard ne mâche pas ses mots. « C'est l'échec total du réseau public. » « On est venu leur enlever les petites conditions de travail qu'elles avaient, c'est-à-dire de savoir quand elles allaient travailler, d'avoir un peu de congés, de vacances et des horaires un peu plus stables. » – Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec Les établissements de santé appellent à la prudence dans l'interprétation des chiffres puisque les embauches ont aussi augmenté durant la pandémie. « Plusieurs ressources ont été embauchées pour des besoins temporaires ou parce qu'elles souhaitaient contribuer pour une période bien déterminée dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Ces embauches temporaires contribuent à augmenter le nombre de départs », nuance Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Reste que les infirmières en ont assez d'être « traitées comme des pions », observe le président de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Luc Mathieu. En plus de l'arrêté ministériel et des heures supplémentaires obligatoires, les opérations de délestage ont pu être la goutte qui a fait déborder le vase, croit-il. Des infirmières ont été réaffectées à droite et à gauche sans qu'on tienne compte de leur champ d'expertise, explique M. Mathieu. Pour plusieurs, la pandémie a fait sauter le bouchon d'une bouteille déjà pleine. Comme Maryse, qui, après 13 ans dans le public, a démissionné de son poste à l'hôpital de Cowansville. « J'étais tannée de ne pas être reconnue. J'étais tannée de me sentir comme un numéro. » Elle explique son départ par un « ras-le-bol » généralisé. Oui, la COVID-19 y a contribué, mais elle accumulait déjà des années de frustration. « À l'hôpital, on est rendus comme des robots. On traite les gens médicalement, mais pas comme des humains. C'était comme ça avant la pandémie. » Elle travaille désormais en clinique privée et en soins à domicile pour une agence, où, dit-elle, elle a du temps pour ses patients. Exode vers les agences Combien ont pris le même chemin ? De nouvelles données sur le sujet seront mises au jour à la fin de mars, précise l'OIIQ. Depuis dix ans, l'ordre professionnel notait une diminution du nombre d'infirmières allant vers le privé. La pandémie a-t-elle modifié la tendance ? En tout cas, les entreprises de placement reçoivent plus de candidatures que jamais. L'agence Asicc-Med a reçu des centaines de curriculum vitae depuis mars. L'entreprise n'a pas voulu dévoiler de chiffres, mais affirme avoir récemment embauché plusieurs infirmières issues du public. Dans la majorité des cas, elles n'en pouvaient plus du temps supplémentaire obligatoire. Avant Noël, le CIUSSS de l'Estrie a perdu plusieurs infirmières d'un coup après qu'une employée a fondé son agence. « C'est dommage parce qu'on perd une expertise. C'est crève-coeur pour nous, mais les infirmières sont tellement fatiguées. À un moment donné, aller ailleurs, ça devient un mode de survie. » – Sophie Séguin, présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Cantons-de-l'Est Présidente de l'association des Entreprises privées de personnel soignant du Québec et propriétaire de l'agence Continuum, Hélène Gravel constate une « augmentation généralisée » du nombre d'infirmières qui quittent le public et offrent leurs services aux agences. Pour Mme Gravel, il est « facile de dire que c'est la faute des agences ». Mais elle rappelle que celles sous contrat avec des établissements de santé n'ont pas le droit d'y recruter des employés. « On n'est pas là pour vider le réseau [...]. La vraie question qu'il faut se poser, c'est : pourquoi les infirmières partent-elles ? » Depuis le début de la pandémie, des « infirmières épuisées ont choisi de démissionner plutôt que de rester ». « Est-ce que c'est une bonne chose pour le réseau ? Je ne pense pas. Mais est-ce que c'est une bonne chose pour les infirmières ? Là est toute la question. » Certaines des infirmières qui ont cogné aux portes des agences « étaient trop malades pour qu'on les prenne », raconte Mme Gravel. Quatre quarts de 16 heures Infirmière à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal, Silvia* remettra sa démission ce mois-ci. Récemment, elle affirme avoir « fait quatre quarts de travail de 16 heures » d'affilée, car trop de collègues étaient tombées au combat ou avaient carrément claqué la porte. « On te manipule. On te dit que tu ne peux pas abandonner tes patients. » À son dernier quart, elle se sentait si faible qu'elle a demandé de partir. On lui aurait répondu que c'était impossible ; qu'il manquait trop de monde. « Si ça continue comme ça, je vais y laisser ma peau », s'est-elle dit ce soir-là. La goutte qui a fait déborder le vase : lors de ce même quart, un patient que des collègues croyaient endormi lors de leurs tournées était en fait mort. C'est Silvia qui l'a trouvé. Il était « bleu ». Personne ne savait depuis combien de temps il était mort. « Quand tu rentres chez toi, tu essaies de mettre tes émotions de côté, d'oublier, mais tu ne peux pas oublier, malheureusement. Ça va rester un cauchemar. » – Silvia, infirmière à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont Silvia a passé les deux semaines suivantes au lit, incapable de se lever. Son corps l'a lâchée. « Les conditions de travail ne sont plus sécuritaires ni pour les patients ni pour moi. » Une collègue qui vient d'aller travailler en agence lui a vanté le salaire supérieur - le double, rien de moins -, et le fait qu'elle ne serait plus forcée de faire des heures supplémentaires. Silvia a téléphoné par curiosité. Le jour même, on l'a rappelée pour l'embaucher. Selon le comité des usagers de Maisonneuve-Rosemont, 166 infirmières ont quitté leur poste entre le 15 mars et le 7 septembre. C'est sans compter les départs de l'automne et de l'hiver. « Pendant ce temps, ce même hôpital, le quatrième plus grand au Québec, est dans un état de précarité avancé malgré la pression énorme subie aux soins intensifs. Comment en sommes-nous arrivés là ? », demande le président du comité, Rick Smith, dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière dans La Presse . La saignée s'est poursuivie puisqu'en janvier, 21 infirmières de plus ont quitté le navire, selon des données du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, qui englobe Maisonneuve-Rosemont. Le CIUSSS « reconnaît la grande surcharge de travail sur nos équipes, particulièrement au cours du mois de janvier dernier. Nous tentons du mieux que nous pouvons de réduire cette charge de travail et d'apporter des mesures de mitigation au quotidien », dit son porte-parole Christian Merciari. Sans pouvoir commenter un cas précis, il ajoute que « le recours au temps supplémentaire obligatoire est une mesure toujours utilisée en dernier recours, afin d'éviter un bris de services ». À cause du manque criant d'infirmières aux soins intensifs de l'établissement, de 10 à 15 lits sont inutilisés, affirme le Dr François Marquis, chef du département. « Des lits, j'en ai. Mais je n'ai pas d'infirmières ni d'inhalothérapeutes. Ces femmes et ces hommes n'ont pas été enlevés par des extraterrestres. Ils existent encore. Ils se cachent au privé ou dans des agences. » – Le Dr François Marquis, chef des soins intensifs de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont Plusieurs infirmières d'agence se rendent disponibles les jours de semaine uniquement, ce qui empêche les soins intensifs de rouler à plein régime, poursuit le Dr Marquis. « Le problème avec les agences, c'est que vous ne pouvez pas forcer une infirmière à travailler le soir si elle ne veut pas. Mais on ne peut pas ouvrir des lits en disant qu'après 20 h, on doit les fermer. » Il y a un grand paradoxe, ajoute le président de l'OIIQ, Luc Mathieu. Le Québec n'a jamais compté autant d'infirmières (croissance de 2,2 % des effectifs en 2019-2020). « Où sont-elles ? Comment se fait-il qu'il y ait pénurie dans certains milieux ? C'est comme si on remplissait un verre d'eau percé. » Au MSSS, on est « évidemment soucieux des départs de la main-d'oeuvre, et ce, peu importe le titre d'emploi », assure la porte-parole Noémie Vanheuverzwijn. * L'infirmière nous a demandé l'anonymat par crainte de représailles professionnelles. En chiffres - 4000 infirmières ont quitté leur emploi entre mars et décembre 2020, contre 2800 pour la même période en 2019. - Le nombre de démissions d'infirmières a augmenté de 43 % en un an. - 7668 professionnelles en soins membres de la FIQ sont actuellement en invalidité. Une hausse de 28 % par rapport à 2019. Agences de placement privées : les contrats de gré à gré explosent Au cours de la dernière année, le nombre de contrats conclus de gré à gré entre les établissements de santé du Québec et les agences privées de placement de personnel a pratiquement doublé, révèle un rapport commandé par l'association des Entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ). En 2019, 79 contrats de gré à gré ont été conclus entre des agences de placement de personnel et des établissements du réseau de la santé. De janvier à novembre 2020, ce nombre a atteint 153. La très grande majorité des contrats (114) ont été signés après l'éclosion de la pandémie, en mars. Avec le décret d'urgence sanitaire promulgué par le gouvernement le 13 mars 2020, « plusieurs établissements, craignant la rupture de services », ont conclu des contrats de gré à gré avec des agences de placement privées, selon le rapport d'EPPSQ. C'est à Montréal et en Montérégie que le nombre de contrats de gré à gré a été le plus élevé en 2020 (132 contrats). De nouveaux acteurs Cette flambée des contrats de gré à gré est dénoncée par la présidente de l'association des EPPSQ, Hélène Gravel. Car cette explosion a surtout servi de nouvelles entreprises, créées dans l'urgence, et qui ne respectent pas toujours les mêmes règles que les agences établies, selon elle. Dans le grand monde des agences de placement de personnel, il est primordial de différencier les « agences agréées et les autres », croit Mme Gravel. Depuis des années, les agences agréées répondaient à des appels d'offres du gouvernement et devaient respecter un grand nombre de critères, affirme la présidente. « Pas de casier judiciaire pour les employés. Avoir des infirmières d'expérience. Payer pour leur orientation dans le milieu... », énumère-t-elle. Mais avec la pandémie, une soixantaine de nouvelles agences de placement ont été créées, constate l'association. Mme Gravel déplore que certaines de ces agences ne respectent pas les exigences du gouvernement. Par exemple, certaines des nouvelles agences n'ont toujours pas leur permis de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Depuis janvier 2020, les agences de placement de personnel doivent obtenir un permis de la CNESST pour assurer qu'elles sont en règle, dit Mme Gravel. « Mais il y a des agences qui ont demandé leur permis, qui ne l'ont pas encore eu, mais qui font quand même des affaires avec les CIUSSS. C'est encore une fois deux poids, deux mesures », dénonce Mme Gravel. Au ministère de la Santé (MSSS), on précise que la responsabilité de s'assurer que les agences avec lesquelles des contrats sont conclus sont en règle relève des établissements de santé. Le MSSS dit faire régulièrement des rappels à ce sujet. Des tarifs qui explosent Certaines entreprises ont aussi « profité de la pandémie pour facturer beaucoup plus cher », dit Mme Gravel. Conscient de la situation, le gouvernement a imposé un arrêté ministériel le 15 mai. Cet arrêté plafonne les tarifs pouvant être demandés par les agences. Pour les infirmières, ce tarif est fixé à 71 $ l'heure, et pour les préposés aux bénéficiaires, à 35 $ de l'heure. Or, Mme Gravel constate que l'arrêté ministériel n'a pas tout réglé. Selon la présidente, les « agences opportunistes » savent maintenant « combien facturer au maximum ». « Alors elles le font », dit Mme Gravel. « Mais pendant ce temps, [du côté des] agences qui étaient sous contrat avec le gouvernement depuis longtemps, on respecte les chiffres qu'on avait donnés. On respecte les taux qui sont moins élevés que ceux de l'arrêté ministériel. On se fait manger la laine sur le dos par des agences opportunistes. » – Hélène Gravel, présidente de l'association des Entreprises privées de personnel soignant du Québec Au MSSS, on affirme que « des analyses et des actions sont en cours afin d'identifier les moyens à prendre afin de faire respecter les différentes mesures prévues aux arrêtés ministériels ». Fin janvier, le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a invité le gouvernement à « mettre les agences privées au pas ». Il déplorait que « les agences de placement privées profit[ai]ent de la pénurie de personnel pour imposer leur loi dans le réseau de la santé ». Au cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, on souligne que « les précédents gouvernements n'ont pas investi pour attirer la main-d'oeuvre et ont laissé les agences de placement prendre beaucoup de place dans notre façon de gérer le système ». Le ministre Dubé a « fait le portrait complet de l'embauche du personnel d'agence », une « première étape pour enrayer la dépendance du réseau de la santé aux agences de recrutement », indique-t-on au cabinet. En plus de plafonner les tarifs, l'arrêté ministériel du 15 mai « précise les obligations des agences de placement ». « Nous avons aussi convenu avec la FIQ [Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec] de faire front commun pour réduire le recours aux agences dans le réseau », indique l'attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau. M. Dubé compte entre autres sur le recrutement de 10 000 nouveaux préposés aux bénéficiaires et sur l'arrivée de 500 infirmiers du DEC-bac pour « passer d'une gestion de mobilité à une gestion de stabilité ». La FIQ dénonce les iniquités salariales À la FIQ, on dénonce les iniquités salariales et celles liées aux conditions de travail. « C'est insoutenable pour [les employées] qui restent [au public] », alors qu'elles cohabitent de plus en plus avec leurs anciennes collègues du public parties travailler en agence, souvent payées jusqu'au double du salaire et avec de meilleurs horaires, lance la présidente de la FIQ, Nancy Bédard. « Dans une équipe de soins, en ce moment, tu peux en avoir la moitié qui vient d'agences et l'autre moitié du public. Imaginez-vous, vous avez une personne à côté de vous qui gagne le double de votre taux horaire, qui va donner des disponibilités seulement pour les quarts de jour, à temps partiel en plus. Beaucoup du public se disent : "Je vais donner ma démission et revenir par la porte d'en arrière." » – Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec « Est-ce que le gouvernement a des intentions cachées et est-ce qu'il veut à ce point affaiblir le réseau public de santé pour ouvrir grande la porte au privé ? demande la syndicaliste. Il fait exactement ce qu'il faut faire pour y parvenir, en tout cas. » |
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Ici Radio-Canada (site web) - 2021/02/06 |
Les adultes handicapés qui vivent en CHSLD contre leur gré, au Québec, peuvent maintenant entretenir l'espoir d'en sortir. Radio-Canada a appris que le gouvernement prévoit démarrer un projet pilote d'ici l'été 2021. Le gouvernement n'est pas en mesure de dire combien de personnes pourraient bénéficier de ce projet, ni quelle forme il prendra exactement. Des rencontres auront lieu au cours des prochains mois pour mieux définir ces aspects. L'activiste Jonathan Marchand, qui se bat depuis des années pour quitter le CHSLD Sainte-Anne-de-Beaupré où il réside depuis 2012, affirme qu'il s'agit d'une étape importante pour les personnes comme lui. Le gouvernement du Québec accuse un retard très important sur ces questions-là et il y a beaucoup de rattrapage à faire, rappelle l'homme de 44 ans, atteint de dystrophie musculaire. Ce qu'ils ont démontré dans les derniers mois, c'est qu'ils sont engagés à faire des changements importants pour réaliser notre vision et ça, c'est très encourageant. Jonathan Marchand Un contenu vidéo est disponible pour cet articleUn projet-pilote pour sortir les personnes handicapées des CHSLD Optimiser les programmes existantsPour le moment, il n'est pas question de réformer les lois ou les règlements en vigueur au Québec. Il n'est pas question non plus de créer un nouveau programme. Le gouvernement veut plutôt utiliser les programmes déjà existants et voir comment ils peuvent être ajustés pour mieux servir les personnes handicapées, explique l'adjointe parlementaire du ministre de la Santé et des Services sociaux, Marilyne Picard. Elle donne l'exemple du chèque emploi-service, un programme qui permet à des milliers de Québécois d'avoir du soutien à domicile, mais selon des critères qui pourraient être assouplis. En ce moment, un employé du chèque emploi-service ne peut pas sortir de la maison [avec le bénéficiaire]. Pourquoi ne pourrait-on pas juste modifier ce contexte-là pour permettre à ces mêmes employés [...] d'aller au cinéma avec les personnes qui en ont besoin? Marilyne Picard, adjointe parlementaire du ministre de la Santé et des Services sociaux C'est des petites modifications comme ça qu'on vise, illustre Mme Picard. Marilyne Picard, députée de Soulanges et adjointe parlementaire au ministre de la Santé et des Services sociaux. Photo : Radio-Canada / archives Un précédentL'annonce de ce projet pilote coïncide avec le moment où la situation personnelle de Jonathan Marchand est sur le point de changer. Six mois après s'être enfui de son CHSLD pour manifester devant l'Assemblée nationale, M. Marchand a finalement obtenu la confirmation qu'il pourra recevoir une assistance personnelle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, grâce au chèque emploi-service. C'est un précédent, vraiment. C'est une grosse avancée, se réjouit-il. Il embauchera lui-même les préposés de son choix et les paiera conformément aux normes du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Je vais pouvoir recruter des gens pour venir m'aider dans mon quotidien. Je vais avoir des gens qui vont travailler de jour, d'autres de nuit, d'autres de soir, etc. Jonathan Marchand Jonathan Marchand lors de sa manifestation devant l'Assemblée nationale à l'été 2020 Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel Une transition vers la sociétéAu cours des prochaines semaines, M. Marchand devrait donc quitter sa chambre de CHSLD. Des discussions sont en cours pour qu'il occupe un petit condo situé dans le même bâtiment, mais qui n'est pas géré par le CHSLD. D'ici six mois, il devrait pouvoir vivre dans son propre logement, dans la région de Québec. Pour lui, il s'agit d'un véritable plan de désinstitutionnalisation. Il en est très heureux, mais il reste prudent. C'est sûr qu'il va y avoir des barrières, il va y avoir des embûches, il va y avoir des problèmes techniques à régler. Jonathan Marchand Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a décliné notre demande d'entrevue. L'organisation indique par courriel qu'avant d'officialiser le tout, certaines conditions doivent encore être remplies, sans toutefois préciser lesquelles. EncourageantJonathan Marchand estime que sa situation personnelle est de bon augure pour le projet pilote à venir, car elle démontre qu'il est possible d'améliorer la vie des personnes handicapées au sein du système actuel. Par contre, à long terme, le gouvernement devra aller plus loin. M. Marchand continue de croire en la nécessité d'une assistance personnelle autodirigée dans la province. Un tel programme permettrait aux personnes handicapées d'embaucher des assistants de vie non seulement pour les soigner à domicile, mais aussi pour leur permettre de mener une vie active dans la communauté. Cette proposition a été rejetée en décembre dernier par un groupe de travail gouvernemental auquel participait M. Marchand, car elle aurait nécessité d'importants changements législatifs. Le comité a donc préféré l'idée d'un projet pilote, plus réaliste à court terme. M. Marchand reste cependant convaincu qu'il faudra un jour modifier les lois et les règlements du Québec pour que les personnes handicapées ne soient plus traitées comme des malades à soigner. Ultimement, il faut que ça devienne un droit d'avoir accès aux services de soutien pour vivre dans la communauté. Il faut que ça devienne un droit de vivre chez soi. |
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TVA Nouvelles (site web, aussi paru dans Le Journal de Montréal, 24 heures Montréal) - 2021/02/05 |
La ministre responsable des Aînés Marguerite Blais qualifie «d’inacceptables» et «d’indescriptibles» les actes de maltraitance reprochés aux dirigeants du Manoir Liverpool de Lévis. Mme Blais s’est dite choquée à la lecture du rapport d’enquête rendu public par le CISSS de Chaudière-Appalaches vendredi matin. «C’est inacceptable. [...] Être propriétaire d’une résidence intermédiaire ou d’une résidence privée pour aînés, ce n’est pas une entreprise comme les autres. Je m’excuse, mais ce sont des humains extrêmement vulnérables. Il faut en prendre soin», tonne la ministre. Elle dit qu'elle ne peut accepter le fait que les besoins de base des résidents n’étaient pas comblés. «Quand j’apprends que des gens ne mangent pas à leur faim, que l’hygiène n’est pas donnée, qu’il n’y avait pas de plan de soins, qu’on donnait des médicaments périmés, pour moi, c’est vraiment de la maltraitance», indique Marguerite Blais. Autre enquête L’élue s’est aussi dite inquiète du fait que les propriétaires du Manoir Liverpool soient propriétaires d’autres résidences dans la région de Chaudière-Appalaches. La ministre a demandé qu’une enquête soit notamment ouverte en lien avec le Pavillon Bellevue, un CHSLD privé conventionné à Lévis. Photo d'archives, Didier Debusschère «J’ai demandé une enquête pour [m]’assurer que tout fonctionne rondement. On sait que les propriétaires veulent vendre certaines résidences, mais de vendre sans être poursuivis et qu’ils continuent à faire leur travail, je ne trouve pas ça acceptable», explique Marguerite Blais. Quant à la possibilité que des procédures judiciaires soient entreprises dans ce cas précis ou pour des cas futurs, des vérifications sont en cours du côté du ministère de la Santé. «J’ai demandé aux services juridiques du ministère d’examiner comment on pourrait avoir un levier supplémentaire pour faire en sorte que ces propriétaires véreux qui ferment les yeux sur de la maltraitance, qu’on soit en mesure de les poursuivre et qu’ils soient imputables», insiste la ministre Blais. Le réseau aussi imputable Un changement de culture dans l’ensemble du réseau des CISSS et des CIUSSS est aussi souhaitable, souligne la ministre responsable des aînés. Elle déplore que le CISSS de Chaudière-Appalaches ait accompagné les propriétaires du Manoir Liverpool pendant cinq ans pour éliminer certains comportements et qu’on en arrive, malgré tout, à un drame comme celui que le rapport présente. «Il faut que la culture organisationnelle change, absolument. La culture, c’est d’accompagner les propriétaires de résidences, de donner des chances, de les aider à mettre en place les plans de soins, les bonnes pratiques, mais un moment donné, il faut que ça change», laisse tomber Mme Blais, ajoutant que les gestionnaires du réseau devront eux aussi être imputables. |
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La Presse + P. Débats 1,7 - 2021/02/06 |
Au cours des derniers mois, on a beaucoup parlé, avec raison, des grands éclopés de la COVID-19, travailleurs de la santé, bénéficiaires vulnérables et esseulés des CHSLD et autres maisons de retraite, et j'en passe. Plus récemment, on a mis au jour la progression alarmante des problèmes de santé mentale et de toxicomanie chez les adolescents, principalement attribuables aux défis psychosociaux qu'entraîne la pandémie. Ceux de l'enseignement à distance, entre autres, et plus généralement de la diminution considérable des contacts sociaux, et ce, à un âge où l'on se forge précisément dans la relation avec nos pairs. Ma presque et mon full ado n'y font pas exception, la première peinant à tisser des liens avec les jeunes de sa classe-bulle, seuls enfants avec qui elle est autorisée à avoir des contacts, et le second traînant la patte dans plus d'une matière cette année, ce qui n'est pas sans conséquence sur son niveau d'anxiété et son estime de lui. Ils sont à l'image de bon nombre de jeunes de leur âge, à ceci près qu'ils doivent en plus conjuguer avec la mort tragique de leur père. Sans entrer dans les détails sordides, leur drame est singulier, mais il met pourtant en lumière celui d'un autre groupe d'éclopés de la pandémie actuelle : les endeuillés. Parce que la mort, elle, n'a pas été confinée. Elle a continué à faire des victimes, notamment celles de la COVID-19 et de ses effets collatéraux. Parce que les pertes d'emploi, le stress financier, l'isolement, et j'en passe, quoi qu'en disent les chiffres officiels, peuvent aussi précipiter dans un gouffre. Mes enfants et moi l'avons tristement éprouvé, en septembre dernier, quand nous avons retrouvé leur père sans vie, quatre jours seulement après qu'il eut adopté un chiot pour eux. En plus de la situation mondiale actuelle qui a assurément exacerbé une problématique de santé mentale déjà sous-jacente, les mesures sanitaires et les nombreuses interdictions sont loin de faciliter un processus de deuil déjà douloureux. Parce qu'être contraints à l'isolement dans une période où l'on a plus que jamais besoin des autres, ça relève de l'impossible… et c'est même carrément par moments inhumain. Bien sûr, des amis sont venus nous visiter, d'autres ont déposé des lasagnes et des fleurs sur le pas de notre porte ; certains ont même bravé les interdits pour nous étreindre un instant. Bien d'autres, on ne peut que les comprendre, ont dû garder leurs distances ou même s'abstenir. Parce que la crise est réelle et fait des morts. Or, la nôtre n'en est pas moins réelle, et ce, parce qu'il est mort. Ses obsèques, à commencer par le nombre restreint de visiteurs que nous avons pu y accueillir, ont été le lieu de moult absurdités. Nous n'avons pu qu'imaginer les sourires masqués et assurément plein d'empathie qui nous étaient adressés, et il m'a fallu débattre avec une jeune employée pour obtenir l'accès à une salle fermée pour ma fille et ses amis, parce que « ça ne se fait pas, madame, à cause de la COVID-19 ». Il apparaissait déraisonnable, en temps de pandémie, qu'une fillette de 9 ans ait besoin de prendre ses distances, de dessiner, de se changer les idées durant les obsèques de son père retrouvé mort deux semaines plus tôt. Il semblait tout aussi inopportun de demander qu'on conserve quelques jours une partie des cendres, celles qui nous avaient été réservées en dehors de l'urne, parce que les enfants et moi ne nous sentions pas capables d'en disposer ce jour-là. Entre autres aberrations, il y a aussi eu la gestion imposée d'une succession déficitaire, les rendez-vous chez le notaire et les décisions difficiles, et la nécessité, à un moment ou à un autre, d'aller seule à la maison, parce que les amis travaillent, parce que grand-papa qui habite à cinq heures de route a contracté la COVID-19, et parce que les contacts humains doivent être restreints à l'essentiel (mais qu'est-ce qui est essentiel, au fait ?). Il y a eu ce vol, ce policier blasé et suspicieux, puis ce serrurier qui a maladroitement tenté de me réconforter parce que j'étais seule, parce que j'étais en larmes, parce qu'on avait pillé le seul souvenir de son père réclamé par fiston. À ce moment-là, j'en aurais pris un char de monde pis de bras connus. Or, ce drame individuel, et encore malheureusement trop actuel, est assurément celui de bien d'autres endeuillés de la dernière année. Traverser l'odieux dans des conditions plus qu'absurdes, aller chercher un peu de chaleur humaine sur Zoom, et surtout, se dépêcher de renvoyer les enfants à l'école à temps plein, vite vite, à distance. Près de 75 000 personnes sont mortes au Québec en 2020. Ça fait beaucoup de monde, je trouve, à pleurer dans le plus grand isolement. « Nous n'avons pu qu'imaginer les sourires masqués et assurément plein d'empathie qui nous étaient adressés. » |
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Ici Radio-Canada (site web) - 2021/02/06 |
La vaccination a commencé samedi matin dans les résidences privées pour aînés (RPA) de la région de Québec. Dans un mois, 20 000 personnes âgées vivant en RPA, mais aussi au sein de communautés religieuses ou de coopératives d'habitation, recevront le vaccin - à condition que l'approvisionnement ne se tarisse pas, à Ottawa. Ballons, moût de pommes et petites douceurs attendaient l'équipe mobile de vaccinateurs au Manoir et Cours de l'Atrium, à Charlesbourg, pour l'occasion. Le coeur était à la fête : une première RPA accueille la campagne de vaccination du CIUSSS de la Capitale-Nationale. C'est un très grand moment, souligne Patricia McKinnon, coordinatrice régionale de la sécurité civile au CIUSSS de la Capitale-Nationale. Au total, ce sont 960 résidents qui vont se faire vacciner aujourd'hui. Les RPA ont été énormément touchées par les deux premières vagues et on a eu énormément d'éclosions dans nos RPA. On sait maintenant, avec la vaccination faite dans nos CHSLD, que le taux de contamination va probablement se réduire et qu'on va venir à bout de ces éclosions-là. C'est ce qu'on souhaite. Patricia McKinnon, coordinatrice régionale de la sécurité civile au CIUSSS de la Capitale-Nationale La résidence Ekla, située à Sainte-Foy, recevra elle aussi, samedi, les équipes mobiles chargées d'administrer le vaccin. En tout, une cinquantaine de personnes participe à l'opération. Dimanche, le personnel se déplacera au Manoir de l'Ormière et aux Jardins d'Évangéline. En tout, 750 aînés devraient encore recevoir une dose du vaccin développé par Moderna. Le CIUSSS accorde la priorité aux résidences pour aînés les plus grandes, qui représentent un risque plus important d'éclosion, selon Patricia McKinnon, du CIUSSS. L'enjeu de l'approvisionnementL'échéancier prévoit que 20 000 aînés seront vaccinés dans un mois. L'incertitude qui plane au-dessus de l'approvisionnement pourrait toutefois gâcher la fête. Nous prévoyons avoir vacciné tout le monde d'ici quatre semaines, mais ça va vraiment dépendre de l'arrivage des vaccins, précise Patricia McKinnon, du CIUSSS. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a reçu vendredi 1940 doses du vaccin Moderna. Il ignore quand il en recevra d'autres. Patricia McKinnon reprend l'image utilisée par son ministre Christian Dubé, qui comparait l'opération de vaccination mise en place au Québec à une voiture neuve... en manque de carburant. Les équipes de vaccinateurs se mettent en place au Manoir et Cours de l'Atrium. Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Mercier Comme disait le ministre : on ne reçoit pas beaucoup d'essence, indique Mme McKinnon. Le CIUSSS promet pourtant de mener cette nouvelle phase à plein régime et s'engage à administrer chaque dose reçue dans un délai de quatre jours. Plus on concentre la vaccination, plus on réduit les chances d'éclosion, explique la responsable du CIUSSS. 90 % des vaccins que nous aurons seront réservés à nos aînés. Les travailleurs et les travailleuses de la santé qui oeuvrent au sein des RPA devront de leur côté se déplacer à la clinique de vaccination située au centre de foires pour recevoir leur dose. |
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La Tribune (site web) - 2021/02/06 |
L’Estrie dénombre 46 nouveaux cas de contamination à la COVID-19 et deux décès sont à déplorer. Un décès dû à la COVID-19 est survenu au Centre d’hébergement de Valcourt et un autre à la RPA Résidence Les Bâtisseurs de la Pommeraie. Sur les 46 nouveaux cas recensés ce 6 février, 19 proviennent de Sherbrooke alors qu’il n’y en avait que 10 hier. À noter que depuis plusieurs jours, il n’y a aucun nouveau cas dans la MRC Des Sources. Un autre établissement scolaire, l’École du Touret, est nouvellement en éclosion avec 5 cas actifs. Fait encourageant, il n’y a eu aucun nouveau cas dans les 5 autres établissements scolaires en statut d’éclosion, dont notamment le Cégep de Sherbrooke. Moins de 5 nouveaux cas ont également été recensés dans une garderie en milieu familial du Granit. Au total, l’Estrie déplore 285 décès, 10 822 cas confirmés dont 10 182 cas sont rétablis. |
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Le Quotidien (site web) - 2021/02/06 |
Le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean a reçu samedi une « certaine quantité de vaccins Moderna » et pourra reprendre dès dimanche la vaccination sur son territoire, notamment dans les résidences privées pour aînés. Sur pause depuis un certain temps, l’opération sera ainsi relancée et se poursuivra durant quelques jours. Avec ces nouvelles doses reçues, le CIUSSS prévoit être en mesure de « débuter graduellement » la vaccination auprès des résidents en RPA. Dans la région de Québec, les autorités ont par ailleurs annoncé leur intention de vacciner l’ensemble des personnes âgées dans les RPA d’ici quatre semaines. |
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Le Devoir (site web) - 2021/02/08 |
La résidence des Soeurs de la Providence à Montréal lutte contre une deuxième éclosion massive de COVID-19, qui a déjà fait une dizaine de morts ces derniers jours. Une situation d'autant plus « regrettable », selon ses dirigeants, qu'ils avaient demandé à avoir accès à la vaccination en même temps que les CHSLD au début du mois de janvier. C'est au retour des Fêtes, vers le 6 janvier, que sont survenus les premiers cas de COVID à Carrefour Providence, une résidence privée comptant plus de 300 religieuses et dont la moyenne d'âge est de 89 ans. Rapidement, on a procédé à un dépistage massif, explique la directrice générale Danielle Gaboury. Au fil des jours, le nombre de cas a augmenté de façon exponentielle pour arriver à un total de 81 chez les résidents et de 40 chez les employés, en date de vendredi. L'éclosion est loin d'être terminée puisque, malgré certains cas rétablis, il reste encore plus d'une trentaine de cas positifs chez les résidents. Seulement 12 membres du personnel sont rétablis et de retour en poste. Onze résidents sont décédés, dont 10 du côté de l'infirmerie -- qui s'apparente à un CHSLD pour les soins de longue durée qui y sont dispensés -- et 1 du côté des résidents autonomes ou semi-autonomes. Il faut toujours se battre pour faire reconnaître les droits des résidentes et avoir accès aux mêmes services que les CHSLD -- Danielle Gaboury Le président du syndicat, Farid Larab, dénonce une « gestion catastrophique » de la direction de l'établissement. « Ils ont perdu le contrôle dans les deux premières semaines », affirme-t-il en entrevue au Devoir. « On fait des mises à jour avec l'employeur tous les deux jours et on leur suggère des changements qui tardent à venir. » Selon lui, le manque de personnel est criant, ce que confirme la direction, qui affirme être en recrutement permanent depuis le début de l'éclosion, puisque non seulement il faut remplacer le personnel malade, mais également ajouter des bras pour faire face à l'éclosion. Positive pour la deuxième fois Dans la résidence d'à côté, la résidence Salaberry, gérée aussi par les Soeurs de la Providence, on compte un total de sept cas : quatre chez les résidentes et trois chez le personnel. L'une d'entre elles, soeur Rita Richard, avait reçu un test positif lors de la première vague, en mai dernier, et été placée en zone rouge avec plusieurs de ses consoeurs. Des mois plus tard, à sa grande surprise, elle a à nouveau été déclarée positive et placée en zone rouge. « Je ne me sentais pas malade, je n'avais aucun symptôme, assure-t-elle au Devoir. C'était une grande déception, mais au lieu de rechigner, j'essayais de regarder les bons côtés. J'ai fait mon temps et j'ai pu regagner ma chambre. » Ce qu'elle a trouvé le plus difficile, c'était l'isolement. « Jamais je n'ai eu peur de mourir, précise-t-elle. Mais je remercie le ciel à tous les jours ! » Selon elle, le personnel et l'administration ont été « extraordinaires dans leur dévouement » et ont multiplié les petites attentions qui font du bien. Vaccination tardive Le Devoir s'était rendu en mai dernier dans les deux résidences des Soeurs de la Providence, qui luttaient alors contre la première vague de COVID. Les soeurs étaient dépassées par les événements et demandaient de l'aide au CIUSSS du Nord-de-l'Île de Montréal. « La différence, cette fois-ci, c'est qu'on a un beau partenariat avec le CIUSSS du Nord, explique la directrice générale, Danielle Gaboury. On peut souligner également que nous avons beaucoup appris de la première vague et que beaucoup de mesures de prévention et de contrôle des infections étaient déjà en place. » En données | Pour tout savoir sur la COVID-19 Notre tableau de bord sur l'évolution de la pandémie au Québec, revu et amélioré Combien de personnes a-t-on vacciné contre la COVID-19 au Québec? La carte des régions à risque au Québec, mise à jour en temps réel Comment le coronavirus a-t-il progressé dans différentes nations? Les textes de nos journalistes scientifiques sur le coronavirus Mais il y a un hic, déplore Marie-Andrée Guillemette, directrice des soins et des services cliniques. « La seule chose qui est regrettable, c'est que le côté infirmerie de l'établissement n'a pas été considéré comme un CHSLD dans la priorisation de la vaccination, ce qui fait que plutôt que d'être vacciné dès le bloc 1, au début janvier, on est vacciné aujourd'hui [mercredi]. » Selon elle, c'est un problème de nomenclature qui a empêché ses résidentes les plus fragiles d'être vaccinées plus tôt en janvier. « Au niveau administratif, nous sommes inscrits sous le nom de communauté religieuse, ce n'est pas écrit CHSLD privé, par exemple. Donc, malgré le fait que nous avons vraiment identifié que le côté infirmerie, ce sont des soins de longue durée qui sont similaires à ceux donnés dans un CHSLD ; cette catégorisation a été maintenue dans les critères de priorisation. » Des demandes ont été faites du côté de l'établissement pour tenter de convaincre le CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal de revoir la catégorisation de l'infirmerie, mais celles-ci sont restées vaines. « Il faut toujours se battre pour faire reconnaître les droits des résidentes et avoir accès aux mêmes services que les CHSLD », ajoute la directrice générale, Danielle Gaboury. Si on avait pu vacciner les résidentes de l'aile infirmerie plus tôt, est-ce qu'il y aurait eu moins de dommages ? « Assurément », répond Marie-Andrée Guillemette. Du côté du CIUSSS, on répond par courriel que « les catégories priorisées ont été déterminées par Québec ». Ainsi, les résidences des Soeurs de la Providence se situent dans la troisième catégorie, soit celle des « personnes autonomes ou en perte d'autonomie qui vivent en résidence privée pour aînés (RPA) ou dans certains milieux fermés hébergeant des personnes âgées ». On confirme par ailleurs que les équipes se sont déplacées mercredi afin de vacciner 330 usagers. La directrice de la clinique estime, avec confiance, que la vaccination « va freiner la poursuite de l'éclosion » et « casser la courbe » pour lui permettre de redevenir une « zone froide d'ici trois à quatre semaines ». Plus de 10 000 morts au Québec Le Québec compte désormais plus de 10 000 décès liés à la COVID-19, devenant ainsi la première province canadienne à atteindre ce triste plateau. Selon les données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Québec, les autorités ont déploré 32 décès supplémentaires, dont 6 survenus au cours des 24 heures précédentes. Le bilan des victimes s'établit dorénavant à 10 031. Les autorités ont également signalé 1081 nouveaux cas de COVID-19 dans la province. On recense actuellement 11 915 cas actifs. Quand au nombre de cas depuis le début de la pandémie, il s'élève à 270 058. La situation demeure encourageante dans les hôpitaux. Le nombre d'hospitalisations est passé de 982 à 963. En une semaine, ce total a chuté de 181. On signale aussi un patient de moins aux soins intensifs, pour un total de 158. « Les données des deux dernières semaines sont encourageantes. Les hospitalisations et les cas sont en baisse, et la vaccination se poursuit, mais les décès sont encore trop nombreux », a écrit le ministre de la Santé, Christian Dubé, sur Twitter. L'île de Montréal rapporte une forte baisse du nombre de nouveaux cas, qui est passé de 605 à 476. On recense 188 cas supplémentaires en Montérégie, 113 à Laval, 73 dans les Laurentides, 50 en Chaudière-Appalaches, 43 en Estrie, 39 dans la Capitale-Nationale et dans Lanaudière, 36 en Mauricie-Centre-du-Québec et 18 en Outaouais. Un seul nouveau cas a été confirmé au Saguenay-Lac-Saint-Jean et aucun en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. |
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